L'Espace Géographique, n° 2, 1984, 136-150. Doin, 8, place de l'Odéon, Paris- VIe.
ÉCOLOGIE URBAINE FACTORIELLE COMPARÉE :
Essai méthodologique et application à Strasbourg
Michel PRUVOT et Christiane WEBER-KLEIN
Université Louis-Pasteur de Strasbourg
ANALYSE CHKONOSPATIALE
ANALYSE EACTORIELLE
ECOLOGIE URBAINE
METHODOLOGIE
CHRONOSPATIAL ANALYSIS
FACTORIAL ANALYSIS
METHODOLOGY
URBAN ECOLOGY
RÉSUMÉ. — Le but de cet article est de rappeler et de développer une méthode de comparaison factorielle issue des travaux d'Ahmavaara, pouvant s'appliquer à des facteurs obliques et riche de nombreux résultats complémentaires nécessaires aux interprétations. L'application à l'écologie urbaine factorielle comparée — réalisée ici sur Strasbourg sur une très petite période 1968-1975 — peut permettre de nombreuses interprétations sur les facteurs, les variables, les scores.
ABSTRACT. — Comparative urban factorial ecology: methodological essay and application on Strasbourg (1968-1975). — The aim of this article is the exposition and extension of a factor comparison method, first developed by Ahmavaara, which can deal with oblique factor patterns and enhanced with many complementary results interpretation oriented. Applied to comparative urban factorial ecology — realised here on Strasbourg within a very short timedistance 1968-1975 — it allows numerous interpretations on factors, variables, scores.
La géographie sociale prend dans la géographie française actuelle une place longtemps restée insuffisante. L'étude des forces de différenciation spatiale et les schémas spatiaux correspondants ont, en France, fait l'objet de recherches (Brun et Essadaoui, 1982, Vigouroux et Voile, 1982) moins nombreuses que dans les pays anglo-saxons. Là, en effet, une vaste masse bibliographique, en sciences sociales en général, et en géographie en particulier, s'est constituée, d'abord sur la base de l'écologie urbaine (école de Chicago) et plus récemment de l'écologie factorielle urbaine, selon la dénomination donnée par Sweetser (1965) et universellement adoptée.
I. ÉCOLOGIE FACTORIELLE URBAINE
L'école d'écologie humaine de Chicago a orienté, des années 20 aux années 40, ses recherches vers la reconnaissance « d'aires naturelles », conséquence du transfert de concepts de l'écologie proprement dite à l'écologie de l'homme dans son milieu urbain. Cet aspect controversé a été éliminé au profit des analyses de différenciation, en particulier avec le développement de la « social area analysis » proposée et développée par Shevky, Williams, 1949 et Shevky, Bell, 1955. Leur contribution essentielle a été de considérer que des