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L’âge du Fer en Basse-Normandie. Gestes funéraires en Gaule au Second-Âge du Fer. Volumes I et II

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Philippe Barral
, 
Bernard Dedet
, 
Fabien Delrieu
, 
et al.

Volume II. Gestes funéraires en Gaule au Second Âge du fer

Pratiques funéraires du Second Âge du fer en Gaule de l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes)

Anne Villard-Le Tiec, José Gomez de Soto, Jean-Philippe Bouvet, Aude Baranger, Catherine Bizien-Jaglin, Bruno Boulestin, Xavier Dubillot, Anne-Louise Hamon, Isabelle Kerouanton, Guilhem Landreau, Jean-Paul Le Bihan, Elven Le Goff, Nelly Le Meur, Axel Levillayer, Patrick Maguer, Maxime Mortreau, Jean-Pierre Pautreau, Sandra Sicard et Jean-François Villard

Résumé

En Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, les informations sur les pratiques funéraires du Second Âge du fer sont très inégales, d’une région à l’autre, mais encore au sein même de chacune.

Au Ve siècle (Ha D2-3 / LT A ancienne) en Bretagne se créent de nombreux cimetières à incinérations, fréquemment délimités par des enclos quadrangulaires. Les dépôts funéraires (fosses, coffres de pierres, tumulus) peuvent être accompagnés de stèles. À partir du IVe siècle, les sépultures deviennent particulièrement rares (incinérations en urne ; peut-être des inhumations). Au Ier siècle, des inhumations sont connues en milieu dunaire.

Dans les Pays de la Loire et en Poitou-Charentes, les sépultures du Ve siècle, inhumations comme incinérations (tumulus, fosses, dans des enclos fossoyés), restent généralement individuelles. Dans les Pays de la Loire, à partir de La Tène moyenne, on trouve incinérations comme inhumations. Les rares sépultures de La Tène finale de Poitou-Charentes, isolées, présentent pour beaucoup un caractère exceptionnel

Les nombreux complexes à enclos fossoyés de Poitou-Charentes, dont la fréquentation peut se prolonger jusque pendant la période impériale romaine, ne livrent que très rarement des restes humains. Certains possèdent des stèles. Ils posent beaucoup d’interrogations quant à leur fonction religieuse et/ou funéraire.

Au Ve siècle, dans les trois régions, la fibule est le mobilier le plus courant, mais on note aussi de rares armes, éléments d’équipement équestre ou de char ou vases métalliques importés. Des mobiliers plus exceptionnels apparaissent surtout à partir du IIe siècle : armement, amphores, couteau et rasoirs en bronze, monnaies, faune.

Des restes humains proviennent encore de cavités souterraines, de contextes d’habitat, de sanctuaires. Ils ne paraissent pas tous relever de la seule sphère funéraire.

Texte intégral

1 Les informations sur les pratiques funéraires du Second Âge du fer sont très inégales, non seulement selon chacune des trois régions administratives considérées dans cette contribution, mais encore au sein même de ces régions. D’autre part, si certaines aires, comme la Bretagne occidentale, ont bénéficié d’intenses recherches dès le XIXe siècle, il n’en va pas de même pour les Pays de la Loire ou la région Poitou-Charentes. Aussi le tableau présenté ne pourra-t-il qu’être très incomplet.

2Pour le Ve siècle, phase initiale de la période considérée, il n’a pas toujours paru possible de séparer nettement les tombes attribuables au Ha D2-3 de celles attribuables à La Tène A ancienne. Par exemple, en Poitou, Angoumois ou Limousin, il est fréquent que voisinent dans les mêmes sépultures des vases à décor peint graphité, dans la tradition du Premier Âge du fer, et des fibules en bronze ou en fer à ressort à deux fois deux spires et pied relevé, des modèles les plus anciens de La Tène.

1. Le recrutement des ensembles funéraires

3En Bretagne occidentale, le Ve siècle voit la création de nombreux cimetières, probablement familiaux. Toutefois, la plupart des monuments antérieurs qui protégeaient une ou deux tombes à inhumation ou incinération reste utilisée : des urnes, parfois réunies en petits groupes, s’agrègent aux tumulus parementés de pierres ou « sépultures à muret circulaire » de Carnac, Sérent, Le Bono (Morbihan) et Tréguennec (Finistère) (Villard-Le Tiec 2007). L’état de conservation des sites ou l’ancienneté de certaines découvertes expliquent parfois le très faible nombre de sépultures mises au jour dans certains cimetières, comme à Plouer-sur-Rance (Côtes d’Armor) où trois fosses à inhumations ont été comptabilisées (Menez 1996, p. 80-81), ou bien à Pleucadeuc, Moustoir-Ac (Morbihan) (Haldemann 2005, p. 42-47) ou même Melgven (Finistère) par exemple, où le nombre d’incinérations est inférieur à une dizaine par ensemble (fig. 1 et 2) (Villard-Le Tiec 2003). On constate toutefois la grande variabilité du nombre de tombes, qui dépasse une quarantaine dans les nécropoles les plus importantes : Morlaix-Ploujean, Kerjaouen à Quimper et Plomeur dans le Finistère (fig. 3) (Le Goffic 1996 ; Villard et Le Bihan 2006 ; Nédelec 1997). Les données atypiques recueillies par P. du Châtellier à Kerviltré à Saint-Jean-Trolimon (Finistère) doivent en revanche être prises avec beaucoup de précautions (du Châtellier 1877), en raison de l’imprécision des découvertes réalisées sans aucun contrôle ni méthode.

4Le mauvais état de conservation des ossements incinérés et la quasi absence d’ossements non incinérés conservés dans les sols acides armoricains ne favorisent pas l’étude de la composition des ensembles funéraires. La différenciation sexuelle reste souvent difficile à déterminer et l’âge au décès est peu précis. Soulignons toutefois que l’analyse anthropologique des ossements incinérés a mis en évidence la présence d’enfants et d’adolescents dans sept cas sur les huit étudiés. Bien qu’il faille relativiser les résultats issus de données très fragmentaires, on observe que leur nombre est très variable d’un site à l’autre : un enfant de 18 mois +/- 6 mois pour treize adultes à La Forêt Fouesnant (Le Goff 1993) et un adolescent de 12 à 14 ans pour trente-huit adultes à Kerjaouen à Quimper, douze enfants et adolescents pour dix-huit adultes à Morlaix-Ploujean et quatre enfants et adolescents pour quatre adultes à Landeleau (Finistère) (Briard 1984). Si les enfants peuvent être déposés seuls dans une sépulture, il n’est pas rare qu’ils soient accompagnés ou qu’ils accompagnent un adulte, comme à Sérent où deux sépultures contenaient les restes d’un enfant de 12 ans et d’un adulte tandis qu’un enfant de 5 ans était enseveli seul (Haldemann et Le Goff 2007, p. 61-62).

