Les « clubs culturels » au Burundi : mémoires et revendications culturelles dans le contexte de sortie de crises identitaires

Éric NDAYISABA

 

Introduction

L’être humain est toujours confronté à l’évidence socio-culturelle pour faire face aux différents défis de son temps à travers notamment la mobilisation et la revendication artistique et culturelle. Suite aux grandes rencontres culturelles relatives au projet colonial, l’Afrique est entrée dans une nouvelle ère caractérisée par de paradigmes modernisants, mêlant modernité et tradition, rejets et discontinuités. Mais, d’un autre côté, le retour aux sources ancestrales et l’engouement pour les civilisations en voie de disparation peuvent se révéler comme une alternative permettant aux jeunes générations de « résister » à l’angoisse des temps présents et à avenir. C’est ainsi que la thématique de rencontre des mondes culturels n’est pas récente en littérature ou en sciences sociales. Elle s’intéresse aux questions de domination, d’aliénation, mais aussi d’adaptation, de négociation, d’articulation, de revendication, de résilience, de créativité voire de spiritualité. Elle insiste sur les dynamiques internes et questionne le rôle des diasporas dans le contexte de circulations des modes et des cultures.

Pour le cas qui nous concerne, cette étude s’intéresse aux clubs culturels œuvrant au Burundi, particulièrement en Mairie de Bujumbura. Alors que la chanson a toujours été l’un des éléments majeurs de la culture burundaise, les associations culturelles et artistiques se sont généralisées à travers notamment la conquête de l’espace urbain. À travers une démarche socio-anthropologique, cet article étudie le groupe culturel comme un foyer de socialisation, de mémoire, de revendication et de libération de la parole mémorielle au moyen des créations et des manifestations culturelles dans le contexte de sortie de crises identitaires[1]. À ce niveau, nous voulons savoir en quoi le club constitue un objet culturel voire interculturel dans la logique de transmissions intergénérationnelles des valeurs culturelles (Kazoviyo, 2017) favorables à la reconstruction et à la réconciliation nationales. En guise d’avant- propos à la politique culturelle du Burundi, Jean Jacques Nyenimigabo, alors Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture en 2008, invite tout le monde à mobiliser toutes les énergies « pour que la culture soit aussi au cœur de la reconstruction, de la réconciliation et de la cohésion sociale » (République du Burundi, 2007, p. 3).

Notre analyse accorde donc l’attention aux capacités de créativité, d’articulation et de résilience d’une culture a priori « dominée » pour une cause noble, celle de la cohésion sociale. Cela nous permet d’identifier des zones et des territoires inviolables que recèle la mémoire culturelle. Étudier les mobilisations et les revendications culturelles à travers le club renvoie en particulier à la sociologie urbaine, car la vulgarisation du message répond à une demande sociale des citadins et citadines en quête de leurs repères culturels qu’ils/elles souhaitent perpétuer, mais aussi à un besoin de loisirs. Aussi, une attention particulière est portée aux connections avec les mondes diasporiques, en raison de leur importance en termes d’influences et de circulations des modes. Ainsi, dans le contexte global de la mondialisation, la mobilisation culturelle urbaine est comprise sous l’angle d’un espace-temps beaucoup plus important, comprenant le rural, l’urbain et l’international, car comme le précise Chrétien (2010), de nos jours, on observe une alchimie entre le local et le global qui tend à exploser la dimension historique des sociétés.

L’étude se base, d’abord, sur la documentation existante dans les domaines de littératures et de sciences sociales. Ensuite, la démarche consiste à mener des enquêtes au moyen des entretiens individuels et collectifs pour relier les trajectoires individuelles des membres à une identité ou une mémoire collective. Dans ce cas, les questions liées au genre, aux continuités générationnelles, à la formation, aux masses médias, … sont traitées pour voir s’il existe une conscience collective culturelle pour le besoin de la cohésion sociale et de la paix. L’étude se base aussi sur l’analyse des principales thématiques développées dans les différentes chansons traditionnelles des clubs culturels, en particulier la troupe Amagaba. Le choix de cette jeune association de huit ans est guidé par le fait qu’elle est constituée, en grande partie, par des anciens membres des principaux clubs[2]. En s’intéressant donc à ce club, on recueille également d’importantes informations sur l’ensemble de ce secteur. L’analyse permet, en tout, de tirer des conclusions sur les hypothèses de revendication mémorielles, du recouvrement de l’identité patrimoniale et du dialogue interculturel et intergénérationnel, comme une approche de reconstruction et de cohésion sociales.

Des associations culturelles dans le contexte de sortie de crises identitaires : une histoire sociale du politique

La volonté de l’État, l’engagement de la société civile, mais aussi les initiatives privées ont permis l’émergence d’une diversité d’associations de différentes catégories. Le professeur Thibon (2017) a tenté, par exemple, de donner une explication à la mobilité religieuse dans le sens de sortie de crises au Burundi en mettant en évidence le rôle des jeunes en quête de nouveaux repères sociaux. Il s’agit ici d’étudier le lien entre l’importance des associations à caractère culturel traditionnel et la volonté de sortie d’un cycle de crises identitaires au Burundi.

Un passé de drames sociopolitiques et de choc culturel

Le Burundi a connu différentes périodes de drames et de crises sociopolitiques, entraînant des phénomènes de crispation et déchirure sociales, mais aussi de déni d’histoire et de culture. En effet, l’entrée du Burundi dans l’ère coloniale constitue un choc socioculturel majeur (Mworoha, 2010). Il s’agit d’un moment extraordinaire dans le changement de mentalité de la population, à la fois par l’introduction de nouvelles valeurs, de nouveaux produits et de nouvelles idéologies. C’est d’abord l’apparition de nouveaux lieux culturels, à savoir la mission et l’école, qui introduisent les Burundais-es dans un nouvel univers de croyances et de pratiques religieuses avec la conversion massive de la population au christianisme, avec comme conséquence l’abandon du jour au lendemain du culte traditionnel. C’est aussi la naissance du culte du diplôme et de l’argent qui ouvre de nouveaux horizons au détriment du vécu socioculturel traditionnel (Mworoha, ibid). En plus, l’imaginaire racial, véhiculé par la littérature et les pratiques coloniales de division, ont nourri une profonde aliénation culturelle (Chrétien, 1997) qui allait profondément marquer l’avenir du pays. L’intervention coloniale provoqua un grand choc culturel par le traitement qu’elle réserve aux symboles et pratiques traditionnelles. Il s’agit en fait d’un réel mépris marqué par les politiques de neutralisation et de marginalisation des signes et symboles de la culture ancienne. On relève ici une crise de valeurs chez les Burundais-es, car cette politique touchait et niait, en un sens, les croyances et les valeurs populaires burundaises (Mworoha, 2010), ainsi que la signification même de l’autorité royale. Celle-ci allait, d’ailleurs, perdre progressivement son importance avant de connaître sa chute brutale en 1966 sous le coup de l’instauration de la République. Ce qui fut un drame et un choc immense à l’endroit d’un peuple qui avait depuis longtemps cru à la cause monarchique (Nsanze, 2004).

Aussi, les difficultés de gestion politique du Burundi indépendant ont ouvert la voie à une culture de violences identitaires, emportant les élites avant de s’étendre à la population entière. Sur le plan culturel, les crises profondes et les violences successives ont été très dommageables au niveau des valeurs anciennes vécues par le monde rural où les paysan-ne-s se sont retrouvé-e-s en train de se massacrer, emporté-e-s par des manipulations, alors que ces personnes, appartenant aux différentes catégories sociales, avaient vécu l’ensemble des siècles partageant ensemble les mêmes valeurs. La violence a touché non seulement les personnes, mais concerne aussi les dommages subis par le patrimoine culturel avec la destruction des écoles, des lieux de culte et des infrastructures socioéconomiques de tout genre. Ainsi, on a assisté au repli identitaire avec des camps de déplacé-e-s, des sinistré-e-s, des refugié-e-s, des dispersé-e-s, des ghettos ethniques par quartiers en ville (Chrétien et Mukuri, 2002), alors que les Burundais-es avaient été nourri-e-s aux mêmes valeurs. Mworoha (2010, p. 36) se demande alors comment reconstruire cette culture burundaise blessée; comment réanimer la sève culturelle, regarder vers l’avenir et inculquer de nouvelles valeurs, notamment aux jeunes générations, car, précise-t-il, «l’un des drames pour les nouvelles générations burundaises et notamment de la jeunesse urbaine nourrie parfois de clichés et l’interprétation catégorielle des tragédies du Burundi contemporain réside souvent dans l’ignorance de l’histoire et de la culture populaire de leur pays ». C’est donc accorder l’importance au culturel comme perspective de résilience pour un pays, à plusieurs reprises, déchiré par des crises multiformes.

