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La recherche pédagogique

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une activité possible et nécessaire

Année 1978 42 pp. 16-25
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LA RECHERCHE PEDAGOGIQUE : UNE ACTIVITE POSSIBLE ET NECESSAIRE

L'ecole et la trame du discours social

Faire le point sur l'activité d'un groupe de recherche, après plusieurs années de travail est une entreprise qui ne peut être marquée qu'au signe de l'angoisse, pour celui qui en accepte la rédaction.

Qu'est-ce que le travail d'un groupe dans son « faire » à la fois ponctuel et historique ? Quel est (a été) la place du rédacteur dans ce groupe ? Et puis aussi pour qui écrit ce rédacteur ? Pour les membres du groupe ? Pour d'autres lecteurs extérieurs au groupe — et quels sont-ils ? Pour lui-même ? Enfin, est-il possible de rendre compte — de saisir même — cette matière de travail produite dans des champs aussi divers que les savoirs linguistiques, les exercices de classe, les modes d'intervention de l'enseignant, pratiques si différemment vécues par chacun ?

Une solution viable : que l'auteur de ces lignes assume pleinement son discours, c'est-à-dire s'annonce comme parlant de lui, de sa propre vision du monde, de sa propre pratique en tant que linguiste, enseignant, chercheur, individu social, être humain ; autrement dit que l'auteur « se parle ».

Ce n'est là ni coquetterie, ni goût pour la complaisance ; c'est au contraire, poser qu'il n'est pas de discours objectif possible — même dans le domaine scientifique — que théoriser, ça n'est jamais que théoriser sa propre pratique ; bref, c'est refuser de faire comme si sa parole pouvait avoir valeur de vérité générale.

Ce que l'auteur de ce texte (ici sous l'apparence du « nous ») propose aux lecteurs, c'est un ensemble de réflexions qui lui ont été inspirées par son propre vécu dans un groupe de recherche en pédagogie, groupe dont il faut savoir, pour terminer d'annoncer la couleur, qu'il s'inscrit dans une institution (l'IPN-MNRDP-MNRP) et que l'auteur en a été le responsable.

Consensus et spécificité

On parle beaucoup de « communication » depuis quelques années. Des entreprises privées se font les championnes de la réussite sociale en promettant « sûreté de soi >» et « pouvoir de conviction » grâce aux « techniques de communication », baguette magique qui métamorphose l'ignorance en savoir, la timidité en sûreté, la faiblesse en force et la soumission en domination. Plus subtilement, et avec l'appui d'un certain discours officiel sur la formation sociale du travailleur, des entreprises de formation permanente inscrivent à leur programme, des stages d'initiation aux techniques de communication. L'université elle-même a créé des UER des Sciences de la communication.

Et pourtant, quoi de plus insaisissable que la communication. Lieu commun ? Peut-être, mais alors, pourquoi « on » continue à faire « comme si » tout était clair dans la communication ?

Pourquoi les individus jouent-ils le jeu du consensus et de la fraternité de pensée s'ils savent, cependant, que les univers de discours des interlocuteurs en présence ne sont pas les mêmes. Pourquoi cette précipitation du sujet parlant à identifier l'interlocuteur qu'il a en face de lui avec ce destinataire idéal qu'il est en train de fabriquer (conforme à son discours), alors que le dialogue (l'échange de paroles) lui révèle que celui-ci parle d'un autre lieu, et n'est pas cette copie conforme qu'il voulait (désirait) créer (imposer) ?

Pourquoi l'individu accepte-t-il de classer les autres (les hommes politiques, ses collègues de travail, ou même ses amis) en ensemble de comportements simples, clairs et nets, leur collant des étiquettes (comme dans le cas des sondages) qu'il refuserait pour lui-même, car elles ne correspondraient pas à la « richesse » de sa personne. Pourquoi ce même individu qui reconnaîtra volontiers son impuissance à exprimer « le fond de sa pensée », se précipite-t-il à tout expliquer en utilisant des expressions stéréotypées, des clichés rhétoriques, une phra-

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