Version classiqueVersion mobile

Les hippodromes et les concours hippiques dans la grèce antique

 | 
Jean-Charles Moretti
, 
Panos Valavanis

Les épreuves hippiques et les chevaux

Organisateurs de concours et épreuves hippiques1

Clément Sarrazanas

Résumé

Cette contribution s’intéresse au rôle des organisateurs de concours civiques dans le cadre spécifique des compétitions hippiques. Une première partie vise à établir les responsabilités et l’action concrète des agonothètes dans la préparation et le déroulement du volet équestre des concours ; celles-ci ne différaient pas fondamentalement des autres types de compétitions. Une seconde partie montre en revanche que, contrairement aux compétitions artistiques ou athlétiques, les épreuves hippiques ne permettaient guère à un agonothète de déployer des générosités de type évergétique, ni donc d’en retirer les bénéfices d’image et de prestige qui accompagnaient habituellement l’exercice de cette fonction.

Texte intégral

  • 1 Mes remerciements vont à Jean-Charles Moretti et Christophe Chandezon pour m’avoir fait l’amitié de (...)
  • 2 Cette contribution porte exclusivement sur des concours prenant place dans un cadre civique ou fédé (...)
  • 3 Voir les remarques de Le Guen 2010, p. 29. Même l’article de Decker 1997 consacré à l’organisation (...)
  • 4 Voir Gauthier, Hatzopoulos 1993.
  • 5 La loi éphébarchique d’Amphipolis de 24/3 av. J.-C. (récemment publiée par Lazaridou 2015, avec les (...)
  • 6 On connaît cependant des attestations indirectes de ce genre de lois, par ex. dans IG IX 1, 694, l. (...)

1Le rôle et les fonctions des organisateurs de concours2 sont des sujets qui ont été relativement peu étudiés jusqu’ici, quelle que soit d’ailleurs la nature des compétitions3. Ce constat est encore plus vrai dans le cadre des agônes hippiques, essentiellement pour deux raisons principales à mes yeux. La première réside dans la faiblesse des sources disponibles sur ces organisateurs en général. Alors que nous disposons d’exemples de loi gymnasiarchique4 ou de loi éphébarchique5 qui définissent en détail les responsabilités et les tâches qui incombaient à ces magistrats, on ne connaît aucun texte qui aurait conservé la loi agonothétique d’une cité ou d’un concours6. Même les documents qui évoquent l’action des agonothètes fournissent peu de renseignements précis sur leurs activités dans le cadre des concours hippiques.

  • 7 Conformément à un usage déjà en vigueur dans l’Antiquité, j’emploie ici et dans la suite de cette c (...)

2La seconde raison est que les chercheurs qui ont travaillé sur les compétitions équestres se sont plutôt concentrés sur des questions de programme, sur les caractéristiques techniques des épreuves, ou bien sur l’identité souvent remarquable des vainqueurs, ce dernier point étant abondamment documenté par la littérature et les inscriptions. En somme, le point de vue adopté pour l’étude de ce type de concours est souvent parti du cheval ou des concurrents, rarement des agonothètes7.

  • 8 Les traitements les plus complets sur les hellanodiques d’Olympie sont Crowther 1997 et Romano 2007 (...)
  • 9 Pausanias précise que les hellanodiques d’Olympie recevaient avant le début de la fête une formatio (...)
  • 10 Sur cette distinction importante, voir encore Robert L. 1960, surtout p. 335, n. 6, et Robert L. 19 (...)
  • 11 Les κριταί des Dionysies de l’époque classique sont évoqués par [Andocide], Contre Alcibiade 21 ; (...)

3Les textes les plus souvent invoqués dans la discussion sont plusieurs passages de Pausanias à propos des hellanodiques d’Olympie. Il s’agit d’un témoignage important et qui a déjà été commenté8, mais dont la célébrité a pu occulter d’autres sources plus difficiles ou moins fournies comme les inscriptions. Ainsi, comme il y a souvent eu un effet d’athénocentrisme en matière d’histoire institutionnelle par exemple, beaucoup de chercheurs ont aussi fait preuve d’une certaine forme d’olympicocentrisme en histoire du sport. Un exemple de ce phénomène est que l’on écrit encore souvent que les agonothètes étaient les juges des compétitions, ce qui était en effet le rôle des hellanodiques à Olympie, à Némée ou à Delphes9. Mais c’est un trait au contraire assez exceptionnel à l’échelle de l’ensemble des concours grecs. En général, l’agonothète présidait seulement les compétitions, sans y faire systématiquement office de juge10, une tâche à laquelle, le plus souvent, était spécialement affecté un collectif de κριταί11.

4Il est donc risqué de généraliser à partir d’un ou de quelques exemples, si illustres et bien connus soient-il. Chaque cité a pu faire des choix institutionnels différents en matière d’organisation de compétitions : une pratique attestée pour tel concours ne saurait être systématiquement attribuée à d’autres concours ailleurs dans le monde grec. Malgré ces rappels et ces réserves méthodologiques, on peut tenter de dégager quelques traits communs ou récurrents de la fonction agonothétique dans le cadre des compétitions hippiques.

Les responsabilités des organisateurs de concours hippiques

Collégialité et auxiliaires

  • 12 Pausanias, V 9, 5.

5Après un petit historique concernant les premiers temps du concours olympique, Pausanias indique qu’à partir de la 95e Olympiade (400 av. J.-C.), le nombre d’hellanodiques passa de deux à neuf. C’est alors qu’on décida de les répartir en trois commissions spécialisées : trois d’entre eux furent affectés au concours hippique, trois au concours athlétique et trois au pentathlon12. Il semble que malgré les fluctuations dans le nombre des hellanodiques par la suite (qui a pu varier de huit à douze), on conserva toujours ce principe. La raison en est sans doute l’ampleur du programme des concours olympiques, mais aussi les spécificités propres à chaque catégorie d’épreuves. Cependant, Pausanias ne dit pas selon quels critères on répartissait les hellanodiques ni si la notion de compétence dans tel domaine agonistique entrait en ligne de compte. Un tirage au sort au sein du collège des hellanodiques paraîtrait plus conforme aux usages grecs, mais rien ne permet de l’affirmer avec certitude.

  • 13 Ce n’est qu’à partir de l’époque impériale qu’apparaît un agonothète unique des Olympia, des Pythia (...)
  • 14 IG IV2 1, 98, I, l. 5, mentionne un ἀγωνοθέτας τοῦ γυµνικοῦ, ce qui indique en creux une répartitio (...)
  • 15 On admet généralement que les agonothésies collégiales avaient pour but d’assurer une forme de repr (...)

6On peut encore noter qu’à partir du ive s. et pendant l’essentiel de l’époque hellénistique les grands concours qui comportaient des épreuves hippiques (ceux de la période, mais aussi les Panathénées d’Athènes ou celles d’Ilion) avaient à leur tête un collège d’organisateurs et non un responsable unique13. Aux Asklépieia d’Épidaure au iiie s., il y avait sans doute comme à Olympie une répartition des officiels en fonction de la nature des concours14. Il me paraît séduisant de supposer un cas de figure semblable au sein des amphictions pythiques, des dix athlothètes des Panathénées athéniennes ou des cinq agonothètes des Panathénées d’Athéna Ilias15.