Revivre en pays déchiré : perspective culturelle

Comme si l’histoire était condamnée à se répéter, le peuple burundais a, plusieurs fois, raté les occasions de réconciliation nationale, afin d’évoluer vers un destin commun. L’historien Nsanze (2004) parle des difficultés de faire le deuil du passé, compte tenu de l’ampleur des drames qu’a connu le Burundi au cours de son histoire : les abus de la colonisation, la chute brutale de la monarchie et les crises sanglantes de la république. En fait, les crises et les violences qui ont frappé l’État et la société ont affecté de manière profonde les faits, les croissances, les pratiques et les valeurs culturelles. Selon Mworoha, « au Burundi, on peut parler d’une crise de valeurs et d’une crise d’identité dont il faut déceler l’ampleur avant de s’interroger sur le comment les ressources culturelles peuvent participer à la reconstruction d’une société déstabilisée et meurtrie » (2010, p. 33).

Déjà dans les années 1970 et 1980, et précisément après les massacres génocidaires de 1972, on a observé une attention particulière accordée au développement du secteur culturel illustré notamment par la création du Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture en 1976. On note le lancement d’un ensemble musical traditionnel dont l’ambition consistait à devenir un véritable ballet national capable d’assurer des représentations artistiques venant de toutes les régions du pays. Des orchestres (Nakaranga, Mucowera, Amabano, etc.) et des clubs culturels ont été créés un peu partout (les écoles, les communes, la Radio-Télévision Nationale, etc.), portés par une jeunesse avide de vivre et de réussir. Tout ce monde culturel, bien qu’embryonnaire, semblait rayonnant et promettait un avenir meilleur. Il participait aux différents festivals organisés au niveau national, mais aussi sur le plan international avec des meilleures prestations souvent bien récompensées (République du Burundi, 2007). Le message s’inscrivait dans un contexte nationaliste voire panafricaniste de l’unité et de la solidarité. D’ailleurs, le 2ème festival organisé par le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture en 1978 portait sur le thème de l’« Unité, Indépendance et Solidarité anti-impérialiste ». Il faut signaler que de 1973 à 1992, le Burundi a organisé cinq festivals nationaux dont le mot d’ordre était avant tout l’unité et la cohésion sociale.

Mais, au début des années 1990, le pays est retombé brutalement dans le gouffre du conflit sociopolitique. Une longue guerre civile qui éclata en 1993 pour durer toute une décennie changea profondément les espoirs du vivre ensemble. Les massacres s’intensifièrent à travers tout le territoire national. La déchirure sociale s’annonça, cette fois-ci, totale. Dans l’imaginaire collectif, c’est en quelque sorte l’échec de la culture, incapable de façonner et de maintenir l’unité nationale. D’ailleurs, le sixième festival organisé en 1997, en plein guerre civile, en était très éloquent. Il se déroulait sous le mot d’ordre suivant : « Jeunes Barundi, unissons-nous dans l’esprit de la culture nationale pour la paix et la réconciliation ». Ses principaux objectifs tournaient autour de la paix, de l’amour de la patrie, de la réconciliation et de la reconstruction nationale à travers la revalorisation de la culture nationale. Ces mêmes thèmes sont repris, presque en totalité, au septième festival de 2004 parmi les préoccupations nationales.

Dans les années 2000, à la sortie de la guerre civile, il s’est observé une flambée d’associations de tout genre dont des clubs culturels et artistiques, en particulier dans la capitale Bujumbura. L’émergence de la société civile et des initiatives privées ont été des facteurs majeurs à ce développement du secteur culturel, mêlant tradition et modernité. Des studios, des associations et des clubs musico-culturels sont nés presqu’au même moment avec une allure beaucoup plus moderne : celle de l’industrie culturelle. La culture musicale traditionnelle a pris un réel essor dans cette ville cosmopolite de Bujumbura. Ces associations culturelles sont, à titre d’exemples, Higa Folk As, (danses folkloriques privées), umudeyo (danse du Buyogoma), Club Lac aux Oiseaux « Intashikirwa » (danse de la région Nord-Est), Club Umuhanga (danse de Bururi), la Colombe (danse traditionnelle rituelle), Rukinzo Legacy (tambour), Fondation Batimbo (tambour), Association Groupe de Jeunes Batimbo (tambour), Burundi Loisirs (tambour de Makebuko), Imberamico : club culturel de Rusengo (danses du Buyogoma), Association Abagumyabanga (danses folkloriques variées), Akaranga ni ibanga (danses traditionnelles variées), club Abanka kurutwa, Union de jeunes artistes de Buyenzi, club Giramahoro (danses folkloriques variées), club Ruciteme (tambours), club Urwidengwe (danses folkloriques du Nord) (République du Burundi, 2007). Cette évolution positive est due au courage et à la détermination de jeunes talents avides d’art et de mouvement.

