Elsevier

L'Anthropologie

Volume 107, Issue 1, January 2003, Pages 117-151
L'Anthropologie

Article original
Tata (Hongrie). Un assemblage microlithique du début du Pléistocène supérieur en Europe CentraleTata (Hungary). A microlithic assemblage from the beginning of the Upper Pleistocene in Central Europe

https://doi.org/10.1016/S0003-5521(02)00005-5Get rights and content

Résumé

Le site de Tata, localisé en Hongrie, a livré à ce jour deux objets symboliques datés du stade isotopique 5. Ces objets seraient parmi les plus anciennes traces artistiques connues en Europe. Cependant, ce site est aussi une référence pour son assemblage lithique dont la plupart des objets mesurent moins de 30 mm. D'autres sites d'Europe Centrale ont livré de tels assemblages microlithiques et leur existence ne s'expliquent pas toujours par des contraintes de matières premières. Les quelques restes humains découverts attestent que les auteurs sont des Néandertaliens. Les occupations liées à ces assemblages sont souvent localisées à proximité de sources thermales et les assemblages osseux composés principalement de un ou deux grands herbivores (cervidés, chevaux, rhinocéros et éléphants). Dans quelques sites, la fréquence des restes de rhinocéros et d'éléphants (jeunes individus) est plus élevée. Les analyses suggèrent que les animaux ont été pour la plupart chassés. Il est donc possible que ces sites soient les restes d'occupations spécialisées pour la chasse ou même pour la récupération d'animaux morts dans des zones favorables. Cependant, des installations saisonnières fréquentées par des groupes mobiles sont tout autant envisageables. L'analyse technologique du matériel lithique apporte de nouvelles données sur ces types d'assemblage qui paraissent être l'expression de traditions techniques originales. En effet, la comparaison de l'assemblage de Tata avec ceux d'autres sites datés entre les stades 11 et 4–3, tel Vértesszölös en Hongrie, Külna et Predmosti II en République tchèque ou les sites pontiniens en Italie, permet de mettre en évidence des traits communs.

Les assemblages microlithiques sont associés à des environnements variés et pourraient être les indices d'une autre conception de l'outil pour certains groupes humains. Ces petits artefacts ont pu être utilisés seuls ou associés sur des emmanchements en bois. Ils ont pu aussi servir de préparation pour des outillages en bois. La découverte d'outils sur os et en bois atteste que le monde industriel des Néandertaliens était beaucoup plus complexe et diversifié que nous ne pouvons l'imaginer.

Abstract

The site of Tata, located in Hungary, has yielded two famous “artistic objects” dated from the isotopic stage 5. However, this site is also famous for its lithic assemblage, most of which is smaller than 30 mm. Other sites in Central Europe have yielded microlithic assemblages, which are not always related to specific raw material conditions. Few human remains provide evidence that Neanderthals were the authors of these assemblages. The settlements are often linked to water springs and the fauna assemblages are composed of one or two great herbivores (deer, horses, rhinoceros and elephants). The analysis of fauna remains suggests that some of these animals could be hunted. The low frequency of rhinoceros and elephants and the partial skeletons do not allow us to know whether these animals have been hunted or scavenged in most cases. But some sites have yielded a higher frequency of these herbivores, which are often young specimens. Are we dealing with programmed specialised settlements in favourable areas for animals, either dead or alive? The herbivore bones are associated with very small flakes, showing the diversity of the human technical behaviours adapted to all kinds of subsistence patterns. The technological analysis of the assemblages, in particular of the cores, provides new patterns about the technological choice for flaking, which seems to belong to a specific tradition. This hypothesis is indirectly confirmed by comparative studies of several microlithic industries from the OIS 11 to 4–3, such as Vèrtesszölös in Hungary, Külna and Predmosti II in the Czeck Republic or the Pontinian complex in Italy. The microlithic assemblages are associated with various environments and could be one of the human responses to organise the stone tool production. It could also be evidence of another technological conception of the tools. The small artefacts could be used alone or hafted separately or grouped, and perhaps even to prepare wooden tools. The discoveries of both bone and wooden tools in some sites prove that the Neanderthal industrial world could be complex and diversified.