  • 16 Pausanias, VI 20, 12 : ὁ τεταγµένος ἐπὶ τῷ δρόµῳ ; voir Crowther 1993.
  • 17 L ’agonothète peut ainsi être assisté par des mastigophores ou rhabdophores (Crowther, Frass 1998), (...)

7Il ne faut pas oublier que les agonothètes disposaient aussi d’un personnel subalterne pour les aider à assurer le bon déroulement des concours. À Olympie, un « responsable du dromos » était chargé de déclencher le mécanisme de départ dans l’hippodrome16. L ’expression employée par Pausanias laisse plutôt penser qu’il s’agissait d’un assistant, et non de l’un des trois hellanodiques du concours hippique. Mais ces personnels subalternes sont peu évoqués dans les sources et mal connus en général17.

Préparation des compétitions

  • 18 Sarrazanas 2015, II, p. 3-4.
  • 19 Il s’agit des célèbres « comptes de Dion », datés de ca 250 (CID IV 57 = Choix d’inscriptions de De (...)
  • 20 Voir déjà Homère, Iliade XXIII 319-343.
  • 21 J. Pouilloux pensait que ces οἶκοι étaient des lieux destinés à la réception des athlètes ou des (...)
  • 22 Voir scholie à Pindare, Pythique III 118 (Drachmann II, p. 115) : Ἀµφικτύονες καλοῦνται οἱ ἀγωνοθέτ (...)

8La première tâche de tout agonothète est de mettre en place les éléments nécessaires au bon déroulement de la compétition : c’est d’ailleurs le sens premier de l’expression ἀγῶνας τιθέναι18. Une célèbre inscription de Delphes datée du iiie s. av. J.-C., bien qu’endommagée, donne le détail des opérations qui ont été menées à l’hippodrome en prévision des Pythia19 : le plus gros du travail a visiblement été le nettoyage de l’hippodrome (l. 35, sans doute un désherbage et un débroussaillage de l’édifice). La piste fait ensuite l’objet d’un piochage pour ameublir la terre, surtout dans les virages qui sont un lieu crucial et stratégique de toute course hippique20 (l. 36-37). Divers équipements dont on ne connaît pas le détail sont fournis pour l’hippodrome (l. 37-39, peut-être des éléments de bois pour aménager des gradins ?). Le texte mentionne enfin des travaux dans des οἶκοι21. Ces travaux sont effectués par des entrepreneurs delphiens mais ce sont bien les amphictions, organisateurs des Pythia22, qui règlent la facture et supervisent les opérations.

  • 23 CID II 76, col. II, l. 63-64 (336/5 av. J.-C.) ; CID II 93, l. 52-54 (329/8 av. J.-C.).
  • 24 Pour l’hippodrome d’Olympie, voir Pausanias, VI 20, 10-14.
  • 25 Voir Mathé 2010, p. 197-200.

9Ce texte relativement isolé par ailleurs ne donne sans doute pas une liste exhaustive des préparatifs qui incombaient aux agonothètes. D’autres textes delphiens du ive s.23 indiquent ainsi qu’on faisait appel à un architecte pour faire construire ou réparer la ligne de départ (ἱππάφεσις), qui était sans doute l’élément bâti le plus élaboré de l’hippodrome24. Dans l’ensemble, ces travaux d’entretien devaient être modestes parce que, contrairement aux théâtres, les hippodromes étaient des espaces très peu bâtis25.

  • 26 IG II2 968, l. 47-48.
  • 27 Le nom est en partie perdu sur la pierre, mais la restitution [Ἀν]ακεί[ω]ι est plus satisfaisante (...)
  • 28 Sur l’Anakeion et ses attestations, voir maintenant Topografia di Atene 1, 2, p. 550-551.
  • 29 Andocide, Sur les Mystères 45.
  • 30 Lysias, frg. XVII 2, 3 de l’édition de la CUF.
  • 31 SEG LVI 246.
  • 32 Étant donné le caractère manifestement civique de l’Anakeion athénien, peut-être ces cérémonies ne (...)

10Mais les travaux préalables aux concours ne portaient pas exclusivement sur le lieu des compétitions. Un décret honorifique d’Athènes indique ainsi que Miltiadès de Marathon, agonothète pour les Grandes Panathénées de 142 av. J.-C. « a fait mettre en état les choses qui avaient besoin d’être réparées, à l’Acropole, à l’Odéon et à l’Anakeion26 ». On sait que pendant les Grandes Panathénées, de nombreuses cérémonies se déroulaient à l’Acropole ; on sait aussi que les épreuves musicales avaient lieu dans l’Odéon dit de Périclès, juste à côté du théâtre de Dionysos. La mention de l’Anakeion est plus inattendue27. Il s’agissait d’un sanctuaire consacré aux Dioscures Castor et Pollux, situé au pied de l’Acropole, près de l’Aglaurion. Or les Dioscures étaient des héros cavaliers, protecteurs de la cavalerie athénienne28. Un passage d’Andocide indique que les hippeis athéniens pouvaient être réunis à l’Anakeion29. Un fragment de Lysias atteste aussi l’existence d’une hippodromie à l’occasion des Anakeia30, une fête mineure mais qui était toujours célébrée au iie s. av. J.‑C.31. On procédait sans doute dans l’Anakeion à des cérémonies propitiatoires avant le début des concours hippiques des Panathénées32. Cela rendrait bien compte du fait que l’agonothète ait eu à se charger du maintien en bon état de ces structures qui n’étaient pas des édifices de concours à proprement parler.

  • 33 IEph. 24C, l. 12-13.

11Il incombait aussi aux agonothètes, avant le début de la fête, de faire fabriquer les prix de la victoire. Il s’agit d’un trait commun à de nombreux concours de toute nature, comme le montrent plusieurs inscriptions qui transcrivent les comptes des agonothètes, et qui indiquent parfois que ceux-ci ont de leur propre initiative augmenté la valeur des prix offerts33.

  • 34 Ici, IG II2 956, l. 9-14 ; les autres décrets comportent des variantes de formulation mineures.

12À ce titre, les décrets pour les agonothètes des Théseia d’Athènes du iie s. av. J.-C. sont particulièrement explicites. Leur formulaire stéréotypé porte systématiquement une rubrique de ce genre34 :

Il [= l’agonothète] a en outre mis en jeu des prix pour les concurrents, sans aucunement ménager ses efforts, conformément aux décrets votés par le peuple ; il a en outre préparé des prix pour les tribus victorieuses, dans les épreuves des cavaliers et des cavaliers d’élite, ainsi également que pour les escadrons des nations (étrangères), et les a consacrés.

  • 35 À l’inverse, les comptes de Damôn, agonothète des Dèlia de Tanagra à la fin du iie s. av. J.-C. (Br (...)

13Alors qu’une phrase un peu générale aurait pu suffire, le texte du décret prend bien soin d’énumérer le détail des différentes catégories pour lesquelles l’agonothète a fait préparer les prix, notamment pour les épreuves hippiques. Cette liste reproduit peut-être mot pour mot le texte initial des ἐψηφισµένα τῶι δήµωι : il s’agit dans tous les cas de montrer que l’agonothète n’a négligé aucun type de compétition et a donc accompli sa tâche scrupuleusement35.

14Ces diverses dispositions devaient être prises plusieurs mois à l’avance, en amont de la fête et des concours, afin que tout soit prêt au moment de l’arrivée des concurrents. Mais le travail des agonothètes ne s’arrêtait pas à ces opérations.

