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Notes de l’auteur

Conformément à l’usage dans les pays qui nous occupent dans le cadre de ce numéro, le choix a été fait de faire précéder le prénom par le nom de famille. Exemples : Oshii (nom) Mamoru (prénom) ; Liu (nom) Cixin (prénom) ; Bong (nom) Joon-Ho (prénom).

Texte intégral

1Depuis sa création il y a 5 ans, Res Futuræ n’a publié qu’un seul dossier visant une aire culturelle spécifique : il s’agissait, dans le n° 3 (2013), de poser quelques jalons d’histoire littéraire française depuis 1970, en poursuivant l’enquête de fond menée par Simon Bréan dans sa thèse sur La Science-fiction en France de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années soixante-dix publiée depuis aux Presses Universitaires Paris- Sorbonne (2012). Avec un dossier sur la science-fiction en Asie de l’Est, sur l’initiative de Gwennaël Gaffric (université Lumière Lyon 2), la revue propose aujourd’hui un point de vue global susceptible de rassembler quelques discussions publiées précédemment dans d’autres contextes : celle de Yann Quero, sur l’influence de l’Asie dans l’œuvre de Pierre Boulle (n° 6, 2015) ; celle de Wong Kin Yuen, traduite dans le n° 5 (2015), au sujet de la culture visuelle née du paysage urbain de Hong Kong ; et de façon plus générale, celle d’Istvan Csicsery-Ronay, traduite dans le n° 4 (2013), qui développait les problèmes posées par l’élévation à échelle mondiale des science fiction studies, au premier rang desquels l’épineux déséquilibre entre les corpus anglophones et non-anglophones. En tant que traducteur de la trilogie des Chroniques de la Terre de Liu Cixin, dont le premier volume a bénéficié d’un retentissement mondial tant en Chine qu’aux Etats-Unis, Gwennaël Gaffric était particulièrement bien placé pour diriger ce dossier et fournir les clés de compréhension, non seulement du premier roman chinois à avoir obtenu le prix Hugo, mais aussi d’un ensemble culturel dont il établit la cohérence dans l’introduction au dossier. Le versant japonais de ce vaste ensemble est, quant à lui, mis en perspective par Denis Taillandier (université Ritsumeikan, Japon), dans une étude approfondie du manga Gunnm aussi bien que dans la contextualisation minutieuse d’un long entretien mené avec TATSUMI Takayuki et KOTANI Mari, deux critiques japonais parmi les meilleurs connaisseurs du genre. La seconde est d’ailleurs l’auteure de l’un des deux articles issus de Science Fiction Studies que nous traduisons dans ce numéro : dès 2002, la revue aînée et partenaire de ReSF a publié un dossier d’études sur la science-fiction au Japon, puis un dossier sur la science-fiction en Chine en 2013. Nous en traduisons un article de Yang Wei sur la manière dont le cinéma chinois s’approprie les codes de la science-fiction hollywoodienne. Ses conclusions rejoignent et complètent les hypothèses de Csicsery-Ronay sur cette dynamique interculturelle.

2Il s’agit bien, à nos yeux, d’aller vers ces « nouvelles cartographies » de la science-fiction mondiale qu’il suggérait. En consacrant presque l’intégralité des rubriques de ce numéro 9 à l’aire d’Asie de l’Est, les équipes de Res Futuræ invitent moins que jamais à cloisonner les lectures ; bien au contraire, les études rassemblées ici, qui portent sur des romans, des mangas, des films, des séries télévisées, s’inscrivent dans le projet d’étudier la SF en tant que culture globale, intermédiale et internationale. L’état de l’art et des débats en Asie, tel que brossé dans chaque contribution et dans l’entretien final, veut donner quelques repères pour la nécessaire articulation des réflexions théoriques et critiques d’Asie et d’Occident, qui demeurent à l’horizon de ce riche dossier. (On pourrait ainsi comparer les critiques de la SF comme soft power, telles qu’elles ont été menées en France dans les années 1975-1980, et telles qu’elles s’expriment en Chine contemporaine.) La mise à disposition des arguments, par la traduction en français, en est un premier pas, qui n’a rien de simple. Alice Ray, en proposant l’analyse méticuleuse d’une retraduction récente de Limbo (classique de la science-fiction américaine), le rappelle suggestivement : « les auteurs vivent mille et une vies, les traducteurs vivent mille et deux vies ». Res Futuræ s’honore d’avoir pris son tour dans cette longue et patiente chaîne, en bénéficiant du remarquable support de la plate-forme d’OpenEdition, dont le logiciel Lodel a pris en charge sans aucune difficulté les quatre jeux de caractères de ce numéro. Tout ce qui pourrait subsister de maladresses éditoriales (en particulier dans la typographie et la translittération des mots et des noms) reste de notre fait, et sera corrigé au fil des signalements que les lecteurs voudront bien nous adresser.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Irène Langlet, « Éditorial »ReS Futurae [En ligne], 9 | 2017, mis en ligne le 30 juin 2017, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/resf/1022 ; DOI : https://doi.org/10.4000/resf.1022

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Auteur

Irène Langlet

Professeur de littérature contemporaine à l’université de Limoges. A publié notamment La science-fiction. Lecture et poétique d’un genre littéraire (Armand Colin, 2006), ainsi que de nombreux articles sur ce genre. Directrice du projet ReS Futurae.

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