L'ÉVOLUTION GÉOGRAPHIQUE D'UNE PETITE CAPITALE RÉGIONALE : PAU

Par Jean CAPUT.

Quatrième et dernière capitale du Béarn, succédant à Lesear, Morlaas et Orthez, Pau, devenue à la fin du xvra6 siècle une petite cité dont on n'osait même pas faire le chef -lieu des Basses- Pyrénées, a connu tout au long du xixe siècle un essor remarquable. EÈUe est aujourd'hui la ville la plus peuplée et la plus active de toute la région sous-pyrénéenne de l'Adour et des, Gaves. Cette prééminence tient d'abord à des avantages de situation et de site, mais aussi au long et habile effort de ses habitants successifs.

I. La situation et le site

{fig. 1).

Pau appartient à la famille des villes nées au contact des Pyrénées et du Bassin d'Aquitaine. Elle n'est ni au débouché direct de vallées montagnardes sur la plaine comme Mauléon ou Oloron, ni enfoncée dans les pays des coteaux et déjà éloignée des Pyrénées comme Orthez. Mais Aspe et Ossau ne sont pas trop distantes, la vallée du Gave mène à Orthez et Lourdes, le Pont-Long offre un passage facile vers Tarbes et Pontacq.

Plus localement une confluence heureuse avec l'Ousse et le Néez a ouvert des voies directes vers le Sud et vers l'Est. Mais la proximité des Landes du Pont-Long a été l'avantage décisif. Pau est en effet liée à la seule coupure qui mette en contact la vallée actuelle du Gave de Pau et son ancien cours suivi par l'Ousse et le Luy de Béarn. Un col Couvre entre Bizanos et Beyrie à travers les collines boisées ou pelées, humides et venteuses, toujours glissantes et raides, qui vont de Lourdes à Orthez. Beneharnum (Lesear) était déjà associée à cette fenêtre vers le