Relations avec les concurrents : admissions et garantie de l’équité

  • 36 Voir les exemples rassemblés dans Robert L. 1960, p. 334-335 ; Crowther 1996.
  • 37 Pausanias, VI 2, 2.

15Plusieurs sources évoquent les procédures d’admission des concurrents (enkrisis), bien connues pour les athlètes. L ’examen avait notamment pour but de s’assurer que les concurrents appartenaient bien à telle ou telle catégorie d’âge36. Les chevaux aussi étaient soumis à ce genre d’examen : Lykinos de Sparte, dont les bêtes n’avaient pas été admises à concourir aux Olympia dans la catégorie des poulains, avait pu ensuite les inscrire dans la catégorie des chevaux adultes, et même y remporter la victoire olympique37.

  • 38 Pausanias, V 24, 10 : ὅσοι […] τῶν ἵππων τῶν ἀγωνιζοµένων τοὺς πώλους κρίνουσιν.
  • 39 Nouveau choix d’inscriptions grecques, no 22 C, l. 38-41.

16Les agonothètes avaient la responsabilité globale de ces examens d’admission, mais ces derniers devaient en fait être menés le plus souvent par des personnels subalternes. À Olympie, Pausanias évoque « ceux qui jugent de l’appartenance à la classe des poulains, parmi les chevaux en compétition » 38. La périphrase laisse penser qu’il ne s’agit pas des hellanodiques en personne, mais d’une catégorie d’auxiliaires ou d’adjoints spécifiquement assignés à cette tâche. Aux Basileia de Lébadée, Xénarchos va consulter à propos d’un autre sujet les « juges responsables des admissions » (enkritai) au moment du concours hippique, ce qui pourrait indiquer qu’il s’agissait spécifiquement des enkritai chargés d’examiner les chevaux39.

  • 40 D’après Pierros 2003, p. 344, ces hommes étaient appelés ἱππογνώµονες, « experts en chevaux ». Ce (...)
  • 41 Plusieurs auteurs indiquent cependant comment en décider, notamment par l’examen de la dentition du (...)

17Il est vraisemblable que ces hommes étaient des experts en équidés40, puisque tout le monde ne savait sans doute pas distinguer clairement un poulain d’un cheval tout juste adulte41.

  • 42 [Andocide], Contre Alcibiade 26-27.

18Les examens d’admission ne devaient cependant pas se limiter à la question de l’âge du cheval. Un passage du pseudo-Andocide accuse Alcibiade de s’être aligné au concours olympique avec des chevaux volés à un certain Diomédès42. L ’orateur y reproche en particulier aux hellanodiques de ne pas avoir refusé à Alcibiade l’inscription dans la compétition pour cette raison. On comprend donc qu’il incombait normalement à ces derniers de vérifier l’identité du véritable propriétaire des chevaux (quelle que soit la véracité de l’anecdote du vol d’Alcibiade). Cet examen devait d’ailleurs être essentiel, dans la mesure où les concours hippiques couronnaient non le cavalier ou le cocher mais le propriétaire des chevaux, qui ne faisait pas toujours le déplacement en personne sur le lieu des concours.

  • 43 IG II2 958, l. 7-8 ; 956, l. 8-9 et SEG XL 121, l. 14-15.
  • 44 Voir, par ex., Hérodote, II 160 ; Plutarque, Questions platoniciennes I 2.

19Ces différentes tâches agonothétiques que les sources permettent seulement d’entrevoir s’inscrivaient dans le cadre d’une responsabilité plus globale vis-à-vis des concurrents, celle d’être les garants de l’équité des compétitions. Plusieurs décrets indiquent explicitement que l’agonothète des Théseia a apporté tout son soin au bon déroulement des concours, « en veillant à ce qu’aucun des concurrents ne soit victime d’une injustice »43. De même, un agonothète devait avoir une attitude irréprochable, sans soupçon de parti-pris pour l’un ou l’autre des concurrents44.

  • 45 Voir, par ex., Homère, Iliade XXIII 352-357, et Pausanias, VI 20, 11.
  • 46 Voir Lucien, Hermotimos 39-40, pour un parallèle dans le tirage au sort des paires de combattants.

20Dans les épreuves hippiques, le respect de l’équité et l’impartialité d’un agonothète se manifestaient par exemple dans la supervision du tirage au sort des positions des concurrents sur la ligne de départ45. C’était un point important car, comme de nos jours, il existait des couloirs plus ou moins favorables, et certains pouvaient offrir un réel avantage au moment du départ. Il fallait donc s’assurer lors du tirage qu’aucun concurrent n’essaye de tricher pour hériter de la meilleure position46.

  • 47 Homère, Iliade XXIII 279.
  • 48 Pausanias, VI 1, 4, et IAG 19 : Ἑλλήνων ἦρχον τότε Ὀλυµπίαι, ἡνίκα µοι Ζεὺς | δῶκεν νικῆσαι πρῶτον (...)
  • 49 Pausanias, VI 1, 5.

21Ces principes impliquent aussi, en théorie, qu’un même individu ne puisse pas participer à un concours dont il serait en même temps l’agonothète. Ce principe se rencontre déjà dans les textes homériques : à l’occasion des agônes célébrés en l’honneur de Patrocle, Achille annonce qu’il ne prendra part à aucune compétition lui-même, puisqu’il en est l’organisateur47. Une anecdote rapportée par Pausanias et confirmée par une inscription montre toutefois une exception notable à ce principe. En 372 av. J.-C., un Éléen du nom de Troïlos fut vainqueur dans les épreuves de bige de chevaux et du char de poulains, alors même qu’il était l’un des hellanodiques en fonction48. Cela contrevenait clairement au principe d’impartialité des agonothètes : même si par ailleurs la compétition avait été irréprochable, la victoire d’un des leurs devait nécessairement susciter un soupçon de favoritisme ou d’arrangement. Cette victoire dut faire scandale, car il fut décidé après cet épisode d’interdire aux hellanodiques de participer aux concours dont ils avaient la charge49.

22Mais un élément pourrait venir atténuer le scandale. Troïlos ne faisait peut-être pas partie des hellanodiques chargés du concours hippique. Mettons qu’il ait été l’un des trois officiels en charge du pentathlon : il pouvait alors considérer qu’il n’était pas moralement tenu de se retirer du concours hippique, sur lequel il n’exerçait aucune autorité directe. D’ailleurs, l’épigramme conservée insiste sur ce cumul des fonctions et le revendique avec une certaine fierté : Troïlos devait se sentir, peut-être avec une certaine dose de mauvaise foi, dans son bon droit.

23Il n’est pas surprenant qu’un tel cas de figure se soit produit dans des concours hippiques : un agonothète pouvait se contenter d’aligner les chevaux qu’il possédait, ce qui ne demandait aucun talent artistique ou sportif particulier. Troïlos a en tout cas bien fait d’immortaliser cette victoire, car il était destiné à rester pour l’éternité le seul hellanodique et vainqueur lors d’un même concours olympique.

  • 50 Pausanias, VI 13, 9 ; Posidippe, Epigrammes LXXIV et LXXIX.
  • 51 Voir supra n. 11.

