Norois, Poitiers, n° 118, avril-juin 1983.

NOTES

NOTES SUR L'AGRICULTURE NORVEGIENNE

par Michel CABOURET

Université de Metz

A cause des dimensions du pays qui s'étend sur 1 750 km de long du nord au sud et en latitude de 57° 57' environ à 71° 11' nord et aussi à cause du volume du relief qui est considérable (sur 323 895 km2, à peine le tiers des surfaces est situé au-dessous de 300 m à savoir 103 406 km2, nettement plus du tiers est au- dessus de 600 m (127 965 km2) dont 64 889 km2 au-dessus de 900 m, altitude qui correspond à peu près à la limite supérieure de l'habitat permanent en gros), les conditions naturelles de l'exercice de l'agriculture en Norvège sont variées.

La population active agricole représente encore 7 % du nombre total des actifs ce qui est loin d'être négligeable surtout dans les secteurs où l'agriculture et l'exploitation forestière constituent un facteur déterminant de l'habitat et de l'occupation du sol.

La Norvège est un pays de montagne. Environ la moitié de la surface est située au-dessus de la limite des arbres. Plus de 97 % des surfaces sont occupées par la forêt (22,5 % de la surface totale dont 17,5 % de forêts exploitées) et d'autres surfaces (lacs et montagne « chauve » au-dessus de la limite des arbres 75 %). Il reste à peine 2,5 % de terres labourables. La Norvège appartient à la catégorie des pays qui ont le moins de terres cultivées par rapport à la population, environ 0,2 ha par habitant. En 1980, la Norvège avait 830 000 ha de terres cultivées (contre 2 653 000 ha au Danemark).

Durant la période 1959-1974, la superficie cultivée diminuait sensiblement avec en moyenne une baisse de 3 300 ha environ annuellement. Cette évolution négative a été stoppée : depuis 1975, l'accent a été mis sur le défrichement de nouvelles surfaces. L'objectif est d'atteindre 900 000 ha de terres effectivement cultivées en 1990, ce qui suppose la mise en valeur de terres nouvelles sur 7 500 à 8 000 ha chaque année. Les perspectives de surfaces disponibles nouvelles sont estimées être de l'ordre de 700 000 à 800 000 ha, soit à peu près autant que la S.A.U. disponible à l'heure actuelle, et 200 à 300 000 ha sont situés dans les districts céréaliers ce qui a beaucoup d'importance pour les possibilités d'auto- approvisionnement du pays en cas de difficultés internationales graves.

A côté de la terre cultivable, la deuxième grande ressource du sol norvégien est la forêt qui couvre à peine le quart des surfaces (22,5 % dont 17,5 % soit les trois quarts environ sont des forêts exploitées). Il y a environ un quart de la forêt qui n'est pas exploitable, essentiellement dans l'étage du bouleau, juste au- dessous de la limite supérieure de la forêt et aussi dans les boisements de pins côtiers.

Les espèces forestières sont peu nombreuses. Deux conifères dominent : pin et épicéa pour l'exploitation. La Norvège renfermait, en 1967, 6 482 000 ha de forêts productives dont 699 000 ha de forêts d'Etat (domaniales), 428 000 ha de forêts de collectivités publiques, 315 000 ha de forêts appartenant à des sociétés par action et 5 040 000 de surfaces forestières appartenant aux particuliers. C'est une forêt essentiellement paysanne par la structure de la propriété :