Pour un pays qui a connu toute une série de crises sociopolitiques entraînant des crispations importantes en termes de cohésion sociale, cela symbolise une certaine libération de la parole mémorielle, politique, sociale et culturelle. Ce qui illustre le besoin et la volonté de « renaître en pays déchiré », pour reprendre le titre de l’article de Chemla (2004, p. 331), de recoudre le tissu social à travers la redécouverte des racines et des repères culturels, considérés non seulement comme des valeurs à admirer, mais comme un trésor à exploiter même pour la post-modernité (Ntabona, 1999, p. 3), afin d’évoluer vers un avenir rassurant. Les noms de certains clubs témoignent du souci d’unité et de stabilité sociopolitique. À titre d’exemples, un des premiers et principaux clubs culturels s’appelle Giramahoro (Aie la paix). Un autre club culturel s’appelle Intatana (ceux qui ne se quittent jamais), en référence à l’unité que se réclament, d’ailleurs, les Burundais-es à travers la devise nationale : unité, travail, progrès. Pour la troupe Amagaba (igaba au singulier), le nom évoque une sorte de lance, symbole de bravoure, qui était donnée à l’héritier le jour de la levée de deuil définitive pour son père[3]. Ce besoin d’héritage culturel transparait à travers les différentes chansons et activités de l’ensemble des associations œuvrant dans ce secteur.

Ces formes de mobilisations culturelles ont profité d’une société en sortie de crises pour prendre de plus en plus de place. D’ailleurs, en octobre 2007, le gouvernement du Burundi a adopté la nouvelle politique culturelle dont l’ambition était de mettre la culture au service de la paix et du développement. Cette politique culturelle définit l’enjeu central, à savoir se doter d’un outil solide pour restaurer le rôle de la culture dans le développement du pays. Elle définit ses objectifs spécifiques qui sont :

1. Mettre la culture au service de la paix, de la réconciliation nationale et du développement;

2. Donner au peuple burundais le sentiment de conscience de son identité multiséculaire grâce à son patrimoine culturel riche et varié;

3. Amener le peuple burundais à se réapproprier sa culture;

4. Axer la nouvelle politique culturelle sur les éléments du développement et de défense de la personnalité culturelle du pays;

5. Assurer le développement des arts traditionnels sur le plan juridique et pratique;

6. Favoriser l’implication et le rôle de la culture dans le développement global de la société burundaise du XXIe siècle;

7. Promouvoir la coopération régionale et internationale sur le plan culturel (République du Burundi, 2007, p. 56-58).

Ce document se présente comme « une référence adéquate pour promouvoir l’ensemble des secteurs de la culture et d’en faire réellement le moteur du développement durable, en même temps qu’instrument efficace de coopération culturelle entre le Burundi et ses partenaires » (République du Burundi, ibid, p. 3). À ce sujet, Mworoha précise :

La connaissance du système culturel populaire du Burundi avec ses caractéristiques, la culture d’ijambo, la philosophie de l’ubuntu, les données de sagesse populaire, les modes et rites de règlement des litiges et conflits dans l’ancienne société du Burundi s’avère à la fois comme une nécessité et une exigence pour faire partie intégrante du cursus de formation de la jeunesse (Mworoha, 2010, p. 43).

Dans un contexte de la stabilité sociopolitique retrouvée, l’offre culturelle est devenue de plus en plus croissante, en raison d’une demande sociale importante. Cela a été illustré par la fréquence des spectacles culturels avec parfois l’appui de l’État et des organismes internationaux, en termes de visibilité mais aussi de moyens financiers. C’est le cas de la troupe Amagaba qui a des partenariats avec la Chine, la Hollande, etc. permettant des coopérations importantes, dont le séjour et la formation à l’étranger[4]. Le rôle des médias avec des émissions culturelles, régulièrement suivies aussi bien en villes que dans les campagnes, a permis aux clubs culturels de renforcer leur image comme des zones de socialisation et de médiation culturelle à des fins de cohésion sociale, voire de développement socio-économique à travers le retour aux sources ancestrales de plus en plus revendiquées.

 (Im)possible retour aux sources ancestrales et revendications mémorielles culturelles

La société ancienne du Burundi avait développé une civilisation de l’« enclos » et de la « colline » fondée notamment sur un modèle culturel religieux, la culture d’ijambo (la parole), de l’ubuntu (humanisme), de l’ibanga (le secret), ainsi que le primat de l’arbitrage judiciaire incarné par l’institution d’ubushingantahe (instance des notables de colline).