Fig. 1 : Melgven, Kerviguérou (Finistère) : plan du cimetière (dessin : M. Dupré).

Fig. 2 : carte des sites du Hallstatt D2/3-La Tène A mentionnés dans le texte (dessin : M. Dupré) :
1 : Roulet-Saint-Estèphe, Petit Berguille ; 4 : Soyaux, Champ des Rochers ; 6 : Chazelles, Grotte du Quéroy ; 11 : L’Isle-d’Espagnac, Bel Air ; 13 : Rivières, Ribérolles ; 16 : Pressignac, Bonethève ; 17 : Puyréaux, Les Marais ; 19 : Chenon ; 21 : Coulon, Coteau de Montigné ; 23 : Civaux, Croix de Laps ; 25 : Aslonnes, Camp Allaric ; 28 : Mérigny, grotte de La Roche Noire ; 31 : Cholet, Champ Vallée ; 38 : Quiberon, Kernavest ; 40 : Aubigné-Racan, Cherré ; 41 : Carnac, Nignol ; 42 : Carnac, Coët-a-Tous ; 43 : Plougoumelen, Le Bono-Le Rocher ; 45 : Pleucadeuc, La Bourlais ; 46 : Sérent, Boquidet ; 48 : Moustoir-Ac, Le Resto ; 49 : Plomeur, Roz-an-Tremen ; 51 : Corps-Nuds, Launay-Bien ; 52 : Pont-L’Abbé, Keralio ; 53 : Saint-Jean-Trolimon, Kerviltré ; 55 : Melgven, Kerviguérou ; 56 : Tréguennec, Kerbascat ; 57 : La Forêt-Fouesnant, Poulgigou ; 59 : Quimper, Kerjaouen ; 60 : Quimper, Ergué-Armel – Kerancoat ; 62 : F, Les Brières ; 63 : Paule, Saint-Eloy ; 64 : Landeleau, Penfoul ; 65 : Plouer-sur-Rance, Le Boisanne ; 69 : Morlaix-Ploujean, Kervellec.

5Du IVe au IIe siècles, les découvertes de sépultures deviennent particulièrement rares, ce qui correspond peut-être au résultat d’une érosion des tombes les plus récentes et les plus superficielles mais surtout à un changement dans les pratiques funéraires. Seuls quelques individus semblent avoir le privilège de bénéficier du même rituel que leurs ancêtres et du droit de reposer à leur côté. Une urne isolée et de très belle facture va parfois être mise au jour au milieu des cimetières précédents, comme à Morlaix-Ploujean, ou bien dans un tumulus de grande taille dont on ignore la date de fondation, comme à Saint-Pol-de-Léon (fig. 4) (Finistère) ou Kergourognon à Prat (fig. 5 et 6) (Côtes d’Armor) (Jourdan 1998, p. 57-59 ; Giot et al. 1971, p. 9-10, fig. XXXV-XXXVII). Cette rupture concorde avec la destruction de stèles en pierre dès le IVe siècle ; le comblement d’une carrière, attribuable à la première moitié du IVe, siècle, a par exemple livré la partie supérieure d’une stèle haute décorée et brisée à Kéralio à Pont-l’Abbé (Finistère) (Hinguant et Le Goff 1998).

Fig. 3 : Quimper, Kerjaouen (Finistère) : plan et coupes du cimetière, in Villard et Le Bihan 2006.

Fig. 4 : Saint-Pol de Léon (Finistère) : urne découverte dans un tumulus (cliché Univers des Formes), in Duval 1977.

6Au Ier siècle av. J.-C. prévaut la même rareté. Malgré la fouille de nombreux habitats et de leurs abords en archéologie préventive, les seules découvertes ont été réalisées sur le littoral grâce à une bonne conservation des squelettes en milieu dunaire (Tanguy et al. 1990, p. 144-150). Trois inhumations individuelles au mobilier remarquable, isolées semble-t-il, ont été mises au jour à Tronën à Saint-Jean-Trolimon (du Châtellier 1882, p. 61-62), à Kerné à Quiberon (Morbihan) (Le Rouzic 1934, p. 24-26), et sur l’île des Ebihens à Saint-Jacut de la Mer (Côtes d’Armor) dans une sorte de maison funéraire (Langouët 1989 et 2009). Des petits groupes d’inhumations étaient exceptionnellement conservés à Kerné à Quiberon où deux ensembles de trois ou quatre adultes et adolescents étaient disposés autour de constructions (Le Rouzic 1934), et sur l’îlot des Haches à Saint-Jacut de la Mer où cinq sépultures accueillant sept individus adultes (4 femmes, un grand adolescent et deux indéterminés (dont un homme probable) avaient échappé à l’érosion marine (fig. 7) (Bizien-Jaglin 2004). Des sépultures de très jeunes enfants en position fœtale ont été découvertes lors de la fouilles d’habitats à Goulvars (Tanguy et al. 1990), ou Kergroix à Quiberon (Bernier 1969), et au moins deux fosses dont l’une présentait une petite stèle encore en place ont été présumées être des tombes de très jeunes enfants dans l’habitat du Braden à Quimper (Le Bihan 1984, p. 97-101, cl. 10-12).

Fig. 5 : Prat, Kergourognon (Côtes d’Armor) : urne et son couvercle découverts dans un tumulus (cliché Musée Dobrée, Nantes).

