LA DATE DE L'AUTOBIOGRAPHIE DE FLAVIUS JOSEPHE ET DES ŒUVRES DE JUSTUS DE TIBÉRIADE

Étudiant le problème de la date de l'Autobiographie de Flavius Josephe, M. A. Pelletier, dans sa récente édition de ce texte (*), reprend la date proposée par E. Schürer, R. Laqueur, B. Motzo, H. S. J. Thackeray et M. Gelzer (2), qui s'accordaient à situer cette œuvre au début du 11e siècle de notre ère. L'argument que ces érudits ont avancé est le suivant : dans son Autobiographie (359-60), Flavius Josephe mentionne la mort d'Agrippa II ; or, Photios situe la mort du roi juif dans la troisième année du règne de Trajan, soit en 100 :

« Lu de Justus de Tibériade, une chronique (χρονικόν) intitulée : Justus de Tibériade, Chronique des rois juifs disposée en forme de tableau généalogique... Il commence son récit à Moïse et le poursuit jusqu'à la mort d'Agrippa, septième souverain de la maison d'Hérode et dernier des rois juifs. Il avait reçu le pouvoir sous Claude, l'avait vu s'accroître sous Néron et davantage encore sous Vespasien, et il mourut la troisième année du règne de Trajan. C'est le moment où s'achève le récit (ή Ιστορία). Dans son style, il est d'une concision extrême... Fils d'un Juif nommé Pistos, il était, à en croire Josephe, le pire des hommes... Il était l'adversaire politique de Josephe et passe pour avoir ourdi plus d'une ruse contre lui... L'histoire (την Ιστορίαν) qu'il a écrite n'est en majeure partie, dit-on, que pure invention, en particulier dans le récit de la guerre des Romains contre les Juifs et dans celui de la prise de Jérusalem » (3).