Introduction

Des artefacts de très petite taille sont habituellement associés dans l'esprit en Europe à l'Épi-paléolithique. Pourtant, ils existent dès l'Oldowayen et chaque assemblage, quelles que soient les périodes, livre une part de petits éclats volontairement produits (moins de 20 mm) Carbonell et al., 1995, Texier, 1995, Berthelet, 2001. Ces objets appartiennent donc bien à la panoplie de l'outillage humain Goren-Inbar, 1988, Carbonell et al., 1995. Ce qui est plus surprenant est lorsque la grande majorité des artefacts d'un assemblage mesure moins de 20–30 mm, y compris les nucléus et les outils sur galets.

Plusieurs sites d'Europe Centrale livrent à ce jour des assemblages de ce type que l'on peut qualifier de microlithiques. La plupart datent du stade isotopique 5e (Eemien) ou du début du Pléniglaciaire et sont fréquemment associés à des travertins (Valoch, 1996a). Ils sont localisés dans les mêmes contextes géographiques, à savoir les plaines et bassins intérieurs d'Europe Centrale. Ce sont par exemple les sites de Taubach, Weimar et Stuttgart-Bad Cannstatt en Allemagne ; Gànovce, Bojnice III, Külna (couche 11), Hôrka, Predmosti II, Tata, en République Tchèque, Slovaquie, Hongrie, dans la zone Carpatique, Hallena Street en Pologne ([95], Gabori-Csank, 1968, Valoch, 1967, Valoch, 1977, Valoch, 1984, Valoch, 1996a, Valoch, 1996b, Banesz, 1991, Wagner, 1982, Kaminska et al., 1993, Svoboda, 1994, Wísniewski, 2001) (Fig. 1). Les rares restes humains, moulage endocrânien à Gànovce et des dents à Taubach, montrent que les auteurs de ces industries sont des Néandertaliens Lozek, 1954, Prozek, 1958, Valoch, 1996a.

Ces industries microlithiques existent aussi dans des phases plus anciennes, même si elles restent rares, en Europe Centrale (Vérteszöllös, Bilzingsleben, Trzebnica, Hôrka) Burdukiewicz et al., 1979, Burdukiewicz et al., 1994, Mania, 1988, Mania et al., 1980, Dobosi, 1983a, Dobosi, 1988, Burdukiewicz, 1993 dans la partie orientale de l'Europe de l'est, en Asie Centrale ou au Proche-Orient Derevianko et al., 1998, Ronen et al., 1998, Merder et al., 1998, Ranov, 2001. Quelques-uns de ces sites, par exemple Bilzingsleben (Allemagne) et Vértesszöllös (Hongrie), sont également associés à des travertins.

La fréquence élevée de ces assemblages durant le dernier interglaciaire (plus de 40 sites répertoriés aux alentours de 125 ka) a suggéré à D. Collins dès 1969, puis à K. Valoch, l'idée de créer un groupe culturel indépendant en Europe Centrale, le Taubachien, à partir du site de Taubach en Allemagne Valoch, 1977, Valoch, 1984. D'autres ensembles « originaux » ont également été individualisés, souvent associés à une zone géographique et définis par des types d'outils, comme le Micromoustérien de Kiik-Koba, le Micoquien micromoustérien ou le Pontinien en Italie. Des analyses technologiques récentes montrent que des traditions variées existent certainement au sein de ces assemblages microlithiques, peut-être reliées à des traits régionaux Gabori, 1976, Stepanchuk, 1994, Kuhn, 1995, Lioubine, 1998.

L'assemblage de Taubach ne paraît pas être le meilleur exemple pour décrire les assemblages microlithiques d'Europe Centrale Behm-Blanke, 1960, Schäfer, 1981. Cependant, largement décrit par K. Valoch lors des fouilles de Külna en République Tchèque, ces industries microlithiques assimilées au Taubachien présentent tout de même des caractères communs, comme l'utilisation massive de petits galets en roches variées, l'usage fréquent de modes de débitage non-Levallois, la dimension moyenne des éclats ne dépassant pas 3 cm et un grand nombre d'éclats brisés (Schäfer, 1981 ; Valoch, 1984). La retouche plate est rare, comme les outils bifaciaux, excepté à Tata. Les racloirs, les denticulés et les encoches sont les outils les plus fréquents, associés à quelques micro-choppers. Des compresseurs en os sont également abondants parmi les assemblages Valoch, 1984, Valoch, 1988a, Valoch, 1988b, Valoch, 1995.

Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ces types d'assemblages, l'une n'excluant d'ailleurs pas l'autre :

  • une absence de grands blocs de matière première

    La rareté de grands blocs de matières premières dans l'environnement immédiat du site pourrait expliquer cette production microlithique, bien que des éclats de grande taille puissent être produits par des méthodes de débitage appropriées. Seuls de petits galets de silex semblent avoir été effectivement accessibles pour les occupants des sites rattachés au Pontinien en Italie (Kuhn, 1995). En revanche, d'autres études géologiques montrent que des galets de toutes dimensions étaient certainement disponibles aux alentours des sites, comme il semble en être le cas par exemple pour Külna en République tchèque ;

  • des occupations originales

    L'hypothèse d'occupations dans des lieux spécifiques, liées à un style de vie particulier, a été posée d'emblée. De nombreux sites ont en effet été découverts dans des travertins. Ces assemblages sont donc souvent associés à des sources d'eau chaudes. Mais ils existent aussi en grotte (Külna) ou sur les bords de cours d'eau (Predmosti II). Les travertins ont donc pu favoriser une meilleure conservation des restes archéologiques et donner une fausse idée de l'ampleur de ce type d'occupation.

    Les restes osseux associés aux assemblages microlithiques appartiennent principalement à une ou deux espèces de grands herbivores (bovinés, chevaux, rhinocéros, éléphants). Parfois, de plus petites espèces sont présentes. À titre d'exemple, Cervus elaphus, Dicerorhinus mercki (70 % de jeunes) et Bison priscus ont été déterminés à Taubach, signalant un environnement mixte forestier (110–116 000 BP par U/Th in Brunnacker et al., 1983, Mania, 1988 ; Dicerorhinus mercki et Elephas antiquus à Gàvnoce (Lozek, 1954). À Tata, le Mammouth est l'espèce dominante.

    Les sources thermales ont certainement été des zones favorables à la vie animale et végétale, attirant les hommes qui ont pu venir pour chasser ou charogner des animaux morts ou blessés. Certaines occupations pourraient même avoir été programmées, vu la fréquence des éléphants ou des rhinocéros dans certains cas. L'occupation de ces lieux a alors pu demander une panoplie d'objets adaptés au traitement des carcasses, bien que des produits de petites dimensions ne paraissent pas avoir d'emblée de raisons fonctionnelles évidentes. Toutefois, les sites en grotte ou sur les bords de cours d'eau livrent les mêmes espèces animales et ne se distinguent apparemment pas des sites en travertins par les seuls assemblages ;

  • un contexte environnemental particulier

    Associés à des faunes variées, ces assemblages indiquent que différents contextes environnementaux ont été exploités, confirmant l'impossibilité de lier un type de comportement à un type d'environnement. Les sites sont, certes, fréquemment liés à une végétation dense, forestière, rattachée à l'Eemien s.s. ou à des phases interglaciaires plus anciennes (Vértesszölös, Bilzingleben), mais aussi au début du OIS 4. Dans ce cas, un couvert végétal dense ne peut expliquer à lui seul un ramassage obligé de petits galets. Il ne peut pas plus expliquer la production microlithique par un comportement original de subsistance lié à une organisation sociale différente induite par un cloisonnement de l'espace et des territoires restreints (moins de mobilité et contacts entre les groupes humains par la présence de larges zones forestières) ;

  • une tradition technique originale

    La production de très petits éclats peut ne pas avoir de raison matérielle évidente et être ainsi l'expression d'une tradition originale. L'existence de traditions techniques parmi les groupes néandertaliens et leurs ancêtres est maintenant prouvée partout en Europe, au moins à partir de 350 000 ans où des chaînes opératoires de débitage complexes sont observables. Elles sont également attestées en Afrique pour les premiers Hommes Modernes McBrearty and Brooks, 2000, Mellars, 1996, Shea, 1997, Gamble and Roebroeks, 1999. Ces modes opératoires bien individualisés prouvent la présence de vastes traditions techniques couvrant des zones géographiques plus ou moins étendues. Certains comportements n'existent en revanche que dans des aires plus réduites. Ils pourraient refléter des traditions plus locales reliées à des conditions géographiques particulières ou des choix humains.

