Étude des indices de concentration d'une population
Anne Bretagnolle
Allocataire de recherche, Université Paris I, Équipe PARIS, 1 3 rue du Four 75006 Paris
Résumé. — Cet article étudie et compare les indices les plus souvent cités pour décrire l'état ou le processus de concentration d'une population (indices d'entropie exceptés). L'étude s'appuie sur un fichier de 1795 communes de la basse vallée du Rhône. À partir des définitions mathématiques des indices, nous montrons que certains sont égaux, d'autres très proches, avec des différences qui sont en général négligeables. Les calculs numériques des indices confirment ces résultats. De plus, nous montrons que l'une des propriétés des indices restreint, pour une large part, leur utilisation à l'étude du processus de concentration d'une population. Enfin, les résultats obtenus suggèrent une grande prudence dans l'interprétation des valeurs calculées sur des échantillons de données.
CONCENTRATION, DISPERSION D'UNE POPULATION, DISTRIBUTION SPATIALE, INDICES, MÉTHODOLOGIE, VALLÉE DU RHONE.
Abstract. — Study of the indexes of concentration of a population. — This paper deals with the study and the comparison of the most often quoted indexes of concentration (excepting the entropy indexes). The study is based on the data concerning 1795 communes of the Rhône valley down-stream basin. From the mathematical definitions of the indexes, we show that some are equal to each other and some are close, the differences being negligible. The digital computation of the indexes confirms these results. Besides, we show that one of the indexes properties restricts their use, in most of the cases, to the study of the concentration process of population. Finally, the obtained results suggest careful interpretations of the computed values of indexes
CONCENTRATION, DISPERSION OF A POPULATION, INDEXES, METHODOLOGY, RHONE VALLEY, SPATIAL DISTRIBUTION
1 . Introduction
Les mouvements de concentration ou d'étalement d'une population à l'intérieur d'un territoire donné sont parmi ceux qui résistent le plus à toute tentative de mesure. On peut même affirmer qu'à ce jour, il n'existe aucune mesure satisfaisante de l'état ou du processus de concentration d'une population. L'indicateur le plus utilisé par les géographes est
l'indice de Gini, associé à la courbe de Lorenz, qui date du début du siècle. Cet indice donne lieu à plusieurs critiques, que nous évoquerons plus loin. Les indices de concentration de la population figurent pourtant parmi les premières tentatives de quantification en géographie (citons, par exemple, les travaux d'Albert Demangeon dans les années 1920), mais les auteurs butent sur le problème essentiel de la recherche d'une mesure qui puisse caractériser une distribution spatiale
Anne Bretagnolle
Anne Bretagnolle
Allocataire de recherche, Université Paris I, Équipe PARIS, 1 3 rue du Four 75006 Paris
