LES REPRÉSENTATIONS HUMAINES
DANS LE NÉOLITHIQUE IBÉRIQUE
La presque totalité des objets du néolithique ibérique' forment un ensemble des plus homogènes où il nous paraît impossible de ne pas reconnaître des représentations du corps humain. Avant de développer celte interprétation, nous rappellerons que, dans l'état actuel des connaissances, la civilisation néolithique est caractérisée, tant en France qu'en Espagne, pour nous borner à l'Occident, par les pratiques funéraires, et que la relation de la représentation de la figure humaine aux sépultures s'y manifeste en fait dans des exemples incontestables. C'est ce qui m'a amené, dans une étude antérieure^, à expliquer par une représentation stylisée de la figure humaine les pétroglyphes mégalithiques bretons. La péninsule ibérique rentrerait donc à ce point de vue dans le même ordre de préoccupations iconographiques.
Quoi qu'il en soit de la comparaison avec le néolithique français, il semble bien que le seul aspect morphologique des objets ibériques y montre des représentations du corps humain. Nous adoptons la division de M Siret en néolithique ancien, moyen et récent, avec cette simple remarque que les documents sont infiniment moins nombreux pour les deux premières périodes que pour la dernière.
Néolithique ancien
Les idoles du néolithique ancien peuvent se ramener à deux types principaux :
i° Des galets allongés, dont un bout est usé en forme de tranchant
i. Notre documentation est empruntée essentiellement à deux études de M. L. Siret, Les Religions néolithiques de l'Ibérie, in Revue préhistorique, t. III (1908), p. ig3 sqq. (queje désignerai par l'abrévation R. TV.) et les Cassitérides etc., in Anthropologie, t. XX (1909), pp. iag sqq. et a83 sqq. (désignée par l'abréviation Λ.). Pour les figures, nous ne donnons pas la référence à A, quand elle ferait double emploi avec une référence à R. N.
a. Sur la signification des pétroglyphes des mégalithes bretons ; in Revue de l'École d'Anthropologie, t. XIX (1909), p. aa4 sqq. et t. XX (1910), p. 348 sqq.