Les études sur les assemblages lithiques montrent à ce jour que traditions techniques et activités sont intimement liées (Binford, 1992). La composition d'un assemblage et sa variabilité sont le résultat d'interactions complexes entre le comportement humain, l'environnement et les propriétés physiques des matières premières. Une occupation et la nature de l'assemblage lithique qui y est lié, ne peut être comprise sans l'utilisation de toutes les données fournies par le site : type de site, restes fauniques (part des agents anthropiques), comportement de subsistance, collecte de la matière première, comportements techniques, types d'outils, manière dont les environs du site ont été exploités. De nombreux indices suggèrent que les Néandertaliens prélèvent leurs ressources animales dans l'environnement immédiat de l'habitat et étaient capables d'organiser une chasse spécialisée d'herbivores de taille variées (par exemple, La Borde, Mauran, Biache, Vaufrey ou Sallsgitter-Lebendstedt) Grayson and Delpech, 1994, Geneste and Jaubert, 1999, Gaudzinski and Roebroeks, 2000. Une chasse répétitive d'animaux de divers âges (jeunes et adultes, sélection de proies) et des traditions de traitement systématique de grandes quantités de proies sont donc maintenant prouvées au moins dès 125 ka à 55 ka (Speth et Tchernov, 1998). Le charognage est aussi pratiqué, fonction des ressources. Ces études, comme celles des assemblages lithiques, témoignent souvent de l'existence d'occupations de courte durée, répétitives parfois sur un même lieu. Elles vont toute vers l'hypothèse de groupes humains très mobiles, transmettant leur connaissance du territoire de génération en génération, le degré de mobilité étant fonction de l'environnement Moncel, 1998, Roebroeks and Tuffreau, 1999.

Différentes hypothèses ont été proposées pour discuter le type d'organisation spatiale et la saisonnalité entre les camps de base et les sites spécialisés (Binford, 1987). Malheureusement, les assemblages archéologiques dans la plupart des sites ne permettent pas d'estimer la durée des occupations humaines. La distribution des restes archéologiques est liée à un grand nombre de facteurs qui ne sont pas toujours visibles et enregistrés sur un site (Bindford, 1978). Par ailleurs, dans un même environnement, des comportements de subsistance variés peuvent exister. Les études ethnographiques montrent que les hommes circulent selon les saisons et que chaque site a des caractéristiques particulières, comme la topographie, la fonction et la variété des activités. Les données archéologiques suggèrent, quant à elles, que certains sites sont des haltes de boucherie, d'autres des ateliers de débitage sur les gîtes primaires, d'autres encore des habitats saisonniers.

Les analyses tracéologiques et celles des chaînes opératoires (de la collecte des matières premières au débitage et à la retouche) indiquent que différents types d'outils ou de tranchants bruts peuvent être employés pour le même travail Beyries, 1988, Lemorini, 2000. Il y a par ailleurs multifonction des outillages, même si l'objet a été fabriqué au départ pour une fonction bien précise. À l'inverse, les mêmes types d'éclats peuvent être produits par différents modes de débitage. Ces observations suggèrent que les aptitudes des Néandertaliens étaient à la fois nombreuses et variées, s'exprimant au travers de traditions techniques, en particulier pour le travail de la pierre qui livre à ce jour la plupart des informations sur les comportements techniques. Cependant, quelques découvertes, datées du OIS 5 ou plus anciennes, indiquent que des os pouvaient être parfois utilisés, peut-être par manque de grands blocs de roche ou par tradition. Les sites de Castel di Guido, Fontana Ranuccio, La Polledrara di Cecanibbio, Rebibbia-Casal de'Pazzi ont livré des bifaces en os, des racloirs en os ou des retouchoirs (Bilzingsleben) Mania et al., 1980, Mania, 1995, Radmilli and Boschian, 1996, Mania, 1998, Gaudzinski, 1999, Anzidei et al., 1999, Anzidei, 2001. L'ivoire ne semble pas avoir été utilisé (Villa et d'Errico, 2001). Le bois est également une matière première, comme les découvertes de Schöningen (450 000 years), Lehringen en Allemagne, Clacton en Grande-Bretagne ou Abri Romanic en Espagne l'attestent Oakley et al., 1977, Carbonell and Castro-Curel, 1992, Thieme, 1997, Thieme, 1998, Mania, 1998. Les lances en bois découvertes à Schöningen, associées à des restes de chevaux, les outils en bois de l'Abri Romani ou les manches en bois de Bilzingsleben suggèrent un monde technologique beaucoup plus vaste que les seules études lithiques ne peuvent le laisser supposer (Koller et al., 2001). Les analyses tracéologiques confirment l'emploi massif du bois, même dans des périodes très anciennes. Divers outils, en taille et formes, ont été utilisés pour travailler le bois Lemorini, 2000, Dominguez-Rodrigo et al., 2001.