7En Pays de la Loire et Poitou-Charentes, contrairement à la Bretagne, les sépultures du Ve siècle restent individuelles, qu’elles se trouvent sous tumulus (nécropole de Chenon, tumulus du Bonethève à Pressignac, Charente : Gauron et al. 1986 ; Gomez de Soto 2007) ou en fosse sans monument ou à monument non conservé, voire sans doute non observé pour certains cas de découvertes ou fouilles anciennes (Aubigné-Racan, Sarthe : Bouvet 2001 ; Puyréaux, Charente : Gomez de Soto 1989 ; Gomez de Soto et Ducongé 2007) (fig. 8 et 9). On peut évoquer dans ce cadre la découverte récente de Cholet, Champ Vallée, dans le Maine-et-Loire) (Bouvet et al. 2010). Aucun cimetière de « tombes plates » n’est connu dans ces régions, sauf peut-être à Fye en Sarthe (Baray et Bouvet 1999 ; Bouvet 2001). Vers le milieu du IIIe siècle, un ensemble comme celui de Mazerolles (Vienne) regroupe trois incinérations en urnes de guerriers (fig. 10 et 11) (Nicolini 1983). Les sépultures de La Tène D, la plupart isolées, présentent pour beaucoup un caractère exceptionnel. Celle de Saint-Georges-les-Baillargeaux (Vienne) était celle d’un personnage hors du commun, au statut militaire et sacerdotal (fig. 12) (Pétorin et Soyer 2003 ; Gomez de Soto 2009, p. 276) ; la fosse à éléments de char de Tesson (Charente-Maritime) est présumée avoir recélé une tombe à incinération (fig. 13) (Duval et al. 1986). Au Lelleton à Petosse (Vendée), les sépultures paraissent s’organiser autour et dans la dépendance de celle d’un homme armé, lui aussi d’un rang hors du commun (fig. 14) (Moron et Lourdaux 1994 ; Gomez de Soto 2009, p. 276).

2. Le traitement des restes humains

8En Bretagne, la pratique de l’incinération en urne semble succéder à celle de l’inhumation à partir de la fin du VIe siècle et au début du Ve siècle et jusque dans la première moitié du IIe siècle, comme en témoignent les cimetières de Plouer-sur-Rance et de Saint-Eloy à Paule (Côtes d’Armor) (fig. 2 et 6). La nature des sols empêche l’identification des inhumations, qui restent vraisemblablement minoritaires si l’on considère l’absence de fosses caractéristiques de cette pratique dans les cimetières fouillés jusqu’à présent. Le célèbre couteau dans un fourreau de tôle de bronze orné de motifs estampés de La Tène A de Kernavest à Quiberon proviendrait d’un coffre de dalles de schiste, donc probablement d’une inhumation, mis au jour dans un tumulus plus ancien qu’il faut certainement attribuer à l’Âge du bronze (Revelière 1894). Mais cette découverte, comme celle d’inhumations dans la nécropole de Roz-an-Tremen à Plomeur, est trop mal documentée pour servir de référence sur les pratiques de cette période.

Fig. 6 : carte des sites de La Tène B et C1 mentionnés dans le texte (dessin : M. Dupré) :
7 : Angoulême, oppidum ;
9 : Magnac-sur-Touvre, Monrégner ;
14 : Saintes, Pont-Bordeaux ;
18 : Puyréaux, Les Marais ;
20 : Bessines, Grand Champ Est ;
22 : Mazerolles, La Ganne ;
24 : Civaux, La Papiotière ;
44 : Ecommoy, Les Truberdières ;
58 : Voutré, Chemin de Bouqueteau ;
69 : Morlaix-Ploujean, Kervellec ;
70 : Prat, Kergourognon ;
71 : Saint-Pol-de-Léon

Fig. 7 : Saint-Jacut-de-La-Mer, îlot des Haches
(Côtes d’Armor) : plan synthétique de l’organisation de l’hémicycle, in Bizien-Jaglin 2004.

Fig. 9 : Aubigné-Racan, Cherré (Sarthe) : plan, coupe et mobilier du tumulus n° 2 (dessin : C. Lambert et J. Rioufreyt), in Bouvet 2001.

Fig. 10 : carte des sites de la Tène C2 et D mentionnés dans le texte (dessin : M. Dupré).
2 : Pons, oppidum ; 3 : Pons, Font Barbot ; 5 : Soyaux, Champ des Rochers ; 8 : Tesson ; 10 : Magnac-sur-Touvre, Grotte du Trou de la Coupe ; 12 : Rancogne, Grotte ; 15 : Saint-Georges-des-Coteaux, Croix de Mission ; 26 : Fontenay-le-Comte, Les Genâts ; 27 : Petosse, Lelleton ; 29 : Saint-Georges-les-Baillargeaux, Les Varennes ; 30 : Faye-L’Abbesse, Les Crônières ; 32 : Cholet, La Préverie ; 33 : Mozé-sur-Louet, Les Chaloignes ; 34 : Beaufort-en-Vallée, Les Hauts-Champs ; 35 : Quiberon, Goulvars ; 36 : Quiberon, Kerné ; 37 : Quiberon, Kerné ; 39 : Quiberon, Kergroix ; 47 : Hennebont, Polvern ; 50 : Saint-Pierre-sur-Erve, Grotte de Rochefort ; 54 : Saint-Jean-Trolimon, Tronoën ; 61 : Quimper, Le Braden ; 66 : Saint-Jacut-de-La-Mer, Les Ebihens ; 67 : Saint-Jacut-de-La-Mer, Les Haches.

Fig. 11 : Mazerolles, La Ganne (Vienne) : plan de situation et croquis schématique du plan et de la coupe du monument, in Nicolini 1983.

Fig. 12 : Saint-Georges-les-Baillargeaux, La Garenne (Vienne) : plan de la sépulture, in Santrot et Meuret 1999, fouille N. Pétorin.

Fig. 13 : Tesson (Charente) : croquis de la chambre présumée funéraire : Abbé Laferrière (album départemental du M.A.N.), in Duval et al. 1986.

Fig. 14 : Petosse, Lelleton (Vendée) : reconstitution de la sépulture (dessin : M. Dupré), d’après Moron N. et Lourdaux S., in Santrot et Meuret 1999.

9La pratique de l’incinération connaît une première phase dont la datation est peu assurée : deuxième moitié du VIe siècle ou début du Ve siècle ? Le « foyer » central très mal décrit à la base des tumulus parementés de pierres de Coet-à-Tous et Nigol à Carnac et de Boquidet à Sérent, pourrait être interprété comme un bûcher en place ou un dépôt secondaire des vestiges de la crémation (Villard-Le Tiec 2007). Les urnes qui sont enfouies à l’intérieur ou à l’extérieur de ces tertres appartiennent à une seconde phase, la mieux documentée.

Fig. 15 : Saint-Jacut-de-La-Mer, îlot des Haches (Côtes d’Armor) : sépulture de trois femmes disposées tête-bêche (une adulte jeune, une mature, une âgée), in Bizien-Jaglin 2004.

