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Dossier « Mobilité, garnisons et nouveautés en épigraphie militaire : les unités auxiliaires et l’Afrique romaine »

Une nouvelle inscription de Tamuda et le contexte militaro-politique de la province de Maurétanie Tingitane

Gwladys Bernard
p. 345-355

Résumés

Une inscription découverte récemment à Tamuda et publiée en 2018 mentionne des ennemis mis en fuite (fugatis • họ[stibus]) et un procurateur, aussi qualifié de praeses, dont le nom a été martelé. Les interprétations des premiers éditeurs de l’inscription concernant le formulaire et la datation font ici l’objet d’un nouvel examen, afin de comprendre le contexte militaire et politique de la province de Maurétanie Tingitane au iiisiècle.

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Texte intégral

L’auteur souhaite remercier les éditeurs de ce dossier, Dan Dana et Benoît Rossignol, pour leurs éclairages avisés, ainsi que pour l’aide matérielle fournie par D. Dana pour le fac-similé. Ce travail n’aurait pas été possible sans le concours de Darío Bernal, qui nous a très aimablement envoyé les photographies et les détails du contexte archéologique. Nos remerciements vont aux experts anonymes, à Michel Christol et à Zheira Kasdi, dont les relectures attentives et aiguisées ont permis de préciser un point clé du dossier.

  • 1 Ce projet Tamuda s’inscrit dans le cadre du « Plan stratégique Tamuda (plano estratégico de Tamuda (...)
  • 2 Sans prétendre à l’exhaustivité, on citera notamment les deux volumes consacrés au castellum : Cam (...)
  • 3 Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018.
  • 4 Dernière publication des fouilles sur ce secteur Bernal Casasola et alii 2018 p. 58-62, avec photo (...)

1Des recherches archéologiques maroco-espagnoles ont repris sur le site de Tamuda (Suiar, Tétouan) depuis 2005, dans le cadre de plusieurs projets d’investigation et de mise en valeur patrimoniale menés de façon bilatérale par diverses institutions et universités comme l’INSAP, l’université Abdelmalek Essâadi (Tanger-Tétouan), les universités de Grenade, Huelva et Cadix, sous l’égide du Ministère de la Culture du Maroc et de l’Agencia Española de Cooperación Internacional al Desarrollo (AECID)1. Les résultats ont fait l’objet de publications fournies et régulières dans divers volumes et articles2, rendant le suivi des résultats aisé et continu. Dans ce cadre a été découverte à l’été 2015 une inscription fragmentaire, publiée de façon détaillée en 20183. Son support, un piédestal dont seule la moitié gauche est conservée, avait fait l’objet d’un remploi dans le dallage d’un édifice thermal construit sous Hadrien appelé balneum oriental4. Ce remploi s’inscrivait dans une phase de réparations datées de la fin du iiie s. ou du début du ive s. d’après l’analyse de cette inscription. L’objet de cette étude est de revenir sur certains points soulevés par la première publication de l’inscription, en s’appuyant sur les photographies obligeamment fournies par M. le Professeur Darío Bernal, que nous remercions chaleureusement pour son concours.

Fig. 1 : Les deux faces de l’inscription

Fig. 1 : Les deux faces de l’inscription

Photo de l’inscription, prise sur ses deux faces, publiée dans BERNAL et alii 2018, p. 60, fig. 6.

2Voici la lecture donnée par les éditeurs du texte, ainsi que la première photographie publiée de l’inscription (fig. 1) :

------
[-ca. 2-]++[---] (il est possible que les deux ++ soient ae)
Ob rẹ[s prospere]
gestas c[aesis et ?]
4 fugatis họ[stibus]
praeside et[---] (deuxième E inclus dans le D)
C(aio) [[I++++]][---]
[[u(iro) e(gregio)]] proc[(uratore) eorum]
8 curavit M(arcus) [---]
Aemilianu[s ---]
  • 5 Pour la description formelle du support et de l’inscription, voir Bernal Casasola, Del Hoyo Callej (...)

3Même si nous partageons globalement la lecture de ce texte, il est permis d’indiquer quelques nuances quant aux hypothèses de restitution et de développement, notamment en s’appuyant sur des photographies inédites transmises par les éditeurs (fig. 2, 2bis et 3). Sur les caractéristiques formelles du support – un piédestal parallélépipédique de calcaire blanchâtre brisé en haut et à droite5 –, il n’est pas possible d’évaluer précisément le nombre de lignes manquantes sur la partie supérieure de la pierre, cassée en biseau, mais la lacune semble d’au moins deux lignes, voire trois (voir fig. 2). Manque la partie droite du support, soit environ une trentaine de cm, si họ[stibus] à la l. 4 est développé et si le PROC de la l. 7 est centré. Le premier caractère que l’on peut identifier, sur ce qui est appelé par convention la première ligne, est un E, sans que la lettre précédente, dont seul un empattement est visible, puisse être formellement identifiée comme un A d’après les photographies. La lecture AE des éditeurs pourrait être induite par l’hypothèse de restitution du nom d’une divinité, sur laquelle nous reviendrons. L’interponction indiquée dans la lecture aux ll. 3, 4, 6 et 8, mais non décrite, est constituée de points circulaires aux lignes 3, 4 et 5, ainsi que d’hederae visibles aux ll. 6, 7 et 8, non renseignées dans l’édition.

Fig. 2 : Photographie inédite de l’inscription, support à la verticale

Fig. 2 : Photographie inédite de l’inscription, support à la verticale

(aimable autorisation de D. Bernal)

Fig. 2bis : Photographie inédite de l’inscription, support à l’horizontale

Fig. 2bis : Photographie inédite de l’inscription, support à l’horizontale

(aimable autorisation de D. Bernal)

1. La question du dédicataire

  • 6 Sur cette inscription fragmentaire du iiie s. qui rend hommage à un gouverneur inconnu ayant mis e (...)
  • 7 La référence de l’autre inscription évoquée (Rhétie, AE 1993, 1235) ne correspond pas à une dédica (...)
  • 8 Lambèse, CIL VIII, 2615 (= ILS 1194) ; AE 1987, 1059 ; 2002, 1691 ; 2006, 1790 : I(ovi) O(ptimo) M (...)
  • 9 Sour el Ghozlane, Numidie (CIL VIII, 20827) : hommage au décurion de la troisième aile des Astures(...)
  • 10 Burnum, Dalmatie (CIL III, 2830) : hommage à Cn. Minicius Faustinus Sex. Iulius Seuerus, légat de (...)
  • 11 Tortosa, Hispanie Citérieure (CIL II, Suppl. 14/1, 784).
  • 12 Sour el Ghozlane (AE 1966, 597), citée et commentée dans Kasdi, inédit, partie 1, p. 215-216, no 1 (...)
  • 13 Lambèse, AE 1914, 245 ; 2003, 2016.