La thématique d’acculturation est largement discutée en lettres et en sciences sociales. On sait déjà que, pour la plupart des cas, l’individu reste conscient de la perte des éléments de sa culture. Nizigiyimana (2017) a montré par exemple comment l’enseignement moderne présente ses limites par rapport à la prise en compte et l’intégration du fond culture. Ce qui se traduit par d’importantes discontinuités culturelles de la formation familiale à l’école moderne. Il s’agit donc de voir en quoi le club culturel se présente comme une alternative en termes de retour aux sources ancestrales et de revendication culturelle pour tenter de combler le fossé d’« Entre deux mondes» que décrit bien Kayoya (1971). En quoi donc le club se présente comme un pont reliant le domestique et le professionnel dans un contexte de dialogue intergénérationnel ?

Les thèmes liés à l’histoire et à la culture sont évoqués à travers les différentes chansons. Ils mettent l’accès sur l’importance de la vache, sur le rôle social de la femme, ainsi que sur les opportunités patrimoniales et touristiques[5], etc. Cette forme de revendication culturelle est associée à des objets culturels variés : habits traditionnels, tambour, lance, corbeilles, paniers divers, etc[6]. Les hauts faits et les personnages historiques de toutes les périodes (Ntare Rushatsi, Ntare Rugamba, Mwezi Gisabo, Rwagasore, Ndadaye) sont évoqués et remémorés avec fierté et grandeur, parfois avec nostalgie. C’est le cas de la chanson Burundi de la troupe Amagaba dont les paroles sont très significatives :

Iki gihugu ni ico Abarundi twese. Ntare Rushatsi yaragitaziriye, Ntare Rugamba yaguye imbibe, Mwezi Gisabo yarakirwaniye. Ni uko Ndadaye, Rwagasore , batubera incungu z’akarorero.

Ce pays appartient à tous les Burundais. Ntare Rushatsi l’a inauguré, Ntare Rugamba a agrandi ses frontières. Mwezi Gisabo l’a défendu. Ndadaye et Rwagasore sont nos héros exemplaires[7].

Les chansons sont enrichies par des formes de poésies telle que la poésie pastorale (ibicuba), la poésie de bravoure (kwivuga amazina) pour remémorer le génie et l’art ancestral de l’ijambo (la parole) et de l’éloquence (Kazoviyo, 2017).

De même, les thématiques démontrent la volonté du retour aux origines rurales des hautes terres. Ce rural qui présente une grande importance en raison de son rôle de « gardien » de la mémoire culturelle. L’aspect de la durabilité du rural est reconnu au Burundi. Elle participe à l’attractivité, mais aussi à une certaine estime de soi des résident-e-s. Quelques étrangers et étrangères résident-e-s ou au passage dans le pays peuvent prendre le plaisir de monter sur les hauteurs de Bugarama ou d’Ijenda, non pas forcément dans le cadre de tourisme professionnel, mais pour question de promenades et de détente. Quelques sites agro-industriels théicoles, caféicoles, … peuvent être considérés comme des destinations culturelles régionales incontournables. Ils sont enrichis par la dimension symbolique de l’aspect naturel des hautes terres toujours verdoyantes et attrayantes, pouvant étonner tout visiteur ou visiteuse. Dans ce petit pays des collines, l’ordre rural et la nostalgie des origines (territoriales, temporelles et symboliques) se gardent et séduisent toutes les générations confondues. Ainsi, monter à la campagne (kuduga ruguru), à l’intérieur du pays (mu gihugu hagati), au village, dans le Burundi profond, pour saluer quelques vieux amis d’enfance et les quelques têtes de bétail qui restent (kuramutsa inka, saluer les vaches), ainsi que contempler les buissons de bananiers, de thés et d’eucalyptus, … se méritent, honorent et peuvent impressionner l’étranger ou l’étrangère. C’est rencontrer et se rencontrer ou se réconcilier avec l’âme rundi en s’enivrant de son univers symbolique, d’un passé glorifié d’un pays imaginaire « du lait et du miel », où tout se passait très bien ! Cette représentation est actualisée par la sérénité du paysage rural moderne. Cette importance accordée au rural illustre l’illusion d’un retour énigmatique à la source ou la nostalgie de la « colline ». Les différents clubs culturels se dirigent donc souvent vers la campagne pour l’inspiration et la prise d’images. La théâtralisation, la mise en scène solennelle et la médiatisation de ces espaces ruraux, réputés gardiens de la mémoire historico-culturelle, sont des stratégies de communication et de vulgarisation d’un message favorable à la valorisation du patrimoine culturel sous toutes ses formes.

L’espace urbain est aussi évoqué en faisant référence notamment au lac Tanganyika, mais aussi à la femme moderne, capable de réaliser des activités professionnelles qui leur étaient interdites auparavant[8]. Cette présence de la femme en général, relève notamment des phénomènes de socialisation urbaine qu’il faudra bien étudier pour en trouver le lien avec la valorisation des valeurs culturelles favorables à la cohésion sociale.