10La multiplication des études de sépultures du Ve siècle fait apparaître un certain nombre de règles communes pour le traitement des défunts. Ils sont incinérés parés de leurs effets personnels, sur des bûchers dont aucune trace n’est formellement attestée. Les rares objets mis au jour au milieu des restes humains sont en effet des parures ou des armes portant les stigmates des flammes. Le prélèvement des ossements dans le bûcher est toujours partiel, voire très incomplet, et souvent réalisé sans ordre défini. Les poignées d’ossements sont disposées dans les récipients avec minutie autour d’éléments en matériau périssable qui parfois occupent l’espace intérieur du récipient au détriment des restes humains (Haldemann et Le Goff 2007, p. 64-66). Les urnes ou les contenants en matériaux périssables sont déposés dans des fosses d’une taille à peine supérieure à celle des réceptacles (fig. 3), sauf dans l’un des tertres de La Tène A1 de la nécropole du Bono, dont la tombe est comparable à celle d’une sépulture à inhumation, peut-être en raison du statut exceptionnel du défunt : sa dépouille repose en effet dans une situle rhénano-tessinoise recouverte d’un bassin à rebord estampé étrusque, déposée sur une couche de charbons d’un mètre de diamètre (Milcent 1993, p. 32 ; Haldemann 2005, p. 18, fig. 3, pl. 31-32). La réutilisation d’une sépulture à inhumation antérieure n’est pas exclue et pourrait suggérer des liens privilégiés entre les individus, l’un inhumé et l’autre incinéré, familiaux ou sociaux. Ces liens motivent certainement la présence de deux individus (deux adultes ou un adulte et un enfant) dans une même urne ou dans deux urnes encastrées l’une dans l’autre, dans la plupart des cimetières tel celui de Sérent (Haldemann et Le Goff 2007, p. 61).

11Les dépôts de faune incinérée semblent exceptionnels. Les variations concernent davantage l’architecture de la tombe et du monument. L’urne, rarement recouverte d’un autre vase, peut être calée ou protégée par une ou plusieurs dalles de pierre formant parfois des coffres soigneusement agencés. La fosse sépulcrale était certainement protégée par un couvercle en bois et signalée en surface par une stèle en pierre ou en bois. À Quimper Kerjaouen, quelques urnes ont toutefois été détruites lors de nouveaux enfouissements, ce qui pose la question de la durée d’utilisation de ces sites (fig. 3) (Villard et Le Bihan 2006).

12Du IVe à la première moitié du IIe siècle, la pratique de l’incinération se poursuit pour quelques individus avec les mêmes règles d’enfouissement particulièrement sobres, si l’on en croit les descriptions des rares sépultures mises au jour en Bretagne occidentale (fig. 6).

13Au Ier siècle, la pratique de l’inhumation semble de nouveau majoritaire mais elle n’est attestée qu’en milieu dunaire (fig. 10). Les squelettes étaient d’autant mieux conservés qu’ils étaient recouverts ou reposaient sur un apport volontaire de coquillages marins, dont le calcaire a permis de corriger l’acidité naturelle du sol (Quiberon, Les Haches, Les Ebihens). La seule fouille récente, Les Haches, a notamment livré une sépulture accueillant trois femmes inhumées simultanément dans une position récurrente, le bras gauche replié et orné d’un ou deux bracelets, calé sous une pierre, traduisant un acte volontaire sans équivalent connu dont la signification nous échappe (fig. 15) (Bizien-Jaglin 2004).

14Pendant le Ve siècle et jusqu’au milieu du IIIe siècle, dans les Pays de la Loire et en Poitou-Charentes, les restes incinérés ne font l’objet que de dépôts partiels. Sous un tumulus, l’urne peut être protégée par un galgal, comme à Chenon en Charente (fig. 8) (Gauron et al. 1986), et dans les enclos fossoyés, déposée dans l’aire interne comme à Mazerolles dans la Vienne (fig. 11) (Nicolini 1983) ou Pont Bordeaux à Saintes en Charente-Maritime (Landreau et al. 2009, p. 253). Dans les fossés d’enclos, les restes peuvent se réduire à fort peu de chose, quelques fragments seulement. C’est le cas, par exemple, à la Croix de Laps II à Civaux, dans la Vienne (Pautreau et al. 1992) et à Ecommoy, dans la Sarthe (fig. 16) (Hamon 2001). La période de La Tène ancienne connaît aussi des inhumations dans des enclos, comme à Coulon où deux inhumations d’enfants et une incinération sont associées à une stèle (Duday et Pautreau 1984). Le statut des restes incinérés, dans certains cas réduits à un seul fragment, comme dans les enclos I et IV de Ribérolles (Gomez de Soto 1997), suscite discussion : sépulture ou pas ? Dans les Pays de la Loire, à la fin de La Tène C, on constate la présence de sépultures à incinérations, placées pour certaines probablement dans un coffre en bois (Cholet en Maine-et-Loire) (Le Meur 1994), mais aussi d’inhumations (fig. 14) (Le Lelleton à Petosse en Vendée). Datable du milieu du IIIe siècle, l’incinération en urne des Marais à Puyréaux était peut-être isolée, bien que déposée au sein d’une nécropole inaugurée au début de l’Âge du bronze (Gomez de Soto et Ducongé 2007). Pendant La Tène finale, la présumée tombe à éléments de char de Tesson, en fosse profonde du modèle des chambres funéraires, aurait été à incinération. La tombe aristocratique de Saint-Georges-lès-Baillargeaux est une inhumation en fosse (fig. 12).

3. Équipement des défunts

15Au Ve siècle, dans les trois régions, la fibule est le mobilier le plus courant (fig. 8). Dans les sépultures à incinération, seul le mobilier métallique résistant à la crémation a été préservé. Les parures en fer – bracelets et fibules notamment - sont donc surreprésentées. De rares perles en verre (Aubigné-Racan en Maine-et-Loire, La Forêt-Fouesnant dans le Finistère) ou en or (Kerjaouen à Quimper) ont été conservées (fig. 9) (Bouvet 2001, Le Goff 1993, Villard et Le Bihan 2006). Les armes - pointe de lance, couteaux, épée - (Quimper, Kernavest, Puyréaux) comme les éléments d’équipement équestre ou de char (Ergué-Armel, Morlaix-Ploujean en Finistère, Corps-Nuds en Ille-et-Vilaine, le Bonethève à Pressignac en Charente) sont très peu fréquents (fig. 17) (Gomez de Soto 2007). Quant aux vases métalliques importés comme le bassin, la situle et le(s) chaudron(s) du Bono, ils sont exceptionnels et ne doivent leur conservation qu’à leur fonction d’ossuaires ou de couvercle de sépulture. D’autres productions métalliques de prestige - fabrications locales ou importées - ont pu accompagner le défunt sur le bûcher mais ne faire l’objet du prélèvement symbolique que d’un unique fragment, tel ce morceau de bronze doré mis au jour dans une urne de Quimper. En Bretagne en effet, le mobilier prélevé sur le bûcher est déposé quasiment exclusivement dans l’urne, ce qui a nécessité un choix parmi les objets incinérés tant sur le plan de taille que du nombre, et du symbole : un char ou le harnachement de cheval ne sera représenté, par exemple, que par un petit élément (Gomez de Soto 2007). On ignore le contexte de découverte de la situle ou ciste à cordons de Fyé (Sarthe), dont seule l’anse était conservée (fig. 18) (Bouvet 2001).