4Le premier point sur lequel nous souhaiterions revenir est celle du dédicataire de cette inscription, qui figurait probablement sur les premières lignes manquantes. Pour les éditeurs, il ne peut s’agir que d’une divinité liée au contexte militaire ou au culte impérial (Mars Auguste, Minerve Auguste, ou la Victoire Auguste, comme dans l’inscription de Tamuda IAM II, 556), car indiquer le nom d’un commandant militaire serait « un procédé fort indélicat » et car « seule la divinité est éternelle ». Les éditeurs s’appuient notamment sur un parallèle identifiable7, la dédicace à Jupiter Optimus Maximus et à tous les autres dieux et déesses faite à Lambèse par le légat C. Macrinus Decianus pour ses victoires sur plusieurs peuples clairement identifiés et la capture d’un « fameux chef », très probablement Faraxen, au début de la deuxième moitié du iiie s.8. Si effectivement la même expression « caesis fugatisque » termine cette dédicace, les contextes de l’inscription de Lambèse et de celle de Tamuda semblent différents. La dédicace de Lambèse vient célébrer des victoires d’ampleur d’un clarissime légat propréteur contre plusieurs peuples explicitement nommés (Bavares, Quinquegentanei et « Fraxinenses »), qui ont dévasté la Numidie et les confins de la Césarienne pendant plusieurs années. L’inscription de Tamuda a quant à elle été érigée à la suite d’un conflit local, où des « ennemis » ont été mis en fuite : l’expression fugatis họ[stibus], peut-être précédée de c[aesis et], est présente dans plusieurs hommages du milieu du iiie s.9, où elle est utilisée dans des cas où l’ennemi n’est pas toujours identifié, et donc appelé par défaut hostes ou barbari. En outre, le formulaire ob re[s prospere] gestas appelle dans la grande majorité des cas un hommage personnel au protagoniste de l’action célébrée, dans la plupart du temps un commandant militaire : c’est le cas de beaucoup de parallèles cités dans l’édition de l’inscription10, qui célèbrent la capacité d’agir d’un individu. L’expression ob res prospere/bene gestas est d’ailleurs fréquemment employée pour rappeler la raison de décorations militaires, dans des contextes honorifiques ou funéraires. Cependant, certains exemples montrent qu’une divinité peut parfois être invoquée comme concours ou appui d’une action favorable, surtout quand celle-ci n’est pas précisément attribuée à un individu : c’est le cas de la dédicace à Pantheo Tutela11 qui célèbre le succès de legationes en Citérieure, c’est-à-dire d’ambassades dans un contexte civil. D’autres parallèles permettent d’approcher davantage la question du ou des dédicataires : une inscription d’Auzia12 fait état d’un vœu acquitté par le procurator Augusti et praeses de Césarienne T. Licinius Hiéroclès en l’honneur du Génie de la province et de la Fortune singulière de la colonie, pour avoir réussi à gérer au mieux une situation critique « rebus prospe[re gestis in] / desperatissim[am turb]am et factionem ». Des entités divines locales sont mises à l’honneur pour rendre hommage à l’action du gouverneur de Maurétanie césarienne. A Lambèse, M. Veturius Veturinus, légat des Augustes et proconsul de Sicile, dédicace un monument à Jupiter Très Bon Très Grand, Junon Reine, Minerve Auguste et tous les autres dieux et déesses immortels, pour ses actions en Numidie13. La ou plutôt les lignes manquantes du début de l’inscription de Tamuda pourraient ainsi comporter un hommage à une ou plusieurs divinités, pas forcément liées à l’activité militaire, afin de mettre en valeur les hauts faits du gouverneur cité ensuite.

2. Un anonyme praeses et proc(urator) [Aug(usti)]

5Un autre parallèle sera développé ici, afin d’éclairer un point de divergence avec l’édition, concernant cette fois le titre du gouverneur honoré. Cette autre inscription de Tamuda, un vœu pour l’anniversaire impérial effectué le 11 avril 210, a visiblement servi de modèle aux éditeurs de l’hommage de Tamuda, notamment pour la ligne 8 restituée en proc[(uratore) eorum], et elle offre une autre ressemblance avec le texte qui nous occupe, à savoir le martelage du nom du gouverneur. Nous la citerons ici en entier :

I(oui) O(ptimo) M(aximo).| Pro salute et incolumi|tate d(ominorum) n(ostrorum) [L(uci)] Septimi | Seue[r]i Pii Pertinacis Aug(usti) (et) | M(arci) Aurel(li) Antonini | Aug(usti) ⟦et P(ubli) Septimi | Getae Aug(usti) et⟧ | Iuli[ae] matri(s) Au|gu⟦storum⟧ et cas|trorum totius|que domus diui|nae, procurante | ⟦---⟧ | proc(uratore) eorum,| Val(erius) Ma[-]rtius ? dec(urio) | [al]ae III Asturum, prae|[po]situs castelli Tamu|[den]sis, c[ul]tum produx(it) | III [Idu]s Apriles,| [Fa]ustino et Rufino | [co(n)s(ulibus)]. Et deinceps ob|seruabimus.

  • 14 Le développement c[ul]tum produx(it) est d’A. Mastino (ibid.), mais M. Euzennat (1994) a préféré c (...)

« À Jupiter Très Bon Très Grand, pour le salut et la conservation de nos maîtres Lucius Septime Sévère Pieux Pertinax Auguste et Marc Aurèle Antonin Auguste ⟦et Publius Septimius Geta Auguste⟧ et de Julia, mère des Augustes, des camps et de toute la maison divine. ⟦---⟧ étant procurateur de ces derniers, Valerius Ma[-]rtius, décurion de la troisième aile des Astures, préposé au castellum de Tamuda, [a célébré (ou présenté ?) ce (?)]14 le troisième jour des Ides d’avril, Faustinus et Rufinus étant consuls. Et nous l’observerons dorénavant ».

  • 15 On peut s’étonner de l’absence d’un préfet : sans doute la troisième aile des Astures n’était pas (...)