Toutefois, la production de supports en grande quantité est apparemment obtenue uniquement par des chaînes opératoires de production sur matières minérales, même si des outillages en bois ont été préparés certainement régulièrement sur du bois en fonction du couvert végétal accessible et des besoins. L'assemblage de Tata, par son microlithisme et ses caractères originaux au sein des assemblages microlithiques d'Europe Centrale, paraît être un terrain riche de réflexion sur la place des traditions techniques.

Section snippets

Le site de Tata

Ce site de plein air est localisé près de Budapest (70 km ouest-nord-ouest) en Hongrie, dans la partie nord-est de la Transdanubie et dans une dépression séparant la chaîne transdanubienne (Fig. 1). Les hommes se sont installés dans un bassin de tuff calcaire à proximité de sources d'eau chaude et de sources de matières premières. Ce site a été principalement fouillé par Laszlo Vertès en 1958 et 1959, sur plus de 70 m2(Vertès et al., 1964). L'occupation principale est localisée dans des

Les types d'artefacts

L'assemblage lithique est composé de plusieurs groupes d'objets (Tableau 1, Tableau 2). Les plus nombreux proviennent du débitage avec près de 20 000 éclats. Parmi eux, certains sont retouchés. Les outils sur galet, les galets entiers et les galets brisés sont en revanche très rares. La proportion d'éclats bruts portant des traces d'utilisation permet d'envisager qu'un grand nombre d'éclats bruts ont été utilisés tels quels. Certains nucléus portent aussi des retouches. En conséquence, cinq

Une influence limitée du contexte environnemental sur le ramassage des matières premières

L'assemblage lithique de Tata est en grande majorité microlithique (artefacts de 20 à 30 mm) sur des roches variées prélevées sous forme de galets dans les environs du site. La plupart des galets sont de petites dimensions. Cependant, des grandes pièces ont aussi été ramassées, dans les mêmes types de matériaux. Preuve en est de la taille de certains galets entiers, galets cassés, de certains éclats qui ont été utilisés pour le débitage et de certains nucléus. De grands blocs étaient donc

Conclusion : un autre rapport à l'outil ?

Que des traditions persistent réellement ou non dans le temps à l'intérieur d'un monde microlithique, les Néandertaliens étaient capables d'utiliser de très petits supports venant de méthodes diverses. Les activités de boucherie ne sont certainement pas les seules activités pratiquées dans ces occupations, au regard de la diversité typologique, technique et surtout du nombre d'os brisés pour la moelle. Par leur morphologie et les types de retouches, ces produits microlithiques sont identiques à

Remerciements

Ce travail a été subventionné par le CNRS. De grands remerciements au Professeur Dobosi du National Hungarian Museum à Budapest, Hongrie, pour son aide, les discussions et son intérêt à cette étude. Un grand merci également au Professeur K. Valoch, de l'Anthropos Institute à Brno, en République Tchèque et au Professeur J. Svoboda, de l'Académie des Sciences en République Tchèque pour leur aide et leur grande connaissance sur l'Europe Centrale.

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