LA MINIATURE A L'EXPOSITION D'ART PERSAN DE RURLINGTON HOUSE

PAR

ARMÉiNAG BEY SAKISIAN-

L'Exposition d'Art persan qui s'est ouverte à Londres le 6 janvier (1>, par sa conception logique et harmonieuse, l'importance et la variété des prêts, ainsi que sa présentation, a constitué une manifestation exceptionnellement brillante. Son succès a dépassé les prévisions les plus optimistes. Avoir la foule qui s'y pressait, cherchant des éclaircissements sur le catalogue, au sujet d'un art quilui est, somme toute, peu familier, on se rendait compte que le grand art est vraiment une langue universelle.

Quels que soient l'intérêt et la beauté des pièces achéménides et sassa- nides — à côté desquelles figurent les bronzes déjà fameux du Louristan — il est certain que la peinture et le dessin persans, par l'importance des spécimens prêtés et la place qui leur a été faite, attiraient le plus l'attention du public et des érudits .

Pour ce qui est des autres arts du livre — sans parler de la calligraphie — l'enluminure, dans laquelle les Persans ont pourtant excellé, ne fit pas l'objet d'une présentation principale ; et la reliure, malgré quelques beaux spécimens, ne figurait pas par un ensemble permettant d'en suivre l'évolution.

Dans les arts graphiques, un des problèmes les plus délicats est celui de l'identification des artistes persans. On se rend toujours plus compte que la plupart des erreurs et des incertitudes découlent, d'une part, d'un respect insuffisant des textes, qu'il s'agisse des sources, des inscriptions que portent les miniatures, ou des signatures; et d'autre part, d'un manque d'objectivité dans les attributions, favorisé par le mirage de quelques grands noms, tels que -ceux de Behzad, Mirek et Soultan Mohammed. Les prêts, notamment des gou-