6L’inscription est bien ici une dédicace en l’honneur d’une divinité, car Jupiter Très Bon Très Grand est chargé de conserver la santé de l’empereur et de la domus diuina : il s’agit d’un vœu d’anniversaire impérial classique, avec une offrande indéterminée. Le dédicataire est le décurion préposé au camp, donc probablement l’officier le plus gradé alors présent à Tamuda15, et est indiqué à l’ablatif le nom du procurateur de Maurétanie tingitane en 210, nom qui a été martelé.

  • 16 Christol, Magioncalda 1989, p. 11.
  • 17 En l’absence des premières lignes, on pourrait penser, pour « sauver » eius ou eorum, à une dédica (...)
  • 18 Villaverde Vega 2001, p. 269.
  • 19 Christol, Magioncalda 1989, p. 12-15 ; Faoro 2011, p. 175-176.
  • 20 Sala (IAM II, 307) : décret municipal des décurions de Sala en l’honneur de M. Sulpicius Felix, pr (...)
  • 21 Tingitane, Sidi Kacem (plus exactement Sidi Saïd), IAM II et IAM II Suppl., 298, dédicace partiell (...)
  • 22 Cherchel AE 1904, 150 ; AE 2002, 1715 : voir Thomasson 1996, p. 199, 7b ; Hamdoune 2001.
  • 23 Christol, Magioncalda 1989, p. 13-14.
  • 24 En témoigne l’inscription d’Auzia citée plus haut note 12, où T. Licinius Hiéroclès est à la fois (...)
  • 25 Volubilis (IAM II, 359), pour qualifier M. Maturius Victorinus, qualifié de u. e. praeses dans une (...)

7Les éditeurs de la nouvelle inscription de Tamuda se sont probablement appuyés sur la dédicace à Jupiter Optimus Maximus de 210 pour développer proc[(uratore) eorum] à la l. 7. Cette hypothèse de développement doit pour nous être abandonnée, pour deux raisons. L’expression proc(urator) eius ou eorum est d’une part beaucoup moins fréquente que proc(urator) Aug(usti) ou Augg(ustorum)16, car le pronom a une fonction de rappel : si le proc(urator) eorum de l’inscription de 210 s’explique dans le cadre du vœu pour le salut impérial où les noms complets de tous les membres de la domus diuina ont déjà été cités dans les premières lignes, son emploi serait, en l’état actuel du texte, inexplicable dans l’inscription de Tamuda, un texte qui n’a pas déjà mentionné le nom du ou des empereurs17. D’autre part, si le pronom était au pluriel, le praeses anonyme de la nouvelle inscription devrait donc avoir exercé son gouvernement pendant les époques de partage du pouvoir impérial, ce qui réduit les possibilités de datation. Les éditeurs ont probablement répugné à développer en proc[(uratore) Aug(usti)] étant donné la longueur de la lacune, qui pourrait laisser la place de sept lettres, si ho[stibus] était complet et sans ligature. Mais le retrait important sur la gauche avant le martelage et l’espace de plusieurs centimètres laissé avant PROC amènent à penser que le titre procuratorien était centré, sans qu’il y ait nécessairement de besoin de combler la fin de la ligne par une expression plus longue que proc[(uratore) Aug(usti)]. Enfin, le martelage du nom d’un procurateur provincial n’est pas une pratique extrêmement courante : ici, les éditeurs n’ont pas sur ce point tenté de rapprocher ces deux inscriptions de Tamuda, probablement car leur hypothèse de datation pour cette nouvelle inscription est celle de la fin du iiie s. Le procurateur anonyme est caractérisé par le titre de praeside à l’ablatif à la ligne 5, suivi d’une autre fonction malheureusement manquante. En suivant N. Villaverde Vega18, les éditeurs définissent le praeses comme un « gouverneur du Bas-Empire qui était à la tête d’une province n’ayant pas le rang sénatorial ». Or cette définition, si elle correspond à un emploi fréquent de praeses, ne doit pas être prise dans un sens trop restrictif chronologiquement parlant : le terme de praeses, utilisé pour qualifier tout type de gouverneur dans les sources littéraires et juridiques alto-impériales, apparaît dans les inscriptions des Maurétanies dès le iie s., souvent adjoint à celui de procurator, dont il va détailler une qualité particulière19. En Tingitane, il figure dans le décret des décurions de Sala daté de 144, dans un sens honorifique, pour qualifier le sénateur Vttedius Honoratus20. On trouve ensuite le terme de praeses employé seul dans un sens officiel et pour désigner de façon assurée le procurateur-gouverneur de Maurétanie Tingitane dès l’époque sévérienne21. En Césarienne, l’expression honorifique d’innocentissimus praeses est employée par la gens des Maccues pour honorer T. Caesernius Macedo22, à la fois procurateur de la province et patron de la gens. Si praeses prend une valeur de titre officiel, est employé seul et se substitue définitivement à procurator dans les dernières décennies du iiie s.23, les deux dénominations cohabitent depuis l’époque sévérienne24 ; la dernière attestation épigraphique datée de procurator en Maurétanie date de 24525. Dans l’inscription de Tamuda, le déchiffrage probable de u(ir) e(gregius) sous le martelage, ainsi que la forme des lettres, des capitales allongées avec certains traits particulièrement étirés, font effectivement penser au iiie s., mais le maintien du titre de proc(urator) à la ligne 7 en plus de la mention de praeses l. 5 oriente la datation vers la première moitié du siècle, et non vers la période tétrarchique. La conservation du titre de proc(urator), en plus de la mention de praeses, serait en effet surprenante dans une inscription de la fin du iiie siècle.

3. Une hypothèse de restitution du nom martelé

  • 26 Cette dédicace au Génie sacré du municipe est inscrite sur un autel, dont deux fragments ont été s (...)
  • 27 Lenoir 1985-1986, p. 197-199, n° 3 = AE 1987, 1104.

8Un troisième élément sur lequel nous souhaiterions nous arrêter est l’identité du gouverneur au nom martelé. Le martelage du nom d’un procurateur n’est pas un fait exceptionnel en Tingitane : cette inscription est la quatrième à faire état d’un gouverneur dont la mémoire a été abolie. En plus de la dédicace de 210 déjà citée, une autre inscription de Tingitane26 porte le nom d’un gouverneur martelé, également qualifié de u(ir) e(gregius) et procurateur d’un seul Auguste, ce qui conduit à le distinguer du gouverneur anonyme de la dédicace de Tamuda de 210. M. Lenoir27 a restitué ainsi cette inscription :

Genio | munic̣ịp̣[i] | saṇc̣ṭọ | ⟦Ịụḷịụṣ Ạg̣ṛ|<ị>ịạṇụs⟧ ụ(ir) ẹ(gregius) | pṛoc̣(urator) Aug(usti) ṇ(ostri) | prọḷegạṭọ.

