MÉLANGES
UNE RÉFÉRENCE POUR L'ÉTUDE DES SOCIÉTÉS URBAINES EN FRANCE AUX XVIII' ET XIXe SIÈCLES PROJET DE CODE SOCIO-PROFESSIONNEL
«Dans l'état actuel de nos connaissances, écrivait Georges Defebvre en 1956, l'étude de la structure sociale s'inscrit au premier plan parmi nos préoccupations... Il nous importe de dénombrer les membres des différentes classes sociales et des diverses professions, d'acquérir sur chacun d'eux une notion, aussi précise qu'il se pourra, de leurs revenus et de leurs propriétés ; bref nous souhaitons que la méthode statistique précise nos connais¬ sances (1). » Depuis lors, l'école historique française a fait dans cette voie de nombreux progrès. Des travaux en cours, l'exposé des résultats déjà acquis montrent que la statistique permet de mieux connaître non seule¬ ment les structures sociales, mais encore les antécédents familiaux et les relations sociales (2). Elle permet de faire à la fois un tableau statique et une description dynamique de la société.
D'emploi de la méthode quantitative se heurte dès l'abord à deux difficultés. De problème des sources est une première pierre d'achoppement. Il est inutile d'insister sur ce point : il suffit de renvoyer au rapport fait par M. Dabrousse au Xe Congrès des Sciences historiques (3). Des documents rassemblés, il faut les classer. Da statistique exige des références. De choix est déterminant : selon le type de classification, des aspects différents d'une même société apparaissent. D'une façon générale, il faut que les références de base répondent à un double objectif. D'abord elles doivent rendre compte de la hiérarchie sociale que connaissaient les contemporains : cette hiérarchie traduit un aspect de l'état social, et, en outre, elle permet de comprendre
(1) Bulletin d'Histoire moderne et contemporaine (depuis 1715) du Comité des Travaux histo¬ riques, année 1956, p. 53.
(2) Au cours du Colloque consacré à l'étude des structures sociales, tenu à Stockholm, en août i960, dans le cadre du XIe Congrès international des Sciences historiques, des commu¬ nications ont été présentées sur Toulouse par M. Godechot, doyen de la Faculté des lettres ; sur Bordeaux par M. Braure, professeur à la Faculté des Lettres, et M. Dravasa, chargé de cours à la Faculté de Droit ; sur Caen par M. Perrot ; sur Paris par M. Furet ; sur des questions de méthode par Mlle Daumard ; enfin sur la question des feux par M. Bouloiseau. Certaines de ces communications ont été publiées : F. Furet, Structures sociales parisiennes au xviue siècle, Annales (E.S.C.), 1961, n° 5, p. 939-958 ; A. Daumard, Structures sociales et classement socio¬ professionnel. L'apport des archives notariales au xvine et au xixe siècle, Revue historique, 1962, n° 1, p. 139-154-
(3) E. Labrousse, Voies nouvelles vers une histoire de la bourgeoisie occidentale aux xvnie et xixe siècles (1700-1830), X Congresso Internazionale di Scienze Storiche, Roma, 1955, t. IV, P-365-396.