Socialisation, dialogue interculturel et intergénérationnel pour la cohésion sociale

Le club culturel, en tant que groupe de personnes poursuivant des buts collectifs, se présente comme un foyer de socialisation, de transmission des principales valeurs culturelles du pays : la solidarité, l’humanité, le bravoure, le patriotisme, etc. Dans le contexte de déchirure du tissu social et des limites de la famille par rapport à son rôle classique d’inculquer les valeurs, le club dans le sens de fratrie, est une alternative pour transmettre les éléments culturels pouvant aider à panser et cimenter le corps social. D’ailleurs, Mworoha (2010) plaide pour la nécessaire redécouverte et réappropriation de la civilisation populaire de l’ « enclos » et de la « colline » du Burundi ancien par les jeunes générations afin de sortir de l’engrainage des crises identitaires.

Les instruments traditionnels tels qu’inanga, umuduri, ikembe, umwironge, inyagara… sont mêlés aux instruments de musique moderne[9]. Cela permet d’effectuer un travail de mémoire culturelle marquée par des allers et retours incessants entre le traditionnel et le moderne, dans la logique de la modernisation culturelle.

Les activités du club s’accompagnent par des moments de fêtes. Celles-ci associent des aspects sacrés (le recueillement, le respect, la communion, etc.) et des aspects profanes (exubérance, divertissement, etc.), des comportements codifiés relatifs à la solidarité et à la sociabilité (Guibert et Jumel, 2002). Différents épisodes de la vie collinaire ancestrale sont joués et filmés pour permettre au message d’atteindre rapidement un public beaucoup plus large. On observe ici des liens fondés sur les échanges matrimoniaux qui se concrétisent par différentes solidarités sociales. Ici le club joue le rôle auparavant dévoué à la famille, comme cadre idéale de base pour l’éducation à la paix, à travers les contes, les proverbes et autres genres littéraires (école du soir), les relations issues des liens de sang et des alliances matrimoniales, les pactes sociaux, les systèmes d’échanges de dons, les célébrations de la vie comme la levée définitive de deuil (ukuganduka) qui est une occasion de règlement définitif de litiges entre les membres de la famille du défunt ou les parents et les voisins, et partant de prévention des conflits, par la parole sociale et les interdits (Ntahombaye et Manirakiza, 1997; Kazoviyo, 2017). À ce niveau de solidarité collinaire, on insiste sur les liens de voisinage consistant en échanges de cadeaux lors des fêtes (guterera), en invitations collectives à boire ensemble (ubutumire) de la bière au sein de la paysannerie burundaise. Tous ces éléments culturels sont évoqués en théorie qu’en pratique.

En théorie, les thématiques des chansons insistent sur l’ensemble de ces valeurs culturelles. Le spectacle se veut vivant, émouvant et agréable avec ses modes de festival et de chorégraphie, notamment féminine qui ont pris une place essentielle dans la réhabilitation de la musique traditionnelle burundaise (Mworoha, 2010). En pratique, le club se veut un groupe dynamique intergénérationnel exemplaire, en termes de solidarité lors des événements de circonstances : naissance d’un enfant, mariage, décès, diplôme, etc[10]. Dans le contexte de sortie d’une série de crises sociopolitiques avec toutes leurs conséquences, notamment sur la dislocation des familles, le club illustre le phénomène de parenté fictive avec son importance en termes de solidarité et de sociabilité. À titre d’exemple, un des clubs culturels s’appelle Imararungu (l’union contre l’ennui). Les membres se considèrent parfois comme des frères et sœurs avec des hiérarchies sociales bien connues dans d’autres cadres sociaux dont familiaux.

Les clubs culturels profitent d’un espace médiatique et communicationnel de plus en plus large, amplifié par l’importance du numérique. Ainsi, les réseaux sociaux favorisent la vulgarisation rapide des messages véhiculés par ces groupes culturels jusque dans les diasporas en Occident. Les mondes diasporiques sont plus que jamais connectés avec le pays d’origine, permettant des allers et retours et des influences réciproques. À ce sujet, des groupes culturels des Burundais-es vivant à l’étranger, notamment au Canada, en Belgique ou en Australie, démontrent cette continuité culturelle entre l’ici et l’ailleurs, l’avant et l’après. C’est le cas des groupes culturels Amagaba et Imararungu par exemple, qui reçoivent des dons de la part des Burundais-es vivant à l’étranger[11]. D’ailleurs, le club culturel Ishaka des Burundais-es qui vivent au Canada illustre bien cet aspect de rencontres, de dialogues et de circulations interculturelles. Dans la chanson Ni amarame ziratashe par exemple, le club évoque l’importance socio-culturelle de la vache burundaise. Devant les drapeaux du Canada et du Burundi, des jeunes filles bondissent joyeusement à l’honneur d’un public diasporique burundais, mais aussi d’origine rwandaise :