24Un dernier point mérite d’être rappelé : on écrit encore souvent que les agonothètes étaient les « juges » des compétitions. C’est le cas en effet pour les agonothètes des Olympia, des Pythia ou des Néméa : dans les hippodromies, ils se tenaient sur la ligne d’arrivée, et jugeaient eux-mêmes de l’identité du vainqueur de la course50. Mais la plupart du temps, et surtout dans les concours où il n’y avait qu’un seul agonothète, celui-ci devait se contenter de présider les compétitions, en déléguant la fonction de juge à des auxiliaires plus spécialisés51.

25En fin de compte, les principales tâches des organisateurs de compétitions hippiques n’avaient rien de fondamentalement différent par rapport aux concours d’une autre nature. En revanche, l’écart est bien plus marqué du point de vue des bénéfices personnels que les agonothètes pouvaient retirer de l’organisation des compétitions équestres.

Bénéfices d’image et exposition civique pour un organisateur de concours hippiques

Le prestige agonothétique

  • 52 Ober 1989, p. 231-233.
  • 53 Par ex., IG II3 995.
  • 54 Voir Gauthier 1985, p. 112-120.

26Il est bien connu que l’exercice d’une agonothésie généreuse permettait à un citoyen de recevoir la reconnaissance du dèmos52, par exemple sous la forme d’un décret lui attribuant des honneurs immédiatement à la suite des concours53. Une agonothésie pouvait ainsi constituer une étape prestigieuse dans une carrière publique54.

  • 55 Sur l’importance d’être vu et reconnu socialement au moment des fêtes civiques, voir Chaniotis 1995 (...)
  • 56 Sur la tenue vestimentaire des agonothètes, voir surtout Robert L. 1982, p. 248-251.
  • 57 Voir Romano 2007, p. 104-107 et n. 44.

27Le moment même de la fête offrait aussi à un agonothète l’occasion d’être au centre de l’attention des spectateurs et surtout de ses concitoyens55 : il portait par exemple un costume distinctif, souvent de couleur pourpre56, et il occupait une place d’honneur dans les théâtres ou les stades, et sans doute dans les hippodromes57.

  • 58 Voir l’évocation de ce moment par exemple chez Pausanias, VIII 48, 2. Pour les nombreux témoignages (...)

28Le moment culminant d’exposition des agonothètes au public devait être la remise des prix aux vainqueurs. Les sources indiquent bien qu’il s’agissait d’un moment rempli de gloire, et sur de nombreux vases qui dépeignent ce genre de scène l’officiel est souvent représenté58. Il faisait ainsi partie du code visuel de la victoire et de la gloire, au même titre que les couronnes ou les rubans (fig. 1 et 2). Bien sûr, c’est le vainqueur qui était au centre de l’attention, mais l’organisateur se trouvait aussi dans le champ de vision et pouvait capter une partie de la gloire sur lui, un peu à la manière, de nos jours, dont le président du Comité international olympique apparaît sur les photographies de remise de médailles aux athlètes victorieux.

29Mais ces constats sont valables pour tout type de compétition. La question que je voudrais maintenant examiner est la suivante : les concours hippiques constituaient-ils ou non un cadre propice pour un agonothète désireux de faire son autopromotion publique ?

Fig. 1 — Scène de remise des insignes de la victoire pour un cavalier à l’issue d’une course hippique des Grandes Panathénées. L’homme barbu debout à droite est certainement un athlothète : il tient dans sa main droite une couronne et une palme destinées au vainqueur, et il est vêtu d’un himation décoré et rehaussé de pourpre qui marque sa fonction officielle d’organisateur. Amphore panathénaïque, ca 530-520 av. J.-C. (détail du revers), Musée archéologique de Nauplie (dessin au trait J.-M. Roubineau).

Fig. 1 — Scène de remise des insignes de la victoire pour un cavalier à l’issue d’une course hippique des Grandes Panathénées. L’homme barbu debout à droite est certainement un athlothète : il tient dans sa main droite une couronne et une palme destinées au vainqueur, et il est vêtu d’un himation décoré et rehaussé de pourpre qui marque sa fonction officielle d’organisateur. Amphore panathénaïque, ca 530-520 av. J.-C. (détail du revers), Musée archéologique de Nauplie (dessin au trait J.-M. Roubineau).

Fig. 2 — Scène de victoire d’un athlète aux Grandes Panathénées. Au centre, une Nikè ailée couronne le jeune athlète nu, qui tient une palme dans sa main droite et a un ruban passé autour du bras gauche. À droite, un athlothète barbu portant un himation et une couronne de feuillage sur la tête désigne le vainqueur à la déesse et aux spectateurs d’un geste du bras droit. Amphore panathénaïque attribuée au Peintre de la procession nuptiale, signée par Nikodémos, 363/2 av. J.-C. (détail du revers) (© The J. Paul Getty Museum, Villa collection, Malibu, California).

Fig. 2 — Scène de victoire d’un athlète aux Grandes Panathénées. Au centre, une Nikè ailée couronne le jeune athlète nu, qui tient une palme dans sa main droite et a un ruban passé autour du bras gauche. À droite, un athlothète barbu portant un himation et une couronne de feuillage sur la tête désigne le vainqueur à la déesse et aux spectateurs d’un geste du bras droit. Amphore panathénaïque attribuée au Peintre de la procession nuptiale, signée par Nikodémos, 363/2 av. J.-C. (détail du revers) (© The J. Paul Getty Museum, Villa collection, Malibu, California).

Un cadre peu propice aux pratiques évergétiques

Des générosités personnelles de faible envergure

  • 59 Voir Migeotte 2010.
  • 60 Nouveau choix d’inscriptions grecques, no 22 A, l. 23-28.
  • 61 Voir les exemples rassemblés dans Quass 1993, p. 275-285.

30Les dépenses nécessaires à la préparation des concours incombaient normalement à des instances supérieures comme la cité ou le koinon qui organisait la fête59. Or un agonothète fortuné pouvait décider de payer personnellement tout ou partie de ces dépenses : c’est ce que fit Xénarchos lors des Basileia de Lébadée, qui dit explicitement avoir payé de sa poche l’ensemble des frais nécessaires à la préparation du concours60. C’est le type de générosité évergétique le plus fréquemment attesté chez les agonothètes61.

  • 62 Voir la contribution de J.-Ch. Moretti dans ce volume.
  • 63 Nouveau choix d’inscriptions grecques, no 22, l. 21 et 66-67.

31Mais ces générosités ne pouvaient pas être très importantes pour les compétitions hippiques. L ’entretien et l’aménagement d’un hippodrome ne coûtaient pas très cher : au iiie s., la facture des travaux pour celui des Pythia s’élève au minimum à 274 drachmes éginétiques, mais sans doute pas plus du double. De plus, un hippodrome pouvait être une source de revenus quand on le louait comme terrain agricole. Dans la Délos indépendante, l’affermage peut rapporter suivant les années entre 510 et 1 012 drachmes, alors qu’il s’agit d’un hippodrome de taille modeste62. À Lébadée, au début du ier s., la location de la seule hippaphèsis rapporte une année 400 drachmes attiques, la suivante 20063. Il est difficile de généraliser à partir de ces quelques chiffres, mais on peut noter que contrairement aux théâtres par exemple, la location des hippodromes devait permettre de couvrir une partie voire la totalité des dépenses nécessaires à leur entretien. Ce n’est sans doute pas sur le volet équestre des concours que les agonothètes pouvaient le mieux mettre en valeur leur générosité.

