Planification et croissance économique

en Union Soviétique et en Europe orientale

Harry G. SHAFFER*

Jusqu'en 1965 environ, la vie économique de l'Union Soviétique et des pays d'Europe orientale était dirigée par un système de planification détaillée, centralisée et autoritaire, système qui, pour TU.R.S.S., date du lancement du premier plan quinquennal en 1928 et pour les autres pays socialistes, du milieu ou de la fin des années quarante alors qu'ils s'engageaient sur la voie du marxisme-léninisme. De nos jours, tant à l'Est qu'à l'Ouest, on s'accorde généralement pour admettre que la planification autoritaire n'est pas le mode d'organisation le meilleur pour une économie socialiste adulte. Etant donné qu'il est de moins en moins possible d'assurer la croissance économique par une augmentation nette des capacités productives et de la main-d'œuvre et qu'il faut, par conséquent, mettre l'accent sur l'efficacité au niveau micro-économique, on a modifié de manière plus ou moins importante le modèle central de planification en Union Soviétique et dans les démocraties populaires. Les réformes économiques, car tel est le nom qu'on a fini par leur donner, se sont traduites par une autonomie croissante de gestion accordée aux entreprises et unions d'entreprises, par une extension du rôle du marché en ce qui concerne l'allocation des ressources et par des modifications dans le système d'intéressement des unités économiques. Ces modifications ont pour objectif d'établir une corrélation plus étroite, d'une part entre les revenus des travailleurs et ceux des membres de la direction, d'autre part entre le profit et les ventes (au lieu du simple volume de la production globale).

Pour juger le développement économique de l'U.R.S.S. et des pays est-européens dans le cadre d'un système de planification d'abord haute-

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