  • 28 Spaul 1994, p. 249, n° 29 ; Thomasson, 1996, p. 240, n° 40 (sans datation) ; Magioncalda 2006, p.  (...)
  • 29 Euzennat 1989, p. 194 et 271.
  • 30 Christol à paraître.
  • 31 Voir Pflaum 1960-1961, p. 606-608 et Magioncalda 1989, p. 65-67, 149-150. 
  • 32 Euzennat 1989, p. 194, contesté notamment par D. Faoro (2011, p. 361-362) et M. Christol (à paraît (...)
  • 33 Fameuse inscription de Vienne, avec une statue en bronze : CIL XII, 1856 et add. (ILS 1353) ; ILN, (...)
  • 34 ILM 41 ; IAM II2, 298 et Rebuffat 1992, p. 451. Ce dernier lit [Iu]liae Mamaeae Aug(ustae) à la l. (...)

9Cette lecture a été globalement acceptée par la suite et ce Iulius Agrianus (ou Agri(l)anus) a fait son entrée dans les fastes de Tingitane, plutôt après 21128 ; seul M. Euzennat29 avait objecté à la lecture de M. Lenoir et émit l’hypothèse que le gouverneur de la dédicace au Génie du Municipe de Volubilis puisse être C. Iulius Pacatianus, fidèle de Septime Sévère. M. Christol, dans un article à paraître, reprend l’intégralité du dossier avec des photographies inédites30. Il conclut à la difficulté de la lecture Ạg̣ṛ|<ị>ịạṇụs, cognomen rarissime et étrangement coupé, et lit à la place P̣ạc̣ạ|ṭịạṇụs : cette nouvelle lecture permet de dater d’avant 198 la procuratèle de Maurétanie tingitane de C. Iulius Pacatianus, probablement entre 197 et 199, avec un degré de certitude important étant donné les autres étapes de la carrière du personnage31. Tandis que l’abolitio du procurateur des empereurs cité dans la première inscription de Tamuda pourrait intervenir à la suite de celle de Geta en 211, dont le nom est également martelé, le martelage du nom du procurateur dédicant à Volubilis pourrait dater, étant donné l’absence de trace de répression en Maurétanie Tingitane après la victoire de Septime Sévère, de la condamnation de la mémoire d’Héliogabale en 222, voire des troubles de 238. On ne suivra pas M. Euzennat32 en revanche dans sa tentative de mettre fortement en lien C. Iulius Pacatianus et Ti. Claudius Candidus, dont Pacatianus aurait été le protégé et qu’il aurait suivi dans sa disgrâce : rien ne permet d’affirmer que Pacatianus ait été le subordonné de Ti. Claudius Candidus, et les hommages importants dont Pacatianus jouit en 19833 ne plaident pas en faveur d’une abolitio nominis totale et définitive. Une troisième inscription de Maurétanie Tingitane comporte un nom de procurateur martelé : il s’agit d’un autel ou d’un piédestal fragmentaire retrouvé à Sidi Saïd dédié probablement à Iulia Mamaea, la mère de Sévère Alexandre, par le préfet de la cohors IIII Gallorum, alors qu’un certain C. Iulius Maximinus est praeses prolégat34.

Fig. 3 : Détail de la zone martelée

Fig. 3 : Détail de la zone martelée

(aimable autorisation de D. Bernal)

  • 35 IAM II, 423 ; AE 1987, 1104 ; IAM II Suppl., 880.
  • 36 IAM II et IAM II Suppl., 298. PIR II2 420 ; Thomasson 1996, p. 236, n° 30. L’inscription très frag (...)

10Dans la nouvelle inscription de Tamuda, à la ligne 6, on lit clairement l’initiale G du prénom G(aio), avant une hedera, et, dans le martelage, la partie supérieure de la lettre I, ainsi que le sommet de la haste gauche d’un V ; après plusieurs lettres martelées, à la toute fin de la ligne, on aperçoit le sommet de l’apex d’une hedera, et peut-être, avec une grande prudence, le début de la première haste d’un M. La suite du cognomen se trouvait dans la partie manquante droite de la pierre. On aurait donc un procurateur au nom martelé commençant par Caius Iulius. Les deux candidats possibles, parmi les gouverneurs connus dont la mémoire a été abolie, sont donc Caius Iulius Pacatianus, connu par l’inscription de 197 de Volubilis35, et Caius Iulius Maximinus, procurateur sous Sévère Alexandre36. Si l’on considère que les lignes peuvent contenir quinze lettres en deux mots séparés par un espace (d’après le repère fourni par fugatis ho[stibus]), les deux surnoms sont tous les deux un peu trop longs. Le deuxième surnom, Maximinus, est toutefois un peu plus court, et offre beaucoup plus de possibilités de ligature (entre M et A comme dans IAM II, 298, entre I, M et I). D’autre part, à la différence de Caius Iulius Pacatianus, procurator en 198, Caius Iulius Maximinus est appelé praeses prolegato.

Fig. 4 : Fac-similé de l’inscription de Tamuda

Fig. 4 : Fac-similé de l’inscription de Tamuda

(dessin D. Dana)

11Le type des lettres de l’inscription de Sidi Saïd, des capitales allongées, est proche de celui de la nouvelle inscription de Tamuda. Le praeses dont le nom est martelé figure dans les deux hommages à l’ablatif : il n’est ni le dédicant, ni le dédicataire, mais son nom et son titre sont rappelés sur plusieurs lignes. Tant que le fragment droit de l’inscription de Tamuda n’est pas retrouvé, cette proposition de rapprochement avec le praeses C. Iulius Maximinus n’est qu’une hypothèse : nous nous permettons de la faire figurer dans la proposition de restitution, de façon à ouvrir le débat, mais sans l’affirmer de façon certaine.

12Voici la lecture proposée pour cette inscription :

[-----------------?]
[-ca. 2-]+E[---]
ob rẹ[s prospere]
gestas cạ[esis et ?
4 fugatis họ[stibus]
praeside et [ ---]
G(aio) Image [Ịụịọ Image [aximino ?]
u(iro) e(gregio) Image proc(uratore) [Image Aug(usti) Image ].
8 Curauit Image M(arcus) Image [---]
Aemilianu [---].