Fig 16 : Ecommoy, Les Truberdières (Sarthe) : plan du site (dessin A.-L. Hamon), in Hamon A.-L. 2001.

16Les armes restent rares encore au-delà du Ve siècle. Celles mises au jour dans les tombes de Mazerolles, au milieu du IIIe siècle, demeurent parmi les uniques exemples connus, à une époque où elles sont déposées en nombre dans les sanctuaires (fig. 19) (Gomez de Soto et al. 2009a).

17Des mobiliers plus exceptionnels n’apparaissent qu’à partir de la fin de La Tène C : armement du guerrier comme bouclier, épée et lance à Pétosse et Tronoën à Saint-Jean-Trolimon, des amphores à Tesson et Pons (Lassarade 1986, p. 133), Saint-Georges-les-Baillargeaux, ou aux Genâts à Fontenay-le-Comte (Poux et Nillesse 2003) – ce dernier site, ensemble funéraire ou sanctuaire particulier d’un domaine privé ? -, un couteau et des rasoirs en bronze à Saint-Georges-lès-Baillargeaux, une arme de luxe (épée à poignée anthropoïde) à Tesson (fig. 20), des monnaies à Tronoën, des dépôts de faune à Tesson, Saint-Georges-lès-Baillargeaux, ou Tronoën. Des éléments de chars ont été mis au jour au pied de l’inhumation de l’île de Ebihens ainsi qu’à Tesson. À La Tène D2, on rencontre à Beaufort-en-Vallée, en Maine-et-Loire, des dépôts d’objets en fer volontairement mutilés (épées et serpe) à proximité de probables sépultures à inhumation contenant des dépôts de vases entiers, dont une imitation de campanienne (fig. 21 et 22) (Dubillot et al. 2004).

18En Bretagne, ces tombes sont contemporaines de petits groupes d’inhumations au mobilier moins prestigieux, généralement un bracelet en fer, en alliage cuivreux ou en verre (Kerné à Quiberon et l’îlot des Haches), et des fibules (Kerné à Quiberon).

4. Distribution, dans les lieux funéraires, des sépultures et des autres structures liées aux pratiques funéraires ; répartition des sépultures et des nécropoles dans le paysage

19En Bretagne, au Ve siècle, les défunts sont souvent déposés dans des tumulus de taille parfois très modeste ou bien encore dans des monuments antérieurs. La présence d’un bûcher mentionnée à Roz an Trémen à Plomeur doit être prise avec précaution. Les espaces funéraires sont fréquemment délimités par des enclos quadrangulaires reconnus en fouille ou en prospection aérienne (fig. 1) (Melgven, La Forêt-Fouesnant, Paule, Corps-Nuds), mais ils ne sont pas systématiquement présents (fig. 3) (Quimper, Morlaix-Ploujean). Les cimetières sont établis à proximité de voies (Paule, Melgven, Quimper) et, pour la plupart, en relation évidente avec les habitats (Paule, Plouer-sur-Rance) (Menez 1996, 2008). À Melgven, la relation à la mer a été privilégiée tant dans l’orientation que la localisation des enclos, afin que depuis ce lieu les morts et les vivants puissent contempler l’océan et les îles de Glénan dans une échancrure du paysage. Des stèles en pierre - près de 1900 répertoriées à ce jour - ou en bois, d’une typologie très variée selon leur fonction et leur répartition géographique, sont implantées au sein des ensembles funéraires (fig. 23a) (Daire 2005). Les fouilles récentes de Paule et Melgven permettent de les interpréter comme les repères définissant et structurant l’espace funéraire à l’intérieur d’un schéma géométrique simple à Paule, ou plus complexe à Melgven (Villard-Le Tiec 2009). Une douzaine d’entre elles présente des décors géométriques et curvilinéaires qui ont échappé à l’érosion trop fréquente de ces blocs très soigneusement taillés. Leurs motifs puisent leur inspiration dans les mondes celtique et méditerranéen, telle la stèle en gneiss de Melgven (fig. 23b) dont l’organisation du décor rappelle celle des colonnes du temple B de Métaponte en Grande Grèce, daté des années 475 av. J.-C. (Daire et Villard 1996).

Fig. 17 : carte des sites mentionnés dans le texte, ayant livré un mobilier rare ou exceptionnel : élément de chars ou d’équipement équestre, arme ou importation (dessin : M. Dupré) :
H D3/La Tène A : 13 : Rivières, Ribérolles ; 16 : Pressignac, Bonethève ;
17 : Puyréaux, Les Marais ; 38 : Quiberon, Kernavest ;
40 : Aubigné-Racan, Cherré ; 43 : Plougoumelen, Le Bono-Le Rocher ;
51 : Corps-Nuds, Launay-Bien ; 59 : Quimper, Kerjaouen ;
60 : Quimper, Ergué-Armel – Kerancoat ;
62 : F, Les Brières ; 69 : Morlaix-Ploujean, Kervellec
La Tène B-C1 : 22 : Mazerolles, La Ganne
La Tène C2-D : 8 : Tesson ; 26 : Fontenay-le-Comte, Les Genâts ;
27 : Petosse, Lelleton ; 29 : Saint-Georges-les-Baillargeaux, Les Varennes ;
34 : Beaufort-en-Vallée, Les Hauts-Champs ; 36 : Quiberon, Kerné ;
54 : Saint-Jean-Trolimon, Tronoën ; 66 : Saint-Jacut-de-La Mer, Les Ebihens ;
67 : Saint-Jacut de-la-Mer, Les Haches.