  • 64 IG II2 956, l. 17-19.
  • 65 IG II2 958, l. 14-16.
  • 66 IG II3 1, 5, 1160, l. 4-5.

32Quelques autres chiffres, même s’ils sont délicats à manier, permettent de saisir cette différence. Aux Théseia d’Athènes, qui avaient un programme gymnique et hippique, un agonothète dépense personnellement 2 960 drachmes vers 160 av. J.-C.64, et un autre 3 340 drachmes quelques années plus tard65. En comparaison, les concours de nature artistique étaient bien plus coûteux. Un agonothète des Dionysies athéniennes du iiie s. pouvait dépenser personnellement (ἐκ τῶν ἰδίων) jusqu’à 7 talents66, soit 42 000 drachmes. C’est quatorze fois plus, alors que les Dionysies avaient un programme seulement théâtral et choral, avec beaucoup moins d’épreuves ! Bien sûr, cette comparaison est bancale, à cause de nombreux biais, mais de tels chiffres permettent, à une échelle très générale, de constater un écart très important d’investissement financier des agonothètes suivant le type de concours.

  • 67 Sur les salaires des artistes en général, voir Le Guen 2001, II, p. 71-74 (surtout à partir de IG X (...)
  • 68 [Plutarque], Vie des dix orateurs 848b ; Aulu-Gelle, Nuits attiques XI 9.
  • 69 ID 399 A, l. 56-57.

33Cela s’explique notamment parce que, dès la fin de l’époque classique, les comédiens ou musiciens étaient des professionnels qui demandaient un salaire pour venir se produire dans un concours, qu’ils soient vainqueurs ou non67. Au iie s., un acteur renommé comme Pôlos pouvait percevoir 3 000 drachmes par jour de représentation68, ou l’aulète Télémakhos recevoir 1 790 drachmes pour une performance69. Un agonothète de concours artistique pouvait donc décider d’offrir des cachets très importants pour attirer les meilleurs artistes, en payant personnellement cette augmentation. La qualité de la compétition devait s’en trouver améliorée, et le mérite pouvait alors en être attribué directement au seul agonothète.

  • 70 Voir Pindare, Isthmique II, avec Nicholson 2005, p. 64-81.
  • 71 Sur le statut des cochers et des cavaliers dans les concours hippiques, sujet très débattu, voir Go (...)
  • 72 IG V 1, 213, IIa l. 16-17 ; Pausanias, VI 1, 4 ; Posidippe, Épigramme LXXXV 1-2.

34Mais cela n’était pas possible dans les courses hippiques où les propriétaires de chevaux étaient déjà des gens riches et moins intéressés par le gain financier que par la gloire de la victoire. De plus, les cochers ou les cavaliers qui concouraient étaient rémunérés par le propriétaire de l’écurie70, quand il n’était pas leur esclave71. Les équipements comme les chars et surtout les chevaux étaient eux aussi fournis par les riches propriétaires : plusieurs sources indiquent que ceux-ci étaient fiers de remporter des victoires avec des chevaux issus de leurs propres élevages72. L ’acheminement des animaux sur les lieux du concours, qui pouvait être coûteux et risqué, était là encore à la charge du concurrent, tout comme leur entretien et leur nourriture. Contrairement aux concours artistiques, l’agonothète ne disposait ici d’aucun moyen de rehausser la qualité du spectacle en attirant les meilleurs concurrents du monde grec.

35Ainsi, à cause du coût relativement faible de l’organisation des épreuves hippiques dans leur ensemble, les potentielles générosités ek tôn idiôn de la part des agonothètes devaient y trouver une résonance moins importante que dans d’autres types de concours. Bien sûr, cela ne les empêchait pas de le faire (même si l’on n’en a guère de trace), mais l’évergésie devait être moins éclatante et finalement moins rentable en termes de retombées personnelles.

Des espaces peu intéressants pour des aménagements durables

  • 73 Voir Moretti J.-Ch. 2010, en particulier les tableaux p. 167-187.
  • 74 IMagn. 211.
  • 75 Ep. Oropou 430.
  • 76 IG V 2, 450, de ca 300 av. J.-C.
  • 77 Ibid.
  • 78 IPriene 175.
  • 79 Mathé 2010, surtout p. 202-203.
  • 80 Hérakleidès le Crétois, 1 et 4, et Perrin 1994.
  • 81 Voir, dans ce volume, les contributions respectives de P. Valavanis, p. 197-215, de A. Chabrol et A (...)
  • 82 Voir Hésychius, s.v. « ἐν Ἐχελιδῶν ». Voir dans ce volume la contribution de A. Matthaiou.

36On connaît encore de nombreux cas où un agonothète, pour donner plus de relief à sa charge, a financé personnellement la construction d’un édifice de spectacle ou d’une de ses parties. La pratique est fréquente et attestée dès l’époque classique pour les théâtres en pierre73 : gradins74, proskènion75, trônes de proédrie76, caniveau de l’orchestra77, parodoi, estrade, autel à une divinité78... Cet investissement évergétique était particulièrement intéressant, puisque les cités utilisaient les théâtres même en-dehors de la période des fêtes, notamment pour y tenir des assemblées. En revanche, avant l’époque impériale, les hippodromes grecs étaient des espaces très peu bâtis. Surtout, comme l’a bien montré V. Mathé79, ces investissements auraient été assez peu « rentables » pour un évergète, car les hippodromes étaient des lieux que l’on fréquentait peu en-dehors des concours. Lors de son passage à Athènes, Hérakleidès s’émerveille devant le théâtre et les gymnases, mais ne dit pas un mot de l’hippodrome80. En-dehors de ceux d’Olympie, de Delphes et du Mont Lykaion, Pausanias n’en mentionne pas non plus. Il faut ajouter que les hippodromes accaparaient beaucoup d’espace et étaient parfois situés à l’écart des centres urbains, comme l’hippodrome de Delphes qui était dans la plaine81, et celui d’Athènes, dans la zone actuelle du Neo Faliro82. Une construction de type évergétique n’y aurait offert à un généreux agonothète qu’une publicité dans un lieu peu en vue et donc assez réduite dans le temps : de fait, on ne connaît aucun exemple de ce genre de bienfait dans un hippodrome.

Monuments commémoratifs

  • 83 Voir, inter alia, IG II3 4, 1, 528 (base de trépied miniature, sans doute un ex-voto) ; IG II3 4, 1 (...)

37Un autre moyen de rendre durable le souvenir d’une agonothésie généreuse était de faire construire, après la fête, un monument commémoratif destiné à se dresser au sein même de la cité. Là encore, les exemples abondent, mais surtout pour des concours de nature artistique83. Je n’en connais aucun pour des compétitions équestres.

  • 84 IG II3 1, 2, 355.
  • 85 IG II3 1, 4, 1022.
  • 86 C’est le cas par exemple dans le décret pour Philippidès de Képhalè, qui procède à une distribution (...)

38L ’une des raisons est peut-être le caractère souvent collégial de l’agonothésie des fêtes qui comportaient des compétitions équestres. à Athènes, par exemple, les décrets honorifiques conservés montrent que la gratitude du dèmos s’adressait en bloc aux dix responsables des Amphiaraia84, ou aux athlothètes des Panathénées athéniennes85. Ce n’était pas le contexte idéal pour se distinguer individuellement, contrairement aux Grandes Dionysies où tout le crédit des initiatives évergétiques était versé à l’agonothète unique86, sans « concurrence » interne des autres individus qui partageaient la charge.