4. Le contexte militaire de l’hommage

  • 37 Nombreuses publications sur les fouilles de Tamuda, menées de 1948 à la fin des années 1950 sous l (...)
  • 38 Destruction admise de façon traditionnelle, mais non assurée selon M. Lenoir (2011, p. 253).
  • 39 Bernal Casasola 2013, p. 463-505.
  • 40 Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018, p. 293-294 : « La situation stratégique de Tamuda(...)
  • 41 Lenoir 1991, Rebuffat 1998b, p. 213-226 et Lenoir 2011, p. 253-257 (ce dernier ouvrage se fonde su (...)

13Le contexte militaire dans lequel la ville et le camp de Tamuda se sont développés est un sujet sur lequel plusieurs traditions historiographiques peuvent être identifiées. La première, qui s’inscrit dans le sillage de M. Tarradell notamment37, insiste sur la longueur de l’occupation du site de Tamuda (depuis au moins le ive s. av. J.-C. pour l’occupation civile et jusqu’au ve s. ap. J.-C. pour le camp) et sur son importance stratégique. Les archéologues ont en effet distingué trois niveaux de destructions volontaires matérialisées par des niveaux incendiés ; ils les ont datés du début du ier  s. av. J.-C. – épisode mis en relation avec les guerres sertoriennes –, du milieu du ier s. ap. J.-C. – la « provincialisation »38 – et du milieu du iie s. ap. J.-C.39. L’inscription présentée ici entre pour ces auteurs dans une continuité de troubles importants : Tamuda constituerait dans cette perspective l’ultime bastion de la présence romaine en Maurétanie tingitane, le dernier camp encore en fonctionnement au ve siècle, chargé de protéger des tribus du Rif toujours hostiles les côtes de la péninsule Ibérique toute proche40. Cependant, une deuxième tradition historiographique a eu tendance à relativiser l’importance stratégique de Tamuda, en relevant notamment la faible taille du camp (moins d’un hectare) et en remettant en cause certaines interprétations archéologiques ou épigraphiques41. Il faut évaluer l’apport de cette nouvelle inscription au débat.

  • 42 Tamuda, IAM II, 55 : [---]g( ) | [stati]m u[t] prouinci|[am in]troiuit barbaros | [qui T]amudam in (...)
  • 43 Tamuda, IAM II, 56 ; voir Rebuffat 1998b, p. 215-217.
  • 44 IAM II Suppl., 848 : voir supra.
  • 45 Sur l’utilisation des termes génériques d’hostes, barbari et des verbes comme fugari, voir l’inven (...)
  • 46 Thouvenot 1938, p. 266-268.
  • 47 Seston 1946, p. 118 (AE 1949, 132), avec une autre restitution, qui impliquent des Francs Transmar (...)
  • 48 Rebuffat 1998b, p. 223, n. 90 ; sur les campagnes de Maximien en Extrême Occident, Bernard 2018, p (...)
  • 49 Pflaum 1950, p. 160-163.
  • 50 Voir supra.
  • 51 Les deux inscriptions les plus emblématiques de ces incursions sont les hommages de C. Vallius Max (...)
  • 52 L’énumération des peuples confédérés et de la capture du dux pour l’inscription de Lambèse, la men (...)
  • 53 Bernal Casasola 2013, not. p. 473-474, avec la description du niveau d’incendie constaté dans un s (...)
  • 54 Bernal Casasola et alii 2018.
  • 55 L’intervention de Sertorius en Maurétanie succède au détrônement du roi maure Ascalis, fils d’Ipht (...)
  • 56 Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018, p. 295.
  • 57 Voir références supra, n. 27.
  • 58 IAM II, 55 : le gouverneur pacificateur et délivreur de Tamuda mentionné dans cet hommage pourrait (...)
  • 59 Le terme est de Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018, p. 295.
  • 60 Lampr., Alex., 58, 1 : « Actae sunt res feliciter… in Mauretania tingitana per Furium Celsum ». Fu (...)
  • 61 Rebuffat 1998b, p. 225.

