RÉCIT
D'UNE ÉDUCATION AMOUREUSE ET DISCOURS PANÉGYRIQUE
DANS LES ÉPHÉSIAQUES DE XENOPHON D'ÉPHÈSE :
LE ROMANESQUE
ANTITRAGIQUE ET L'ART
DE L'AMOUR*
Les Éphésiaques, où Xénophon d'Éphèse raconte les amours d'Habrocomès et d'Antheia, nous sont parvenues sous la forme d'un récit bref et ramassé en cinq livres, alors que d'après la notice de la Souda cette histoire d'amour comportait dix livres. Mais, plutôt qu'un résumé rédigé par l'auteur, le récit transmis constitue, selon toute vraisemblance, la narration originelle l
* Je dédie cet article à Monsieur le Professeur Luc Brisson, Vice-Président de la Société Platonicienne Internationale, et je remercie Monsieur le Professeur A. Blanchard pour sa lecture critique de cet article.
(1) Le résumé d'auteur est supposé par E. Rohde, Der griechische Roman und seine Vorlàufer, Leipzig, 1876, repr. Hildesheim, 1960, p. 429, n. 1. La thèse de l'abréviateur, défendue par K. Burger, «Zu Xénophon von Ephesus», Hermes 27, 1892, 36-37, a été justement critiquée par T. Hàgg, «Die Ephesiaka des Xénophon Ephesios — Original oder Epitome ?», in Classica et Mediaevalia 27, 118-161. Mais Hàgg a tort d'imputer à l'auteur le manque de signification de
R.E.G. tome CVII (1994/2), pp. 440-479.