Ni amarame ziratashe

Nkima na Murwiza zizitashe imbere

Ni amarame ziratashe

Bihogo na Bitaho zizicagatiye

Ni amarame ziratashe

Abavyeyi n’ibibondo bazisanganiye

Ni amarame ziratashe.

C’est la paix qui règne, car les vaches rentrent (du pâturage)

Nkima na Murwiza sont devant (les autres vaches)

C’est la paix qui règne, car les vaches rentrent (du pâturage)

Bihogo na Bitaho se situent sur les extrémités

C’est la paix qui règne, car les vaches rentrent (du pâturage)

Les parents et les enfants les attendent impatiemment

C’est la paix qui règne, car les vaches rentrent (du pâturage)[12].

Ici, la donne culturelle trouve sa place aussi bien au pays natal que dans le pays d’accueil de l’émigré-e. Ce qui symbolise la capacité de résilience des mondes diasporiques face à un nouveau monde avec parfois de nouveaux codes de la vie.

Pour le jeune homme ou la jeune femme œuvrant au Burundi, le secteur culturel présente des opportunités de connections avec le monde extérieur, pouvant garantir un capital social pour l’avenir.

Tous ces groupes culturels, qu’ils soient du pays (Bujumbura en particulier) ou de l’étranger, sont animés par la volonté de perpétuer la culture; une culture de paix et de cohésion sociale, dans le contexte de peur et d’angoisse d’aliénation socio-culturelle. Il s’agit de rompre avec la culture de la violence, celle qui enferme chacun dans la banalité du mal (Chemla, 2004). Les porteurs et porteuses du message tentent de sortir d’un passé douloureux, d’autant plus qu’ils sont aussi hantés par un futur brouillé par les incertitudes du présent. Cette démarche collective de recouvrer la mémoire culturelle pour se découvrir soi-même (Chemla, ibid), de lier la mémoire au devenir en termes de transmissions humanistes, revêt d’importantes dimensions de médiation culturelle et sociale voire de thérapie.

Aussi, ces acteurs sociaux veulent façonner une image idyllique d’un pays ancien (Burundi bwa Inaburunga), d’un peuple millénaire qui a su résister aux différents aléas à travers les différentes époques. Ils veulent refuser l’image négative largement véhiculée d’un pays toujours en guerres tribales et donc voué à la fracture identitaire (Chrétien et Mukuri, 2002) et à la misère.

Les thèmes liés à la solidarité, à l’humanité, au courage, etc. sont récurrents. Ils démontrent l’importance que les groupes culturels accordent à la culture pour construire un Burundi meilleur. Dans certaines chansons, on prône l’oubli et le pardon pour la cohésion sociale : Intibagira ntibana (pour bien vivre avec ses voisins, on oublie ses erreurs), ihorihori ihonya umuryango (la vengeance finit par emporter toute la famille). Le thème d’ubuntu (humanité), commun à l’ensemble des sociétés de langues bantoues, revient souvent. Il qualifie une personne intègre, se conduisant bien en société, sage et pondérée. Selon Mworoha (2010), le concept d’ubuntu peut aussi, au Burundi, se rapprocher de celui d’umutima (cœur, esprit). Avoir l’umutima signifie être courageux. La philosophie d’ubuntu et d’umutima constitue donc, en un sens, la base du fond culturel ancestral rundi, essentiel pour les jeunes générations comme un idéal de leur formation civique afin de sortir des conséquences des drames d’un passé difficile à passer.

Ainsi, s’est créé et développé un marché, une industrie culturelle. À travers l’importance de l’audiovisuel que permettent les réseaux sociaux et les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le culturel se situe entre la tradition et la modernité, l’ancien et le nouveau, le rural collinaire, l’urbain et l’étranger, etc. pour évoluer vers un tout complexe, riche et attrayant.