14Quatre inscriptions de Tamuda permettent de donner des éléments sur le contexte militaire et politique : le monument consacré à la Victoire Auguste faisant état d’une irruption de Barbari42, une épitaphe d’un cavalier de l’aile des Brettons43, l’hommage impérial de 21044 et enfin cette nouvelle inscription, où les ennemis mis en fuite ne sont pas des adversaires clairement identifiés45. L’épisode belliqueux auquel le monument consacré à la Victoire Auguste ferait référence a été parfois rapproché d’incursions franques qui auraient touché la Tingitane soit dans les années 25046, soit sous Maximien47. Mais rien n’indique que les Francs soient les responsables de cette attaque, d’autant que leur présence n’apparaît nulle part dans les provinces maurétaniennes ; un passage de Maximien à Tamuda, en Tingitane est d’autre part impossible à prouver, et même difficile à concevoir, entre une expédition dans les provinces hispaniques et sa présence attestée en 297 en Kabylie48. Les ennemis qualifiés de barbares seraient plus probablement des adversaires locaux49, peut-être venus des montagnes rifaines proches de Tamuda, quoiqu’il faille rester très prudents quant à une identification précise. En effet, les rapprochements effectués par les éditeurs de cette nouvelle inscription avec des peuples connus comme dans l’hommage de Lambèse vers 26050 ou avec les Mauri responsables d’incursions dévastatrices en Bétique sous le règne de Marc Aurèle51 ne tiennent pas : dans les deux cas de Lambèse et des inscriptions de Bétique, les dédicataires ont le rang de gouverneurs, les formulaires des inscriptions sont précis et développés de circonstances52 qui n’apparaissent pas dans la dédicace de Tamuda, humble hommage à un officier ayant mis en fuite des ennemis. L’établissement d’une continuité de révoltes et d’instabilité à Tamuda, depuis des destructions constatées archéologiquement au ier s. av. J.-C.53, celles datant du milieu du iie s. ap. J.-C.54, les incursions maures en Bétique sous le règne de Marc Aurèle, la mention d’une irruption de Barbares au cours du iiie s. et enfin ce nouvel épisode belliqueux daté de la fin du iiie s. pour les éditeurs de la nouvelle inscription de Tamuda, ne doit pas s’imposer sans débat. Si des signes de destruction sont décelables au ier s. av. J.-C., toutefois sans présence de corps massacrés ou d’armes utilisées, ils témoignent d’actes de guerre peut-être contemporains au passage de Sertorius en Maurétanie, mais ils se déroulent dans la ville maurétanienne et ils peuvent aussi bien résulter d’un conflit local, sans lien direct avec une intervention romaine55. Les traces de destruction du milieu du iie s. ap. J.-C., soit plus de deux cents ans après les événements précédents, qui ont entraîné des réaménagements du camp et des canabae56, ne peuvent pas être attribuées à des épisodes guerriers clairement identifiés et datés par l’épigraphie ou l’historiographie ancienne. Les incursions des Mauri en péninsule Ibérique à l’époque de Marc Aurèle concernent uniquement et jusqu’à preuve du contraire la Bétique, sans traces de combats en Tingitane57 : le procurateur de Tingitane est même envoyé en 177 de l’autre côté du Détroit pour pour les affronter, sans que le risque de laisser sa province exposée soit visiblement pris en considération. Concernant les deux inscriptions de Tamuda, la dédicace fragmentaire à la Victoire Auguste faisant état d’une irruption de Barbares, datée du iiie s., peut-être de la deuxième moitié mais sans certitude aucune58, et cette nouvelle inscription qui mentionne des hostes également mis en fuite, il est impossible en l’état actuel des connaissances de déterminer si elles font référence au même épisode ou à deux conflits différents, même si la datation des deux dédicaces semble faire pencher pour la deuxième solution. Pour la nouvelle inscription en effet, la mention du double titre de praeses et proc(urator) et le martelage du nom du détenteur de cette charge conduisent à proposer une datation de la première moitié du iiie s. : pendant cette période, les épisodes de guerres civiles et d’abolitio memoriae aboutissent à la condamnation de gouverneurs ayant fait des choix peu habiles, même si localement leur action ou celle de leurs subordonnés a été tout-à-fait favorable. L’oubli de ces « héros »59 n’est en aucun cas un phénomène involontaire : il s’agit d’un effacement de responsables politiques dans les communautés concernées par leur passage. Même s’il faut rester très prudent étant donné que la datation de l’inscription repose sur une restitution, un épisode de l’Histoire Auguste mentionne des opérations militaires en Maurétanie tingitane menées victorieusement par un certain Furius Celsus lors du règne de Sévère Alexandre60. Cette inscription pourrait commémorer les actions entreprises contre des ennemis dans le sillage de cette opération, en mentionnant le gouverneur de la province Gaius Iulius Maximinus, dont la mémoire est ensuite abolie, peut-être lors des événements de 238 ou d’autres remous postérieurs. Cette inscription, dans le cas où la lecture G. Iulius Maximinus serait infirmée, peut également avoir été élevée de façon plus tardive au cours du iiie s., en excluant la période tétrarchique, où le terme de proc(urator) n’aurait plus lieu d’être, et rappellerait une victoire emportée sur des ennemis locaux. Quoiqu’il en soit, la prudence reste de mise quant à la mise en relation des niveaux de destruction constatés sur le terrain et des informations fournies par les inscriptions, « les données épigraphiques et archéologiques sur un site faisant toujours meilleur ménage sur le papier qu’en réalité »61, pour reprendre la jolie formule du regretté René Rebuffat.

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Notes

1 Ce projet Tamuda s’inscrit dans le cadre du « Plan stratégique Tamuda (plano estratégico de Tamuda-PET) », programme conjoint de fouilles et de mise en valeur patrimoniale, qui trouve un prolongement dans le programme Economía y Artesanado en Tamuda, de l’université de Cadix, qui s’intéresse notamment aux espaces artisanaux situés à l’extérieur du camp : voir l’historique des projets et des réalisations dans Campos, Bermejo 2015, p. 17-21.

2 Sans prétendre à l’exhaustivité, on citera notamment les deux volumes consacrés au castellum : Campos, Bermejo 2013 et 2015, un bilan du projet de 2013 (Bernal Casasola 2013), ainsi que la partie correspondante de la Carta Arqueológica del Norte de Marruecos (Raissouni et alii 2015) et plus précisément sur le balneum oriental qui nous intéresse ici (Bernal Casasola et alii 2017).

3 Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018.

4 Dernière publication des fouilles sur ce secteur Bernal Casasola et alii 2018 p. 58-62, avec photo de l’inscription p. 60.

5 Pour la description formelle du support et de l’inscription, voir Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018, p. 291-292.

6 Sur cette inscription fragmentaire du iiie s. qui rend hommage à un gouverneur inconnu ayant mis en fuite des barbares et qui est consacrée à la Victoire Auguste, voir infra sur le contexte militaire.

7 La référence de l’autre inscription évoquée (Rhétie, AE 1993, 1235) ne correspond pas à une dédicace, mais à une marque de turme sur bronze.

8 Lambèse, CIL VIII, 2615 (= ILS 1194) ; AE 1987, 1059 ; 2002, 1691 ; 2006, 1790 : I(ovi) O(ptimo) M(aximo) | ceterisq(ue) diis deabusq(ue) immortalib(us),| C(aius) Macrinius Decianus, u(ir) c(larissimus), leg(atus) | Augg(ustorum) pr(o) pr(aetore) prou(inciae) Numidiae et No|rici, Bauaribus qui adunatis IIII | regibus in prou(inciam) Numidiam in|ruperant, primum in regione | Milleuitana, iterato in confi|nio Mauretaniae et Numidi|ae, tertio Quinquegentaneis | gentilibus Mauretaniae Cae|sariensis, item gentilibus Fra|xinensibus qui prouinciam | Numidiam uastabant, cap|to famosissimo duce eorum | caesis fugatisque. Plus que la commémoration d’un seul conflit contre une confédération tribale, il s’agirait d’un bilan de victoires en fin de mandat selon M. Christol (2005) : la datation « traditionnelle » retenue est de 260 dans la chronologie des légats de Numidie, mais la légation de C. Macrinius Decianus semble dater du début du règne de Valérien et de Gallien, donc de 253 (voir Christol 2002).

9 Sour el Ghozlane, Numidie (CIL VIII, 20827) : hommage au décurion de la troisième aile des Astures ob barbaros c(a)esos ac fusos daté de 253-254 ; Augusta Vindelicorum, Rhétie (AE, 1993, 1231) : hommage à M. Simplicinius Genialis, agens uices praesidis ob barbaros gentis Semnonum siue Iouthungorum … caesos fugatosque, daté de 260 : dans ce dernier cas, les ennemis sont situés (des Semnons ou des Juthunges), plus que clairement identifiés. Sur cette inscription et sur ce personnage, voir le dossier qui lui est consacré dans le 8e numéro des Cahiers du Centre Gustave Glotz : L’inscription 1997 et Christol 1997.