  • 87 Voir Golden 1997 qui cite de nombreux exemples.

39De plus, les concours hippiques, même s’ils rencontraient un grand succès auprès du public, étaient par excellence le lieu où s’affrontaient avant tout des aristocrates et de riches particuliers. Ils n’avaient pas le parfum civique de la plupart des compétitions dramatiques ou chorales, et ils pouvaient être à ce titre vivement critiqués par certains contemporains87. Ajoutons encore que les concurrents hippiques avaient souvent les moyens de célébrer eux-mêmes leurs victoires de façon grandiose, en faisant faire des statues ou des poèmes à leur gloire. Les organisateurs n’avaient pas besoin d’ajouter à cette commémoration, surtout que l’identité souvent illustre des vainqueurs devait rejeter les agonothètes dans l’ombre.

Proximité sociale des agonothètes et des vainqueurs aux épreuves équestres

  • 88 Voir les analyses de Quass 1993, p. 275-285, dont les conclusions doivent toutefois être fortement (...)
  • 89 Voir, en dernier lieu, Golden 1997 et Golden 2008.

40On retrouve d’ailleurs souvent les mêmes hommes tantôt comme vainqueurs de courses hippiques, tantôt comme organisateurs de celles-ci. Le constat n’est pas très étonnant : les agonothètes connus par les sources littéraires et surtout épigraphiques étaient presque toujours des hommes riches et importants88, qui avaient eux-mêmes les moyens de posséder une écurie89.

  • 90 Thrasyklès, agonothète en 271/0, avait été hipparque ou phylarque en 282/1 (SEG XLVI 122, l. 27) ; (...)
  • 91 Glaukôn d’Aithalidai, agonothète en 266/5 av. J.-C., avait triomphé à l’anthippasia aux Olympia et (...)
  • 92 SEG XLI 115, col. I, l. 40.
  • 93 Tsouklidou 2003.
  • 94 SEG XLI 115, col. II, l. 20 et 39.
  • 95 IG II2 956.
  • 96 Pour ce recoupement prosopographique, voir Sarrazanas 2015, I, p. 440-443.
  • 97 IG II2 957, col. II, l. 39-40.
  • 98 L ’agonothète des Éleuthéria de ca 180, Androsthénès de Gyrtone, a aussi été stratège du koinon the (...)

41L ’enquête prosopographique, là où elle est possible, montre clairement que de nombreux agonothètes étaient des « hommes de cheval » : à Athènes, au iiie s., plusieurs agonothètes de concours dionysiaques ont été hipparques ou phylarques90, ou même vainqueurs dans des compétitions hippiques91. Au iie s., Pausimakhos de Kôlonè avait remporté une course de chars aux Grandes Panathénées de 170 av. J.-C.92, avant d’être agonothète de ce même concours, sans doute en 15493. Nikogénès de Philaidai remporte deux victoires hippiques aux Grandes Panathénées de 16694, avant d’être agonothète des Théseia en 16195, puis des Grandes Panathénées dans les années 15096. Il est à nouveau vainqueur, en tant qu’hipparque, aux Théseia en 157/697. Les mêmes constats se retrouvent ailleurs, comme par exemple en Thessalie98.

42Plus encore qu’avec les athlètes ou les musiciens professionnels, les organisateurs avaient donc une proximité sociale certaine avec les concurrents des courses hippiques. C’est peut-être ce qui explique, paradoxalement, que les agonothètes aient peu célébré ce genre de compétition. Les vainqueurs pouvaient y être des concurrents ou des adversaires politiques de l’organisateur lui-même. Et surtout, le prestige d’une victoire hippique demeurait malgré tout supérieur à celui d’une agonothésie, si grandiose soit-elle. Ce sont ces victoires que préféraient sans doute mettre en avant les membres des élites civiques, comme le montre encore une fois l’inscription de Troïlos d’Élis déjà évoquée.

Conclusion

43J’espère avoir apporté dans cette contribution quelques éléments de réflexion, en dépit de la faiblesse des sources concernant l’organisation et les organisateurs des concours hippiques, par rapport aux agônes de nature athlétique ou artistique. La mise en place même de ces concours dans l’hippodrome réclamait en fait assez peu de dispositifs complexes et de moyens financiers par rapport à d’autres édifices comme les théâtres.

44Pour les agonothètes, le volet équestre des concours devait finalement présenter un intérêt assez faible pour mettre en valeur leur action personnelle. Les hippodromes, structures peu coûteuses et peu bâties, ne fournissaient pas un cadre propice aux constructions de type évergétique bien connues ailleurs. De plus, l’identité souvent prestigieuse des vainqueurs hippiques (rois, aristocrates, particuliers fortunés) présentait le risque d’éclipser les mérites de l’organisateur. Les agonothètes, qui étaient souvent des hommes riches et des citoyens de premier plan, préféraient manifestement mettre en scène leurs générosités dans le cadre de compétitions d’autres natures, qui devaient leur rapporter plus de prestige et de popularité.

Notes

1 Mes remerciements vont à Jean-Charles Moretti et Christophe Chandezon pour m’avoir fait l’amitié de relire une première version de ce texte, à Jean-Manuel Roubineau pour ses précieux conseils et pour l’exécution du dessin au trait de la fig. 2, ainsi qu’à Jason Harris pour la version anglaise du résumé.

2 Cette contribution porte exclusivement sur des concours prenant place dans un cadre civique ou fédéral. Je laisse volontairement de côté les concours organisés par des particuliers dans un cadre privé, les compétitions ponctuelles comme celles organisées par Alexandre au cours de ses campagnes, ainsi que ceux internes à des associations religieuses ou à des organisations comme l’éphébie, dont les enjeux et la portée étaient très différents des concours civiques.

3 Voir les remarques de Le Guen 2010, p. 29. Même l’article de Decker 1997 consacré à l’organisation des concours dans le monde grec évoque finalement très peu le rôle des agonothètes. Pour un aperçu rapide de la fonction agonothétique dans les cités de l’époque hellénistique, voir maintenant Papakonstantinou 2016. Pour une étude analytique sur l’histoire de l’agonothésie et les organisateurs de concours à Athènes aux époques hellénistique et impériale, voir Sarrazanas 2015 (publication en préparation).

4 Voir Gauthier, Hatzopoulos 1993.

5 La loi éphébarchique d’Amphipolis de 24/3 av. J.-C. (récemment publiée par Lazaridou 2015, avec les remarques et commentaires de Rousset 2017) prévoit notamment l’organisation de concours pour les éphèbes. 

6 On connaît cependant des attestations indirectes de ce genre de lois, par ex. dans IG IX 1, 694, l. 22-23 : … καθὼς | ὁ τοῦ ἀγωνοθέτα νόµος τάσσει.

7 Conformément à un usage déjà en vigueur dans l’Antiquité, j’emploie ici et dans la suite de cette contribution le terme agonothète avec son acception large et descriptive, qui désigne tout officiel dont la tâche est ἀγῶνας τιθέναι, organiser des concours. Le terme inclut donc aussi hellanodiques, amphictions, athlothètes, etc. Pour cet usage non restrictif du terme agonothète, voir entre autres Hérodote, VI 127 ; Posidippe, Épigramme LXXIV 4 ; Pausanias, V 9, 4-6, ou encore une scholie à Pindare, Pythique III 118 (Drachmann II, p. 115).

