LE PHILOSOPHE JAMBLIQUE ET SON ÉCOLE

On ne se lasse pas d'écrire des livres sur l'empereur Julien. Par contre, le mystérieux théosophe qui fut le maître de sa pensée, le chef d'école qui réforma le mysticisme païen au ive siècle en l'adaptant aux traditions religieuses de l'Orient, Jamblique de Chalcis, continue à être fort négligé. Imperturbablement, on reproduit à son sujet les mêmes banalités qu'il y a cinquante ans.

Il est vrai, dans une monographie très méritoire (1), M. C. Praechter a voulu rompre avec la tradition. On lui doit de mieux constater en quoi, dans ses commentaires de Platon, Jamblique transforma les méthodes de l'exégèse néo-platonicienne. Mais, pour le reste, M. Praechter va trop vite en besogne, et son travail produit plus de fumée que de clarté.

Ce que l'on sait de la vie de Jamblique tient dans quelques pages d'Eunape, assez pittoresques, mais pleines d'imprécision. Ce que l'on ignore de cette même vie et que je voudrais faire connaître, est attesté par une série de morceaux insérés dans la collection des épîtres de l'empereur Julien. Notamment, il est question de Jamblique dans un groupe de lettres qui furent adressées par un inconnu soit à ce philosophe lui-même, soit à certains de ses amis. Depuis que M. Franz Cumont a démontré