10 Burnum, Dalmatie (CIL III, 2830) : hommage à Cn. Minicius Faustinus Sex. Iulius Seuerus, légat de Judée et de Syrie, honoré ob res in [Iu]d(a)ea prospere gestas ; Bretagne, Kirksteads (RIB I, 2034) : hommage en l’honneur de L. Iunius Victorinus Fl[au(ius)] Caelianus, légat de la VIe Légion Victrix, pour avoir bien géré la situation « trans uallum » ; Oescus, Mésie Inférieure (CIL III, 14416 ; ILBulg 18 ; AE 1999, 1326), et ILBulg 19 (AE 1972, 548) : deux hommages en l’honneur de T. Aurelius Flauinus, primipile, prince de l’ordo d’Oescus, pour son courage ardent contre les Gètes (?) et pour avoir bien géré la cité de Tyras dont il est bouleute.

11 Tortosa, Hispanie Citérieure (CIL II, Suppl. 14/1, 784).

12 Sour el Ghozlane (AE 1966, 597), citée et commentée dans Kasdi, inédit, partie 1, p. 215-216, no 191, que nous remercions chaleureusement pour nous avoir signalé ce parallèle.

13 Lambèse, AE 1914, 245 ; 2003, 2016.

14 Le développement c[ul]tum produx(it) est d’A. Mastino (ibid.), mais M. Euzennat (1994) a préféré c[lipe]um et Rebuffat 1998a c[ia]tum (vase réservé aux libations) : voir le débat dans IAM II Suppl., 848 et le point dans Schmidt Heidenreich 2019, p. 122.

15 On peut s’étonner de l’absence d’un préfet : sans doute la troisième aile des Astures n’était pas entière et en permanence stationnée dans le camp de Tamuda, qui abritait également une vexillation de Bretons (IAM II Suppl., 56) : voir Rebuffat 1998b, p. 218-220 et 1998a.

16 Christol, Magioncalda 1989, p. 11.

17 En l’absence des premières lignes, on pourrait penser, pour « sauver » eius ou eorum, à une dédicace impériale ; cependant, ce n’est pas l’hypothèse des éditeurs qui penchent vers une dédicace à une divinité et restituent un pronom de rappel, ce qui est contradictoire. La restitution Augusti, beaucoup plus fréquente, est moins sujette à débat.

18 Villaverde Vega 2001, p. 269.

19 Christol, Magioncalda 1989, p. 12-15 ; Faoro 2011, p. 175-176.

20 Sala (IAM II, 307) : décret municipal des décurions de Sala en l’honneur de M. Sulpicius Felix, préfet de la deuxième aile Syrienne de citoyens romains et bienfaiteur de la cité, avec dédicace d’une statue (ou de deux) et vote de l’envoi d’une délégation auprès de l’Empereur, sous réserve de l’approbation du praeses Vttedius Honoratus. Voir également Rebuffat 1974 et 1994. Nous ne suivons pas l’hypothèse selon laquelle le sénateur Vttedius Honoratus aurait été un proconsul de Bétique avec des pouvoirs étendus à la Tingitane.

21 Tingitane, Sidi Kacem (plus exactement Sidi Saïd), IAM II et IAM II Suppl., 298, dédicace partiellement martelée en l’honneur de C. Iu|lio Ṃạx̣ịmino u(iro) e(gregio) | [pr]aeside prolegato. Voir infra.

22 Cherchel AE 1904, 150 ; AE 2002, 1715 : voir Thomasson 1996, p. 199, 7b ; Hamdoune 2001.

23 Christol, Magioncalda 1989, p. 13-14.

24 En témoigne l’inscription d’Auzia citée plus haut note 12, où T. Licinius Hiéroclès est à la fois procurator Augusti et praeses de Césarienne en 227.

25 Volubilis (IAM II, 359), pour qualifier M. Maturius Victorinus, qualifié de u. e. praeses dans une autre inscription volubilitaine (IAM II, 416).

26 Cette dédicace au Génie sacré du municipe est inscrite sur un autel, dont deux fragments ont été successivement retrouvés et publiés : Volubilis, IAM II, 423 pour le 1er fragment, puis Lenoir 1985-1986, p. 197-199, n° 3, repris dans AE 1987, 1104 ; voir également Lenoir 1990, Euzennat 1989, p. 194 et 271 et IAM II Suppl. 880.

27 Lenoir 1985-1986, p. 197-199, n° 3 = AE 1987, 1104.

28 Spaul 1994, p. 249, n° 29 ; Thomasson, 1996, p. 240, n° 40 (sans datation) ; Magioncalda 2006, p. 1741-1742, 1756 ; Faoro 2011, p. 361-362.

29 Euzennat 1989, p. 194 et 271.

30 Christol à paraître.

31 Voir Pflaum 1960-1961, p. 606-608 et Magioncalda 1989, p. 65-67, 149-150. 

32 Euzennat 1989, p. 194, contesté notamment par D. Faoro (2011, p. 361-362) et M. Christol (à paraître).

33 Fameuse inscription de Vienne, avec une statue en bronze : CIL XII, 1856 et add. (ILS 1353) ; ILN, Vienne, 1, 65.

34 ILM 41 ; IAM II2, 298 et Rebuffat 1992, p. 451. Ce dernier lit [Iu]liae Mamaeae Aug(ustae) à la l. 1 et Alexand[ri] à la l. 3, ce qui permet de dissiper les doutes des éditeurs des IAM II et de confirmer la datation du monument entre 222 et 235 et celle du martelage après 235.

35 IAM II, 423 ; AE 1987, 1104 ; IAM II Suppl., 880.

36 IAM II et IAM II Suppl., 298. PIR II2 420 ; Thomasson 1996, p. 236, n° 30. L’inscription très fragmentaire IAM II, 402 mentionne par ailleurs un colloquium tenu sous Sévère Alexandre entre les Bavares et Baquates et un [procurateur] prolégat. Sur la dernière ligne conservée figurent les lettres MAXIM, avant une lacune liée au mauvais état de la pierre, qui ont été interprétées comme le début du cognomen d’un des consuls ; on pourrait peut-être voir dans ce début de nom, peut-être martelé, le cognomen du procurateur.

37 Nombreuses publications sur les fouilles de Tamuda, menées de 1948 à la fin des années 1950 sous la direction de M. Tarradell : voir notamment Tarradell 1949, 1956, 1960, p. 97-119 et 1966, p. 440 et pl. III.