8 Les traitements les plus complets sur les hellanodiques d’Olympie sont Crowther 1997 et Romano 2007 mais qui n’évoquent pas leurs fonctions dans le cadre des concours hippiques. Voir aussi García Romero 1992a, p. 202-205, et Miller 2003.

9 Pausanias précise que les hellanodiques d’Olympie recevaient avant le début de la fête une formation spécifique de plusieurs mois : c’est sans doute pendant cette période qu’ils acquéraient les compétences requises pour exercer des fonctions de juge (Pausanias, VI 24, 3).

10 Sur cette distinction importante, voir encore Robert L. 1960, surtout p. 335, n. 6, et Robert L. 1982, p. 261-266.

11 Les κριταί des Dionysies de l’époque classique sont évoqués par [Andocide], Contre Alcibiade 21 ; ceux des Capitolia de Rome par Artémidore, IV 33.

12 Pausanias, V 9, 5.

13 Ce n’est qu’à partir de l’époque impériale qu’apparaît un agonothète unique des Olympia, des Pythia, etc. Les Panathénées d’Athènes ne sont dotées d’un agonothète qu’à partir de 160 av. J.-C. (Sarrazanas 2015, II, p. 139-156), mais le collège des athlothètes est sans doute maintenu au moins jusqu’en 108 av. J.-C. (voir SEG LIII 143, l. 2).

14 IG IV2 1, 98, I, l. 5, mentionne un ἀγωνοθέτας τοῦ γυµνικοῦ, ce qui indique en creux une répartition des agonothètes suivant la nature des compétitions.

15 On admet généralement que les agonothésies collégiales avaient pour but d’assurer une forme de représentativité, qu’elle soit tribale (à Élis et aux Panathénées d’Athènes), ethnique (les amphictions pythiques) ou fédérale (les diverses cités qui formaient le koinon d’Athéna Ilias ; mais voir la nouvelle proposition de Knoepfler 2011, p. 41-44).

16 Pausanias, VI 20, 12 : ὁ τεταγµένος ἐπὶ τῷ δρόµῳ ; voir Crowther 1993.

17 L ’agonothète peut ainsi être assisté par des mastigophores ou rhabdophores (Crowther, Frass 1998), des eisagôgeis (Robert L. 1929 ; Manieri 2009b), des amphithaleis (Robert L. 1940) ou un alytarque (Remijsen 2009).

18 Sarrazanas 2015, II, p. 3-4.

19 Il s’agit des célèbres « comptes de Dion », datés de ca 250 (CID IV 57 = Choix d’inscriptions de Delphes 116 ; les travaux concernant l’hippodrome sont évoqués aux l. 35-40). Voir toujours le commentaire de Pouilloux 1977.

20 Voir déjà Homère, Iliade XXIII 319-343.

21 J. Pouilloux pensait que ces οἶκοι étaient des lieux destinés à la réception des athlètes ou des dignitaires étrangers, et que leur mention à cet endroit du texte s’expliquait par une logique topographique. Mais si le texte détaille encore des opérations relatives aux courses hippiques, il pourrait plutôt s’agir de stalles pour les chevaux, soit pour les héberger pendant la durée des concours, soit de boxes de la ligne de départ, semblables à ceux de l’hippodrome d’Olympie (pour lesquels Pausanias, VI 20, 11, emploie le terme οἰκήµατα, proche de celui d’οἶκοι).

22 Voir scholie à Pindare, Pythique III 118 (Drachmann II, p. 115) : Ἀµφικτύονες καλοῦνται οἱ ἀγωνοθέται τῶν Πυθίων ἐκ δώδεκα ἐθνῶν τῆς Ἑλλάδος ὄντες.

23 CID II 76, col. II, l. 63-64 (336/5 av. J.-C.) ; CID II 93, l. 52-54 (329/8 av. J.-C.).

24 Pour l’hippodrome d’Olympie, voir Pausanias, VI 20, 10-14.

25 Voir Mathé 2010, p. 197-200.

26 IG II2 968, l. 47-48.

27 Le nom est en partie perdu sur la pierre, mais la restitution [Ἀν]ακεί[ω]ι est plus satisfaisante que [Αἰ]ακεί[ω]ι.

28 Sur l’Anakeion et ses attestations, voir maintenant Topografia di Atene 1, 2, p. 550-551.

29 Andocide, Sur les Mystères 45.

30 Lysias, frg. XVII 2, 3 de l’édition de la CUF.

31 SEG LVI 246.

32 Étant donné le caractère manifestement civique de l’Anakeion athénien, peut-être ces cérémonies ne concernaient-elles que les seuls citoyens athéniens qui, dans certaines épreuves panathénaïques, ne concouraient qu’entre eux. 

33 IEph. 24C, l. 12-13.

34 Ici, IG II2 956, l. 9-14 ; les autres décrets comportent des variantes de formulation mineures.

35 À l’inverse, les comptes de Damôn, agonothète des Dèlia de Tanagra à la fin du iie s. av. J.-C. (Brélaz, Andriomenou, Ducrey 2007 = SEG LVII 452), qui détaillent avec soin les dépenses engagées pour la fabrication des prix, n’évoquent jamais de récompenses destinées aux vainqueurs des concours hippiques. Les cavaliers ou les cochers ne sont pas non plus mentionnés dans la prestation du serment, alors que les athlètes et les artistes le sont explicitement (SEG LVII 452, l. 7-9). La présence dans ces Dèlia d’épreuves équestres n’est jamais directement attestée ; mais voir la discussion de J.-Ch. Moretti dans ce volume. Le nombre élevé de couronnes remises aux Dèlia, argument sur lequel se fonde J.-Ch. Moretti pour y affirmer l’existence de concours hippiques, peut aussi s’expliquer par la multiplicité des catégories d’âge dans les concours athlétiques : voir Golden 1998, p. 104-123. L ’existence d’épreuves hippiques aux Dèlia me paraît donc douteuse, sauf à considérer qu’elles disparurent du programme à une date comprise entre 256 av. J.-C. (IG II3 4, 1, 281) et la fin du iie s. av. J.-C. (agonothésie de Damôn).

36 Voir les exemples rassemblés dans Robert L. 1960, p. 334-335 ; Crowther 1996.

37 Pausanias, VI 2, 2.

38 Pausanias, V 24, 10 : ὅσοι […] τῶν ἵππων τῶν ἀγωνιζοµένων τοὺς πώλους κρίνουσιν.

39 Nouveau choix d’inscriptions grecques, no 22 C, l. 38-41.

40 D’après Pierros 2003, p. 344, ces hommes étaient appelés ἱππογνώµονες, « experts en chevaux ». Cependant le terme est rare et, à ma connaissance, jamais employé dans un contexte de sélection agonistique.

41 Plusieurs auteurs indiquent cependant comment en décider, notamment par l’examen de la dentition du cheval (Xénophon, Art équestre III 1). Voir les autres témoignages rassemblés par Pierros 2003, p. 344.

42 [Andocide], Contre Alcibiade 26-27.

