Plan

Chargement...
Couverture fascicule

One health au prisme des sciences sociales : quelques pistes de lecture

[article]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 118

NOTE

Cet article est publié sous licence creative commons CC-BY-NC-ND 4.0

Bull. Acad. Vét. France — 2019 — http:// www. academie-veterinaire-defrance. org/ ONE HEALTH AU PRISME DES SCIENCES SOCIALES : QUELQUES PISTES DE LECTURE

ONE HEALTH AND SOCIAL SCIENCES: SOME INSIGHTS

Par Jérôme MICHALON(1)

(Communication présentée le 14 Novembre 2019, Manuscrit accepté le 29 Novembre 2019)

Mots-clés

Keywords:

One Health et les sciences sociales

Les récits «indigènes» : OH comme habit neuf ou nouveau paradigme ?

(1) Chargé de Recherche en Sociologie, CNRS – UMR Triangle, ENS de Lyon site Descartes, 15 parvis René Descartes, 69342 Lyon cedex 07, France. Courriel : jerome. michalon@ ens-lyon. fr

Depuis le milieu des années 2000, et l’adoption des principes «One Health » (OH) par plusieurs organisations internationales de premier plan (OMS, OIE, FAO), la littérature consacrée à la thématique «une seule santé » connaît un accroissement sensible dans de nombreuses disciplines. Les sciences humaines et sociales ont, elles aussi, participé à cette inflation éditoriale, sur deux modes essentiellement (Hinchliffe & Craddock, 2015). Le premier a été celui de la participation à l’accomplissement des objectifs de l’agenda «One Health » (Coffin et al. 2015 ; Lapinsky et al. 2015 ; Wolf, 2015). Il s’est alors agi de défendre les capacités des sciences humaines et sociales à analyser les éléments cognitifs, sociaux, économiques, politiques etc… pouvant freiner ou favoriser le décloisonnement des domaines d’expertise, des institutions, ou encore des marchés, en vue de la réalisation concrète d’une prise en charge globale des problèmes sanitaires. L’offre de service des sciences sociales vis-à-vis de «One Health » est donc double : une offre cognitive, mettant en valeur la connaissance de la diversité des pratiques et des représentations de la santé, humaine, animale et environnementale ; et une offre opératoire, mettant en valeur la connaissance des processus par lesquels il est possible d’agencer cette diversité de façon à ce qu’elle serve l’agenda OH. La seconde approche a quant à elle consisté à comprendre le contexte d’émergence de la notion OH, les acteurs, réseaux d’acteurs, qui l’ont porté, leurs intérêts, leurs stratégies etc. Il s’est agi donc de prendre la genèse et la réalisation de l’agenda OH comme un objet à part entière, dans une perspective constructiviste. Cette approche a déjà fait ses preuves, et a permis de comprendre l’émergence de OH dans le sillage des mécanismes de globalisation de la santé humaine (Gardon

et al. 2019 ; Harris & White, 2019). Dans cette veine, d’autres travaux présentent OH comme le symptôme d’une nouvelle manière de gérer les risques sanitaires, et de faire du contrôle de la santé animale l’occasion d’imposer une «biosécurité » (Fortané & Keck, 2015) à échelle mondiale (Figuié, 2014). C’est dans cette lignée de travaux que je situe mon propos. Il s’agit ici de donner quelques exemples de comment cette perspective sociologique peut enrichir la compréhension de ce qu’est OH, et de fournir des éléments de réflexivité aux acteurs qui participent activement à l’accomplissement de l’agenda OH. Pour ce faire, je comparerai trois manières de rendre compte de l’émergence de OH : la première, produite par des acteurs engagés dans OH, et les deux autres produites dans une perspective de sciences sociales, enquête empirique à l’appui.

Parler de «récits indigènes » est une manière d’indiquer que «One health » ne se développe pas indépendamment des récits qui sont faits de sa genèse par ses promoteurs. Ces récits sont le fait d’auteurs travaillant en proximité avec l’agenda OH, dans des organismes de recherche finalisée, parfois au sein des organisations internationales qui promeuvent cet agenda, ce qui confère à ces récits une teneur particulière, tout autant descriptive que stratégique. Ces narrations oscillent ainsi entre deux manières de présenter OH : soit comme les habits neufs d’une vision traditionnelle de la santé, qui aurait été redécouverte ; soit comme un paradigme radicalement neuf, apparu dans des circonstances inédites, ayant nécessité des réponses innovantes. Dans un cas, la vision d’une santé trans-spécifique portée par OH n’aurait rien DOI : 10.4267/ 2042/ 70672

118

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw