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Prophète et Pythie à Delphes

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Année 1951 64-299-301 pp. 296-299
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VARIÉTÉS

PROPHÈTE ET PYTHIE A DELPHES

Dans son intéressant ouvrage sur La manlique apollinienne à Delphes, M. Amandry écrit (p. 122) : « Tenter de déterminer la part respective du prophète et de la Pythie dans l'élaboration des réponses de l'oracle est une entreprise actuellement vaine ». Mais lui-même ne fournit-il pas, dans les chapitres consacrés au Personnel et au Formulaire de l'oracle, les éléments d'une solution plausible du problème?

Des auteurs de la période classique, Hérodote surtout, nous ont conservé des oracles de Delphes en vers. Que beaucoup de ces oracles soient des faux, inventés en vue d'exalter la prescience d'Apollon après les événements qu'ils sont censés prédire, cela est fort possible; il n'en reste pas moins qu'Hérodote ne les aurait pas tenus pour authentiques si, à Delphes au "Ve siècle, des oracles rédigés en vers avaient été chose inouïe, notoirement contraire à la pratique du lieu (p. 121). Or, il n'est pas vraisemblable que qui que ce soit ait pu improviser séance tenante en présence des consultants des réponses en vers, fût-ce en des vers très médiocres; la rédaction versifiée suppose qu'un délai, nécessaire pour l'élaboration de la réponse, séparait le moment où cette réponse était communiquée au consultant de celui où la question avait été soumise à un ministre de l'oracle (p. 68).

Ce délai trouve en effet sa place avant l'admission du consultant en présence de la Pythie, si la question était d'abord déposée par écrit ; elle devait l'être, — et elle l'était, des textes en font foi (p. 149-150), — afin d'éviter toute fraude et tout malentendu, lorsque le consultant ne consultait pas pour son propre compte, mais comme θεοπρόπος pour le compte d'une cité, d'un grand personnage, ou, plus généralement, pour le compte d'autrui; elle pouvait l'être aussi comme à Dodone, si l'on en croit un scholiaste au vers 39 du Plutus (1), dans tous les autres cas suivant une procédure uniforme, alors même que le consultant interrogeait en son nom personnel et à titre privé.

Qui donc profitait du délai pour prendre connaissance des questions et préparer les réponses 1 Ce n'était sans doute pas la Pythie, qui paratt avoir été parfois une femme de très humble condition sociale et tout à fait illettrée (p. 116, 168), incapable d'élaborer les réponses versifiées. 11 est naturel de supposer que c'était le prophète, agissant seul ou assisté de notables Delphiens, ceux qu'Eu-

( !) Έπεί οι μαντευόμενοι εγγράφψ άνακοινώτεί προς τον θεον τας -πεύσεις Ιποιοΰντο, γεγραφότες Ιν πυκτίω το κατά προαίρεσιν αύτοΐς κείμενον. Cité par M. Amandry, p. 149, η. 2.

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