43 IG II2 958, l. 7-8 ; 956, l. 8-9 et SEG XL 121, l. 14-15.

44 Voir, par ex., Hérodote, II 160 ; Plutarque, Questions platoniciennes I 2.

45 Voir, par ex., Homère, Iliade XXIII 352-357, et Pausanias, VI 20, 11.

46 Voir Lucien, Hermotimos 39-40, pour un parallèle dans le tirage au sort des paires de combattants.

47 Homère, Iliade XXIII 279.

48 Pausanias, VI 1, 4, et IAG 19 : Ἑλλήνων ἦρχον τότε Ὀλυµπίαι, ἡνίκα µοι Ζεὺς | δῶκεν νικῆσαι πρῶτον Ὀλυµπιάδα | ἵπποις ἀθλοφόροις, τὸ δὲ δεύτερον αὖτις ἐφεξῆς | ἵπποις, υἱὸς δ’ ἦν Τρωΐλος Ἀλκινόο.

49 Pausanias, VI 1, 5.

50 Pausanias, VI 13, 9 ; Posidippe, Epigrammes LXXIV et LXXIX.

51 Voir supra n. 11.

52 Ober 1989, p. 231-233.

53 Par ex., IG II3 995.

54 Voir Gauthier 1985, p. 112-120.

55 Sur l’importance d’être vu et reconnu socialement au moment des fêtes civiques, voir Chaniotis 1995a, Chaniotis 1997 (surtout p. 245-254), Chankowski 2005, avec la bibliographie antérieure.

56 Sur la tenue vestimentaire des agonothètes, voir surtout Robert L. 1982, p. 248-251.

57 Voir Romano 2007, p. 104-107 et n. 44.

58 Voir l’évocation de ce moment par exemple chez Pausanias, VIII 48, 2. Pour les nombreux témoignages iconographiques, voir Valavanis 1990 et Kefalidou 1996, p. 44-51 (concours athlétiques).

59 Voir Migeotte 2010.

60 Nouveau choix d’inscriptions grecques, no 22 A, l. 23-28.

61 Voir les exemples rassemblés dans Quass 1993, p. 275-285.

62 Voir la contribution de J.-Ch. Moretti dans ce volume.

63 Nouveau choix d’inscriptions grecques, no 22, l. 21 et 66-67.

64 IG II2 956, l. 17-19.

65 IG II2 958, l. 14-16.

66 IG II3 1, 5, 1160, l. 4-5.

67 Sur les salaires des artistes en général, voir Le Guen 2001, II, p. 71-74 (surtout à partir de IG XII 9, 207). Les artistes les plus demandés s’enrichirent notoirement grâce à l’exercice de leur métier.

68 [Plutarque], Vie des dix orateurs 848b ; Aulu-Gelle, Nuits attiques XI 9.

69 ID 399 A, l. 56-57.

70 Voir Pindare, Isthmique II, avec Nicholson 2005, p. 64-81.

71 Sur le statut des cochers et des cavaliers dans les concours hippiques, sujet très débattu, voir Golden 1998, p. 82, Nicholson 2005, p. 25-116, Golden 2008.

72 IG V 1, 213, IIa l. 16-17 ; Pausanias, VI 1, 4 ; Posidippe, Épigramme LXXXV 1-2.

73 Voir Moretti J.-Ch. 2010, en particulier les tableaux p. 167-187.

74 IMagn. 211.

75 Ep. Oropou 430.

76 IG V 2, 450, de ca 300 av. J.-C.

77 Ibid.

78 IPriene 175.

79 Mathé 2010, surtout p. 202-203.

80 Hérakleidès le Crétois, 1 et 4, et Perrin 1994.

81 Voir, dans ce volume, les contributions respectives de P. Valavanis, p. 197-215, de A. Chabrol et A. Perrier, p. 179-185.

82 Voir Hésychius, s.v. « ἐν Ἐχελιδῶν ». Voir dans ce volume la contribution de A. Matthaiou.

83 Voir, inter alia, IG II3 4, 1, 528 (base de trépied miniature, sans doute un ex-voto) ; IG II3 4, 1, 529 (bâtiment consacré à une divinité) ; IG II2 3458 et 3851 ; IG V, 2, 453 ; IMagn. 211 (statues).

84 IG II3 1, 2, 355.

85 IG II3 1, 4, 1022.

86 C’est le cas par exemple dans le décret pour Philippidès de Képhalè, qui procède à une distribution de nature inconnue aux Athéniens, ou qui célèbre un agôn supplémentaire pour Déméter et Korè à l’occasion de son agonothésie (IG II3 1, 4, 877, l. 42-45).

87 Voir Golden 1997 qui cite de nombreux exemples.

88 Voir les analyses de Quass 1993, p. 275-285, dont les conclusions doivent toutefois être fortement nuancées : voir le compte-rendu de Ph. Gauthier, Bull. ép. 1994, 194.

89 Voir, en dernier lieu, Golden 1997 et Golden 2008.

90 Thrasyklès, agonothète en 271/0, avait été hipparque ou phylarque en 282/1 (SEG XLVI 122, l. 27) ; Agathaios de Prospalta, agonothète en 252/1 puis trésorier des Panathénées avait été phylarque entre dix et trente ans auparavant (SEG XXI 357) ; il y a d’autres exemples.

91 Glaukôn d’Aithalidai, agonothète en 266/5 av. J.-C., avait triomphé à l’anthippasia aux Olympia et aux Panathénées : IG II3 4, 1, 528, couronnes I et III.

92 SEG XLI 115, col. I, l. 40.

93 Tsouklidou 2003.

94 SEG XLI 115, col. II, l. 20 et 39.

95 IG II2 956.

96 Pour ce recoupement prosopographique, voir Sarrazanas 2015, I, p. 440-443.

97 IG II2 957, col. II, l. 39-40.

98 L ’agonothète des Éleuthéria de ca 180, Androsthénès de Gyrtone, a aussi été stratège du koinon thessalien (IG IX 2, 525, avec Graninger 2011, p. 159-161). Au ier s. av. J.-C., c’est un tagos qui organise et préside des concours comprenant une composante hippique (IG IX 2, 531).

Table des illustrations

URL http://books.openedition.org/efa/docannexe/image/6572/img-1.png
Fichier image/png, 152k
Titre Fig. 1 — Scène de remise des insignes de la victoire pour un cavalier à l’issue d’une course hippique des Grandes Panathénées. L’homme barbu debout à droite est certainement un athlothète : il tient dans sa main droite une couronne et une palme destinées au vainqueur, et il est vêtu d’un himation décoré et rehaussé de pourpre qui marque sa fonction officielle d’organisateur. Amphore panathénaïque, ca 530-520 av. J.-C. (détail du revers), Musée archéologique de Nauplie (dessin au trait J.-M. Roubineau).
URL http://books.openedition.org/efa/docannexe/image/6572/img-2.png
Fichier image/png, 166k
Titre Fig. 2 — Scène de victoire d’un athlète aux Grandes Panathénées. Au centre, une Nikè ailée couronne le jeune athlète nu, qui tient une palme dans sa main droite et a un ruban passé autour du bras gauche. À droite, un athlothète barbu portant un himation et une couronne de feuillage sur la tête désigne le vainqueur à la déesse et aux spectateurs d’un geste du bras droit. Amphore panathénaïque attribuée au Peintre de la procession nuptiale, signée par Nikodémos, 363/2 av. J.-C. (détail du revers) (© The J. Paul Getty Museum, Villa collection, Malibu, California).
URL http://books.openedition.org/efa/docannexe/image/6572/img-3.png
Fichier image/png, 286k

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search