PROBLÈMES DE MÉTHODE EN HISTOIRE SOCIALE

Mlle Daumard et M. Furet viennent de publier un petit livre impor¬ tant (i), car il engage l'avenir de la recherche historique dans le domaine des Structures sociales de l'Europe moderne et contemporaine. Il constitue en effet un des termes de la grande enquête dont M. E. L,abrousse a défini les objectifs et les méthodes au Xe Congrès international des Sciences historiques, à Rome : il porte à plus d'un titre la marque de la pensée du maître. Ce livre s'insère, d'autre part, dans une série de travaux que les auteurs poursuivent actuellement. Il faut donc le considérer, non comme un aboutissement de recherche, mais comme une étape, ou mieux un bilan provisoire, la première illustration d'une nouvelle méthode de recherche fondée sur le travail d'équipe, et le traitement mécanographique et statis¬ tique de documents notariés (ici, les contrats de mariage).

Les auteurs présentent donc ici un premier temps de leur recherche qui doit normalement en comporter trois :

— coupe globable et structures d'ensemble à une date donnée ;

— monographies de groupes sociaux particuliers ;

— «retour du particulier au général » et intégration des monographies dans des explications d'ensemble qui sont la récompense et la justifi¬ cation de minutieuses comptabilités ».

L/ ambition des auteurs est de «dégager une méthode définitive... applicable à toute l'histoire de France et à l'étendue du territoire » (2).

Conformément aux souhaits des auteurs, la brève note que nous présen¬ tons ici insistera moins sur les résultats qu'ils apportent, qui sont d'ailleurs minces et provisoires, que sur la question de méthode qui est posée ; ceci à la lumière de notre expérience personnelle des contrats notariés du xvne siècle parisien.

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L, 'ouvrage comprend trois grandes parties précédées d'une introduction où sont étudiés : la valeur représentative du document statistique de base, le pourcentage des contrats de mariage notariés qui subsistent actuellement