Mais aussi, appartenir au club culturel relève de la motivation et des intérêts personnels sociaux, économiques, etc. Être membre, encore plus être leader de l’organisation, présente quelques avantages de reconnaissance de visibilité et de promotion socio-économique. C’est le cas des jeunes du club Amagaba qui ont pu voyager et séjourner en Chine pour une formation et des rencontres culturelles qui ont permis, d’ailleurs, la fondation du centre Bujumbura Amagaba dans le district de Wutongqiao en Chine[13]. En fait, appartenir à un club culturel dynamique se mérite. C’est en quelque sorte faire partie des hommes et des femmes de qualité, de talents prêts à œuvrer dans la modernisation de leur pays et de leur société en s’appuyant à la fois sur ses propres racines culturelles et en s’ouvrant aux valeurs de l’universel.

Conclusion

Le Burundi est un petit pays qui a connu toute une série de crises et de drames socio-culturels. Dans le contexte de sortie de crises identitaires, le retour aux origines culturelles se présente comme une alternative importante à travers les rencontres et les transmissions des valeurs culturelles de paix, d’unité, de solidarité et de patriotisme.

Ainsi, des associations culturelles et artistiques émergent avec la volonté de revaloriser le culturel au service de la cohésion sociale. Les unes ont été créées sous l’encadrement rapproché des pouvoirs publics dans les années 1970 et 1980. Les autres se sont développées à partir des années 2000 par des initiatives civiles, communautaires ou privées. Les enquêtes révèlent que ces types d’associations se présentent comme des cadres sociaux des mémoires culturelles, car à travers des transmissions intergénérationnelles, des continuités et des rencontres culturelles entre le rural, l’urbain et le diasporique, le culturel se place au cœur des enjeux de la mondialisation, de l’interculturalité et de la sortie de crises identitaires. Le club, en tant que groupe de personnes poursuivant des objectifs collectifs, se présente comme un foyer de socialisation, de mémoire et de revendication culturelle sur les plans aussi bien urbain que collinaire, voire diasporique. Ici, le rôle des jeunes scolarisés et surtout des femmes, en quête de nouveaux repères sociaux dans un monde en mouvement, se révèle pertinent dans le sens de la médiation culturelle.

Une étude multidisciplinaire pourrait davantage approfondir la question sous l’angle de la sociolinguistique et de l’analyse du discours en étudiant les éléments de motivations cachées derrière les messages véhiculés par les chansons traditionnelles.

Références

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  1. Un des groupes artistiques s’appelle « Buja Sans Tabou ».
  2. Entretien avec les responsables de la troupe Amagaba, le 12 octobre 2021.
  3. Entretien du 12 octobre 2021 avec Innocent Ntiharirizwa et Enock Nzohabonayo, les fondateurs de la troupe Amagaba.
  4. Entretien du 12 octobre 2021 avec Innocent Ntiharirizwa et Enock Nzohabonayo, fondateurs de la Troupe Amagaba.
  5. Entretient du 12 octobre 2021 avec Hervé, coordinateur des activités à la Troupe Amagaba.
  6. Informations livrée par Belyse Tuyisenge, membre du Club Imararungu lors du focus group organise à l’Ecole Normale Supérieure, le 12 octobre 2021.
  7. Voir par exemple la chanson Burundi de la troupe Amagaba, disponible sur le compte You Tube Amagaba.
  8. Informations recueillies lors du focus groupe organise à l’École Normale Supérieure, le 12 octobre 2021.
  9. Informations de Belyse Tuyisenge, étudiante et membre du club Imararungu lors du Focus Group du 11 octobre 2021 à l’École Normale Supérieure.
  10. Entretien avec Leslie Nahimana, membre de la troupe Amagaba le 20 août 2021.
  11. Informations recueillies lors du Focus Group organisé à l’Ecole Normale Supérieure, ainsi que l’entretien avec Innocent Ntiharirizwa et Ennock Nzohabonayo (fondateurs de la troupe Amagaba), le 12 octobre 2021.
  12. Un passage de la chanson du club Ishaka fondé par des Burundais vivant au Canada.
  13. Entretien du 12 octobre avec Innocent Ntiharirizwa et Enock Nzohabonayo qui ont séjourné en Chine pour une année dans le cadre de la coopération avec la Chine.

Pour citer cet article

NDAYISABA, Éric. 2022. Les « clubs culturels » au Burundi : mémoires et revendications culturelles dans le contexte de sortie de crises identitaires. MASHAMBA. Linguistique, littérature, didactique en Afrique des grands lacs, 2(1), en ligne. DOI : 10.46711/mashamba.2022.2.1.2

Licence

La revue MASHAMBA. Linguistique, littérature, didactique en Afrique des grands lacs est sous licence Creative Commons CC BY-SA 4.0, disponible en ligne, en format PDF et, dans certains contextes, en version imprimée.

Digital Object Identifier (DOI)

https://dx.doi.org/10.46711/mashamba.2022.2.1.2

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ISSN : Version en ligne

2630-1431