Fig. 18 : Fyé, Les Brières (Sarthe) : bracelets à bossettes et anse de situle ou de ciste à cordons (cliché Musée Dobrée, Nantes : C. Hémon), in Santrot et Meuret 1999.

Fig 19 : Mazerolles, La Ganne (Vienne) : a, b, c : épées ; d, e : pointes de lances, in Nicolini 1983.

Fig. 20 : Tesson (Charente) : épée à poignée anthropoïde, in Duval et al. 1986.

20À la fin de La Tène, les sépultures au mobilier exceptionnel semblent isolées de tout autre ensemble funéraire : la sépulture de Tronoën a été découverte en limite d’un vaste sanctuaire ; quant à l’inhumation des Ebihens, elle reposait dans un bâtiment construit ou transformé pour la circonstance. Le choix de l’îlot voisin des Haches comme lieu de repos des morts, cette fois-ci en cimetière aménagé en forme d’hémicycle au pied d’un foyer monumental dans une dépression naturelle de la roche (fig. 7), renvoie vraisemblablement comme à Melgven à la mythologie gauloise et ce n’est également pas un hasard de voir lui succéder un sanctuaire à partir de la période claudienne (Bizien-Jaglin 2004). Le sanctuaire antique de Parc-ar-Groas à Quimper se superposera également aux vestiges funéraires des Ve et IIe siècles av. J.-C. (Le Bihan et Villard 1999).

21Dans les Pays de la Loire, des stèles sont connues en pays de Guérande, en Loire-Atlantique (Bouvet 2004) et dans le nord de la Mayenne (Naveau 1999), mais elles n’ont jusque-là jamais pu être mises en relation avec des espaces funéraires. Les stèles en calcaire du Poitou (Coteau de Montigné à Coulon, Deux-Sèvres) et d’Angoumois (Petit Berguille à Roullet, Champ des Rochers à Soyaux, Bel Air à l’Isle-d’Espagnac) proviennent -à l’exception de celle de Coulon- d’enclos fossoyés dont le caractère funéraire, faute de restes humains, peut être discuté (Boguszewski et al. 2009).

Fig. 21 : Beaufort-en-Vallée, lotissement des Hauts Champs (Maine-et-Loire) : plan du site ; sépulture n° 31 et son mobilier d’accompagnement, in Dubillot X. et al. 2004.

Fig. 22 : Beaufort-en-Vallée, lotissement des Hauts Champs (Maine-et-Loire) : épée mutilée (cliché H. Paitier), in Dubillot X. et al. 2004.

Fig. 23 : stèles armoricaines : a) carte de répartition des stèles hautes et basses, in Daire 2005 ; b) Melgven, Kerviguérou (Finistère) : stèle décorée en gneiss (dessin : M. Dupré).

22En Vendée, reste posée la question de la nature du petit enclos carré des Genâts, situé à proximité immédiate d’une très vaste ferme contemporaine (Poux et Nillesse 2003) : sanctuaire privé du domaine, ce que suggèrent ses dépôts organisés, ou espace funéraire fossoyé, dont il présente les dimensions habituelles, mais dont la (les) sépulture(s) aurai (en) t disparu ?

23En Angoumois, des incinérations sont déposées au Ve siècle sous des tumulus de pierre, comme à Chenon (où on relève un cas de réutilisation d’un dolmen) ou de terre, par exemple au Bonethève à Pressignac. On ne connaît plus de tumulus en Centre-Ouest à partir de La Tène A récente.

5. La question des complexes à enclos fossoyés du Centre-Ouest

24Les récentes publications de réflexions synthétiques à ce sujet (Gomez de Soto et al. 2009a, 2009b) ne rendent pas nécessaires de nouveaux développements ici. Nous nous bornerons à quelques rappels.

25Nombreux dès l’Âge du bronze et établis jusqu’à la fin du Second Âge du fer, les enclos fossoyés sont souvent réunis en ensembles parfois très vastes. Mille huit cent cinquante sites sont connus, dont seulement à peine 5 % ont fait l’objet de recherches, ces dernières d’ailleurs souvent limitées à quelques sondages (Baranger 2009). Les enclos présentent une typologie variée : circulaires, quadrangulaires - ces derniers apparus, comme en Bretagne, au Ha D2-3 -, allongés dérivés du modèle Langgräbe (le plus récent connu, à Ribérolles à Rivières en Charente, date du Ve siècle), etc. Ils ne livrent que très rarement des restes humains incinérés (Ribérolles, Civaux, Saint-Georges-des-Coteaux, Mazerolles) ou inhumés (Coulon, Pétosse). Certains ont livré des stèles, entières ou brisées (Coulon, le Petit Berguille à Roullet-Saint-Estèphe, Bel-Air à l’Isle-d’Espagnac). Le site de Ribérolles possède, à côté des enclos, des puits à poteaux de bois orientés dans des directions solaires.

26Ces sites peuvent se trouver aussi bien en plaine près des cours d’eau que sur des pentes, voire des plateaux, dans certains cas près de voies anciennes, comme à Civaux. L’origine de certains d’entre eux remonte haut dans l’Âge du bronze (Antran, Civaux, Puyréaux) et parfois leur fréquentation se prolonge jusqu’à tard pendant la période impériale romaine avec l’érection de fana, comme à Antran (Vienne) ou Ribérolles, ce qui pourrait signifier la prééminence transgénérationnelle de leur caractère cultuel sur leur caractère funéraire.

Fig 24 : Soyaux, Le Champ des Rochers (Charente) : inhumation en position assise (fouille I. Kérouanton, cliché B. Boulestin).

27Ces enclos posent beaucoup d’interrogations, en particulier :

  • sur l’état original et l’évolution des monuments au cours du temps, notamment l’existence primitive ou non d’un tumulus ou d’un cordon de matériaux dans l’aire interne ?
  • sur la valeur diagnostique du mobilier issu des fossés : part des apports détritiques accidentels ? mobiliers issus d’éventuels tertres (et de leurs sépultures) détruits ? dépôts volontaires, en particulier de fondation ? apports tardifs dans des fossés non complètement colmatés1 ?, etc. ;
  • et surtout sur les fonction(s) et modalités d’utilisation, c’est-à-dire, la définition de leur caractère, religieux, funéraire, voire à la fois religieux et funéraire, étant entendu que des enclos de morphologie semblables n’ont pas nécessairement connu la même finalité. Cette question fondamentale se pose avec acuité : comme nous l’avons rappelé ci-dessus, certains enclos ont livré des sépultures installées dans l’aire interne ou dans le fossé, voire quelques très modestes restes osseux dans le fossé dont le statut est incertain ou dont le caractère proprement funéraire mérite discussion, mais la plupart n’ont livré aucun reste humain, aussi modeste soit-il.