38 Destruction admise de façon traditionnelle, mais non assurée selon M. Lenoir (2011, p. 253).

39 Bernal Casasola 2013, p. 463-505.

40 Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018, p. 293-294 : « La situation stratégique de Tamuda, au pied des montagnes du Rif, dans un milieu belliqueux, dernier point d’attaque à sauver avant d’arriver au Détroit, a dû susciter toujours des luttes acharnées contre les différentes tribus autochtones, comme le prouvent les inscriptions bétiques de Singilia Barba (CIL II, 2105) et Italica (CIL II, 1120), qui mentionnent les invasions des Mauri, par exemple ».

41 Lenoir 1991, Rebuffat 1998b, p. 213-226 et Lenoir 2011, p. 253-257 (ce dernier ouvrage se fonde sur les recherches réalisées pour la publication de 1991, auxquelles se sont ajoutées une visite de contrôle, antérieure aux fouilles réalisées à partir de la fin des années 2000 : M. Lenoir soulignait l’état d’abandon du site et l’absence de fouille récente).

42 Tamuda, IAM II, 55 : [---]g( ) | [stati]m u[t] prouinci|[am in]troiuit barbaros | [qui T]amudam inrupe|[rant] fugauit et in pacem | [re]stituit | Vic(toriae) Aug(ustae) sacr(um).

43 Tamuda, IAM II, 56 ; voir Rebuffat 1998b, p. 215-217.

44 IAM II Suppl., 848 : voir supra.

45 Sur l’utilisation des termes génériques d’hostes, barbari et des verbes comme fugari, voir l’inventaire complet de J.J. Palao Vicente (2014, p. 555-559).

46 Thouvenot 1938, p. 266-268.

47 Seston 1946, p. 118 (AE 1949, 132), avec une autre restitution, qui impliquent des Francs Transmarins dans la lacune.

48 Rebuffat 1998b, p. 223, n. 90 ; sur les campagnes de Maximien en Extrême Occident, Bernard 2018, p. 324-330.

49 Pflaum 1950, p. 160-163.

50 Voir supra.

51 Les deux inscriptions les plus emblématiques de ces incursions sont les hommages de C. Vallius Maximianus à Italica (CIL II, 1120) et à Singilia Barba (CIL II, 2015 = ILS 1354a ; CIL II2/5, 783). Pour les autres témoignages sur ces incursions, le commentaire et la bibliographie, voir Bernard 2009 et 2018, p. 299-314.

52 L’énumération des peuples confédérés et de la capture du dux pour l’inscription de Lambèse, la mention des dévastations, du siège de Singilia Barba, comme des qualités du gouverneur qui « a rendu la paix à la province » dans la dédicace d’Italica.

53 Bernal Casasola 2013, not. p. 473-474, avec la description du niveau d’incendie constaté dans un sondage récent à la porte sud du camp ; Bernal Casasola et alii 2018.

54 Bernal Casasola et alii 2018.

55 L’intervention de Sertorius en Maurétanie succède au détrônement du roi maure Ascalis, fils d’Iphta, à qui s’opposent notamment les habitants de Tanger (Plut., Sert., IX, 1-3).

56 Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018, p. 295.

57 Voir références supra, n. 27.

58 IAM II, 55 : le gouverneur pacificateur et délivreur de Tamuda mentionné dans cet hommage pourrait être Aurelius Cletus, praeses célébré dans une dédicace de 291, d’après R.Rebuffat (1998b, p. 223-224). Les ressemblances entre les formes des lettres des deux inscriptions, ainsi que la mention inédite du verbe introire pour le dédicataire de l’inscription (un gouverneur tout juste arrivé en Tingitane ?) ont conduit à formuler cette hypothèse, séduisante mais non vérifiable en l’état actuel des connaissances.

59 Le terme est de Bernal Casasola, Del Hoyo Calleja, Ghottes 2018, p. 295.

60 Lampr., Alex., 58, 1 : « Actae sunt res feliciter… in Mauretania tingitana per Furium Celsum ». Furius Celsus, comme les autres généraux cités dans cette phrase, n’est pas connu par ailleurs (A. Chastagnol - 1994, p. 626, n. 4 - conclut même à des noms inventés, ce qui semble excessif). Est-il un procurateur de la province de Tingitane, auquel cas les troubles mentionnés ne sont pas exactement contemporains de ceux de l’inscription de Tamuda, qui mentionne comme procurateur un G. [Iulius Maximinus] ? S’agit-il d’un légat impérial, dont l’action s’inscrit en sus de celle du procurateur ? Sur les opérations dans les Maurétanies menées sous Sévère Alexandre, voir Bénabou 2005, p. 194-197.

61 Rebuffat 1998b, p. 225.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 : Les deux faces de l’inscription
Légende Photo de l’inscription, prise sur ses deux faces, publiée dans BERNAL et alii 2018, p. 60, fig. 6.
URL http://journals.openedition.org/antafr/docannexe/image/3626/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 793k
Titre Fig. 2 : Photographie inédite de l’inscription, support à la verticale
Crédits (aimable autorisation de D. Bernal)
URL http://journals.openedition.org/antafr/docannexe/image/3626/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 2bis : Photographie inédite de l’inscription, support à l’horizontale
Crédits (aimable autorisation de D. Bernal)
URL http://journals.openedition.org/antafr/docannexe/image/3626/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 3 : Détail de la zone martelée
Crédits (aimable autorisation de D. Bernal)
URL http://journals.openedition.org/antafr/docannexe/image/3626/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 892k
Titre Fig. 4 : Fac-similé de l’inscription de Tamuda
Crédits (dessin D. Dana)
URL http://journals.openedition.org/antafr/docannexe/image/3626/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 402k
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Pour citer cet article

Référence papier

Gwladys Bernard, « Une nouvelle inscription de Tamuda et le contexte militaro-politique de la province de Maurétanie Tingitane »Antiquités africaines, 56 | 2020, 345-355.

Référence électronique

Gwladys Bernard, « Une nouvelle inscription de Tamuda et le contexte militaro-politique de la province de Maurétanie Tingitane »Antiquités africaines [En ligne], 56 | 2020, mis en ligne le 31 décembre 2020, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/antafr/3626 ; DOI : https://doi.org/10.4000/antafr.3626

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Auteur

Gwladys Bernard

Université de Paris 8-Saint-Denis/UMR 7041 ArScAn

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