Variabilité humaine
au néolithique récent final
dans le Bassin parisien
Frédérique Valentin*
Succédant au Chasséo-Michelsberg, le Néolithique récent final du Bassin parisien se développe entre 3500 et 2300 avant J.-C. avec la culture du Seine-Oise-Marne (S.O.M.), suivie de celle du Gord. Leur influence se fera sentir de l'est du Bassin parisien aux Pays de la Loire, Poitou et Massif armoricain (Bailloud, 1985). Leur extinction est à peu près synchrone.
Comme un peu partout en Europe à pareille époque, le Néolithique récent final du Bassin parisien se caractérise par la présence de nombreuses sépultures collectives implantées dans une aire restreinte (Bailloud, 1974 ; Peek, 1975). Ainsi, par exemple, le Vexin compte 18 allées couvertes dont 10 sont conservées in situ (Tarrête, 1976; Ménard, 1985). Ces tombes accueillaient jusqu'à
plusieurs centaines de défunts comme à La Chaussée- Tirancourt (Somme). Elles livrèrent un mobilier typique du Seine-Oise-Marne et de nombreuses manifestations artistiques. Leur durée d'utilisation s'étend en général sur plusieurs siècles, rendant leur attribution culturelle, S.O.M. ou Gord, parfois délicate.
Ces monuments, toujours implantés au-dessous du niveau du sol, se répartissent principalement en allées sépulcrales et hypogées. Les plus spectaculaires sont, sans conteste, les grandes allées mégalithiques semblables à celle de La Pierre Turquaise à Saint-Martin-du-Tertre (Val-d'Oise). Ces constructions, habituellement nommées allées couvertes, suivent un schéma stéréotypé : une chambre funéraire allongée, séparée d'une antichambre
* Laboratoire de Préhistoire du Muséum National d'Histoire Naturelle, UMR 6569 du CNRS, Institut de Paléontologie Humaine, 1 rue René- Panhard, F-75013 Paris.
Gallia Préhistoire, 39, 1997, p. 239-254
© CNRS Editions, Paris, 1998