28Cette problématique peut maintenant être étendue aux ensembles de Cholet, Le Champ Vallée et d’Ecommoy.

6. Des cas particuliers

29Parmi les cas de restes humains déposés dans les cavités souterraines, un seul trouve des arguments en faveur d’une interprétation funéraire, et encore se situe-t-il aux limites de la région : celui de la grotte de la Roche Noire à Mérigny, dans l’Indre, au Ve siècle (Cordier 1978). A contrario, les restes humains du Trou de la Coupe à Magnac-sur-Touvre, de La Tène moyenne ou finale, qui portent des traces de coups et de découpe, sont très certainement à exclure de la sphère funéraire (Boulestin et al. 2009b). Dans tous les autres cas, comme en Mayenne dans la grotte Rochefort à Saint-Pierre-sur-Erve (Colleter et al. 2007), ou à Voutré (Tréguier et al. 2007 ; Bouvet et al. 2010), la nature des dépôts humains en milieu karstique est plus incertaine, faute de données contextuelles et/ou d’analyses suffisantes des restes pour en discuter. Cette indétermination touche également les cas singuliers, comme celui du thorax dans une fosse à Mozé-sur-Louet (Maine-et-Loire) par exemple (Le Villayer 2006). Les inhumations situées à l’extérieur de l’oppidum de Pons, en avant du rempart sur l’emplacement de son fossé déjà comblé, pourraient dater des environ de 50 av. J.-C., voire être postérieures à la guerre des Gaules (Landreau 2009).

30Les restes humains erratiques en contexte d’habitat, avéré ou supposé, posent problème, tels les restes de crânes isolés d’Angoulême (Boulestin et al. 2009a). Les restes humains des sanctuaires à dépôts plus ou moins importants d’armes des Deux-Sèvres des Crânières à Faye-l’Abbesse (Gomez de Soto et al. 2009a) et de Bessines (Maguer 2009), dans le cas de Faye-l’Abbesse intimement associés à des restes de chevaux, ne relèvent de toute évidence pas de la sphère funéraire. Quant aux individus assis du Champ des Rochers à Soyaux, en Charente, de La Tène finale (Kerouanton 2008), leur statut comme celui du dépôt dont ils ont fait l’objet sont incertains en l’état actuel de nos connaissances (fig. 24).

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Notes

1 À titre d’exemple, pour une période plus ancienne : aux Marais à Puyréaux, des tessons du Bronze final viennent des terres de la dernière phase de comblement d’un fossé d’enclos creusé au Bronze ancien (inédit, fouilles S. Ducongé).

