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La formation des professeurs de maîtres d'école en France avant 1914

[article]

l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud

Année 1980 51 pp. 50-57
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LA FORMATION DES PROFESSEURS DE MAITRES D'ECOLE EN FRANCE AVANT 1914 :

L'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud

« Autant vaut le maître, autant vaut l'école elle-même... Nous sommes bien réduits à nous contenter très souvent de maîtres médiocres ; mais il faut tâcher d'en former de bons ; et pour cela, messieurs, des écoles normales primaires sont indispensables » : par cette assertion, François Guizot entend justifier, lors de la discussion de la loi du 28 juin 1833, la création obligatoire d'une école normale d'instituteurs par département (1). Cette idée selon laquelle les progrès de l'instruction primaire se mesurent sur ceux des établissements de formation des enseignants est reprise, tout au long du XIXe siècle, par ceux qui souhaitent constituer l'éducation en service public, arracher les instituteurs à l'influence des notables, et leur confier la diffusion d'un catéchisme républicain. En 1879, Jules Ferry affirme « qu'il n'y a pas d'enseignement public sans les écoles normales », et fait voter la loi du 9 août qui oblige chaque département à créer, puis à entretenir, une E.N. d'instituteurs et une E.N. d'institutrices. Chef de file d'une série de lois fondamentales dont devait sortir l'enseignement primaire gratuit, laïque et obligatoire, la décision de 1879, et la réforme des études et du régime intérieur qui la complète, favorisent l'essor des établissements de formation (2).

Aux écoles normales rénovées ou nouvellement créées, il faut un personnel spécialisé dont l'instruction et l'aptitude pédagogique soient à la hauteur de sa mission : préparer à leurs fonctions les maîtres des écoles primaires publiques. L'ancien personnel, composé d'instituteurs délégués et de quelques professseurs de lycée, ne donne pas entière satisfaction. Ce nouveau problème de recrutement et de formation est partiellement résolu par l'institution d'un certificat d'aptitude à l'enseignement dans les écoles normales, sorte d' « agrégation du primaire » grâce à laquelle les maîtres peuvent, à l'image de leurs collègues secondaires, accéder au « professorat » (3). Pour préparer les candidats à ce concours, et surtout assurer leur formation, deux nouveaux établissements sont organisés au niveau national. Le besoin de professeurs se faisant surtout sentir dans l'enseignement féminin, « l'école normale supérieure d'institutrices » de Fontenay-aux-Roses voit le jour la première par un décret du 13 juillet 1880. C'est la première fois que l'enseignement féminin devance son homologue masculin dans l'instruction primaire, et c'est aussi une des premières interventions de l'Etat dans l'enseignement supérieur des jeunes filles (4). Deux ans plus tard, en mars 1882, « l'école normale supérieure d'enseignement primaire » de garçons ouvre ses portes à Saint-Cloud, dans les communs de l'ancien palais impérial dont les murs, noircis par les flammes, rappellent aux élèves — s'il en était besoin — la défaite de 1870. Implantation symbolique que le directeur aime rappeler aux nouvelles promotions : « Enfants du peuple et choisis dans son élite, vous allez être accueillis dans les restes des palais de nos rois pour y recevoir une éducation princière. » (5,) De 1882 à 1914, alors que se développe cet enseignement primaire créé ou réorganisé par la Troisième République victorieuse, l'histoire de l'E.N.S. de Saint-Cloud permet d'apprécier le recrutement et la formation de ses cadres, ainsi que ses relations avec l'enseignement supérieur.

Le couronnement de l'enseignement primaire

Sur les 790 élèves reçus à Saint-Cloud de 1882 à 1914 (396 littéraires et 394 scientifiques répartis en promotions de 20 à 30 individus) 85 % ont étudié dans des écoles normales primaires et possèdent le brevet supérieur exigé pour se présenter au concours (6). A partir des années 1895-1900, lorsque l'école commence à être connue, les promotions comprennent entre 4 et 8 élèves d'origine secondaire. Presque tous ces lycéens possèdent le baccalauréat ; ils n'ont pas préparé Saint-Cloud à cause d'un échec qui leur fermerait les portes de la faculté, mais vraisemblablement pour continuer leurs études sans frais (7).

La carrière antérieure des élèves ayant leur entrée à l'école l'intègre un peu plus dans cet enseignement primaire dont elle est le dernier échelon (8).

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