Table des illustrations

Légende Fig. 1 : Melgven, Kerviguérou (Finistère) : plan du cimetière (dessin : M. Dupré).
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Légende Fig. 2 : carte des sites du Hallstatt D2/3-La Tène A mentionnés dans le texte (dessin : M. Dupré) :1 : Roulet-Saint-Estèphe, Petit Berguille ; 4 : Soyaux, Champ des Rochers ; 6 : Chazelles, Grotte du Quéroy ; 11 : L’Isle-d’Espagnac, Bel Air ; 13 : Rivières, Ribérolles ; 16 : Pressignac, Bonethève ; 17 : Puyréaux, Les Marais ; 19 : Chenon ; 21 : Coulon, Coteau de Montigné ; 23 : Civaux, Croix de Laps ; 25 : Aslonnes, Camp Allaric ; 28 : Mérigny, grotte de La Roche Noire ; 31 : Cholet, Champ Vallée ; 38 : Quiberon, Kernavest ; 40 : Aubigné-Racan, Cherré ; 41 : Carnac, Nignol ; 42 : Carnac, Coët-a-Tous ; 43 : Plougoumelen, Le Bono-Le Rocher ; 45 : Pleucadeuc, La Bourlais ; 46 : Sérent, Boquidet ; 48 : Moustoir-Ac, Le Resto ; 49 : Plomeur, Roz-an-Tremen ; 51 : Corps-Nuds, Launay-Bien ; 52 : Pont-L’Abbé, Keralio ; 53 : Saint-Jean-Trolimon, Kerviltré ; 55 : Melgven, Kerviguérou ; 56 : Tréguennec, Kerbascat ; 57 : La Forêt-Fouesnant, Poulgigou ; 59 : Quimper, Kerjaouen ; 60 : Quimper, Ergué-Armel – Kerancoat ; 62 : Fyé, Les Brières ; 63 : Paule, Saint-Eloy ; 64 : Landeleau, Penfoul ; 65 : Plouer-sur-Rance, Le Boisanne ; 69 : Morlaix-Ploujean, Kervellec.
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Légende Fig. 3 : Quimper, Kerjaouen (Finistère) : plan et coupes du cimetière, in Villard et Le Bihan 2006.
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Légende Fig. 4 : Saint-Pol de Léon (Finistère) : urne découverte dans un tumulus (cliché Univers des Formes), in Duval 1977.
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Légende Fig. 5 : Prat, Kergourognon (Côtes d’Armor) : urne et son couvercle découverts dans un tumulus (cliché Musée Dobrée, Nantes).
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Légende Fig. 6 : carte des sites de La Tène B et C1 mentionnés dans le texte (dessin : M. Dupré) :7 : Angoulême, oppidum ;9 : Magnac-sur-Touvre, Monrégner ;14 : Saintes, Pont-Bordeaux ;18 : Puyréaux, Les Marais ;20 : Bessines, Grand Champ Est ;22 : Mazerolles, La Ganne ;24 : Civaux, La Papiotière ;44 : Ecommoy, Les Truberdières ;58 : Voutré, Chemin de Bouqueteau ;69 : Morlaix-Ploujean, Kervellec ;70 : Prat, Kergourognon ;71 : Saint-Pol-de-Léon
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Légende Fig. 7 : Saint-Jacut-de-La-Mer, îlot des Haches(Côtes d’Armor) : plan synthétique de l’organisation de l’hémicycle, in Bizien-Jaglin 2004.
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Légende Fig. 9 : Aubigné-Racan, Cherré (Sarthe) : plan, coupe et mobilier du tumulus n° 2 (dessin : C. Lambert et J. Rioufreyt), in Bouvet 2001.
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Légende Fig. 10 : carte des sites de la Tène C2 et D mentionnés dans le texte (dessin : M. Dupré).2 : Pons, oppidum ; 3 : Pons, Font Barbot ; 5 : Soyaux, Champ des Rochers ; 8 : Tesson ; 10 : Magnac-sur-Touvre, Grotte du Trou de la Coupe ; 12 : Rancogne, Grotte ; 15 : Saint-Georges-des-Coteaux, Croix de Mission ; 26 : Fontenay-le-Comte, Les Genâts ; 27 : Petosse, Lelleton ; 29 : Saint-Georges-les-Baillargeaux, Les Varennes ; 30 : Faye-L’Abbesse, Les Crônières ; 32 : Cholet, La Préverie ; 33 : Mozé-sur-Louet, Les Chaloignes ; 34 : Beaufort-en-Vallée, Les Hauts-Champs ; 35 : Quiberon, Goulvars ; 36 : Quiberon, Kerné ; 37 : Quiberon, Kerné ; 39 : Quiberon, Kergroix ; 47 : Hennebont, Polvern ; 50 : Saint-Pierre-sur-Erve, Grotte de Rochefort ; 54 : Saint-Jean-Trolimon, Tronoën ; 61 : Quimper, Le Braden ; 66 : Saint-Jacut-de-La-Mer, Les Ebihens ; 67 : Saint-Jacut-de-La-Mer, Les Haches.
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Légende Fig. 11 : Mazerolles, La Ganne (Vienne) : plan de situation et croquis schématique du plan et de la coupe du monument, in Nicolini 1983.
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Légende Fig. 12 : Saint-Georges-les-Baillargeaux, La Garenne (Vienne) : plan de la sépulture, in Santrot et Meuret 1999, fouille N. Pétorin.
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Légende Fig. 13 : Tesson (Charente) : croquis de la chambre présumée funéraire : Abbé Laferrière (album départemental du M.A.N.), in Duval et al. 1986.
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Légende Fig. 14 : Petosse, Lelleton (Vendée) : reconstitution de la sépulture (dessin : M. Dupré), d’après Moron N. et Lourdaux S., in Santrot et Meuret 1999.
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Légende Fig. 15 : Saint-Jacut-de-La-Mer, îlot des Haches (Côtes d’Armor) : sépulture de trois femmes disposées tête-bêche (une adulte jeune, une mature, une âgée), in Bizien-Jaglin 2004.
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Légende Fig 16 : Ecommoy, Les Truberdières (Sarthe) : plan du site (dessin A.-L. Hamon), in Hamon A.-L. 2001.
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Légende Fig. 17 : carte des sites mentionnés dans le texte, ayant livré un mobilier rare ou exceptionnel : élément de chars ou d’équipement équestre, arme ou importation (dessin : M. Dupré) :H D3/La Tène A : 13 : Rivières, Ribérolles ; 16 : Pressignac, Bonethève ;17 : Puyréaux, Les Marais ; 38 : Quiberon, Kernavest ;40 : Aubigné-Racan, Cherré ; 43 : Plougoumelen, Le Bono-Le Rocher ;51 : Corps-Nuds, Launay-Bien ; 59 : Quimper, Kerjaouen ;60 : Quimper, Ergué-Armel – Kerancoat ;62 : Fyé, Les Brières ; 69 : Morlaix-Ploujean, KervellecLa Tène B-C1 : 22 : Mazerolles, La GanneLa Tène C2-D : 8 : Tesson ; 26 : Fontenay-le-Comte, Les Genâts ;27 : Petosse, Lelleton ; 29 : Saint-Georges-les-Baillargeaux, Les Varennes ;34 : Beaufort-en-Vallée, Les Hauts-Champs ; 36 : Quiberon, Kerné ;54 : Saint-Jean-Trolimon, Tronoën ; 66 : Saint-Jacut-de-La Mer, Les Ebihens ;67 : Saint-Jacut de-la-Mer, Les Haches.
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Légende Fig. 18 : Fyé, Les Brières (Sarthe) : bracelets à bossettes et anse de situle ou de ciste à cordons (cliché Musée Dobrée, Nantes : C. Hémon), in Santrot et Meuret 1999.
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Légende Fig 19 : Mazerolles, La Ganne (Vienne) : a, b, c : épées ; d, e : pointes de lances, in Nicolini 1983.
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Légende Fig. 20 : Tesson (Charente) : épée à poignée anthropoïde, in Duval et al. 1986.
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Légende Fig. 21 : Beaufort-en-Vallée, lotissement des Hauts Champs (Maine-et-Loire) : plan du site ; sépulture n° 31 et son mobilier d’accompagnement, in Dubillot X. et al. 2004.
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Légende Fig. 22 : Beaufort-en-Vallée, lotissement des Hauts Champs (Maine-et-Loire) : épée mutilée (cliché H. Paitier), in Dubillot X. et al. 2004.
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Légende Fig. 23 : stèles armoricaines : a) carte de répartition des stèles hautes et basses, in Daire 2005 ; b) Melgven, Kerviguérou (Finistère) : stèle décorée en gneiss (dessin : M. Dupré).
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Légende Fig 24 : Soyaux, Le Champ des Rochers (Charente) : inhumation en position assise (fouille I. Kérouanton, cliché B. Boulestin).
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Auteurs

SRA Bretagne ; UMR 6566 « CReAAH » anne.villard@culture.gouv.fr

SRA Pays-de-Loire ; UMR 6566 « CReAAH »

Etudiante-chercheuse, université de Poitiers

Ceraa ; collaboratrice de l’UMR 6566 « CReAAH »

Inrap Grand-Ouest ; collaborateur de l’UMR 6566 « CReAAH »

Inrap Grand Sud-Ouest ; collaboratrice de l’UMR 6566 « CReAAH »

Inrap Grand Sud-Ouest ; collaborateur de l’UMR 6566 « CReAAH »

Archéologue de la Ville de Quimper, Directeur du Centre de recherche archéologique du Finistère

SRA Pays-de-Loire ; UMR 6566 « CReAAH »

Service départemental de l’archéologie du Maine-et-Loire ; doctorant, UMR 6566 « CReAAH »

Inrap Grand Sud-Ouest ; groupe HeRMA, université de Poitiers

Inrap Grand-Ouest ; collaboratrice de l’UMR 6566 « CReAAH »

Inrap Grand-Ouest ; Centre de recherche archéologique du Finistère

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