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Orval (Cher)

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R.A.C.F. 28, 1, 1989.

ORVAL (Cher) : " Les Arondes " — Le site d'Orval " Les Arondes " avait livré entre 1963 et 1965 cinq incinérations du Bronze Final II b - III a. En 1986, une inhumation en coffre de pierre, datant du Bronze Final I - II a été fouillée en sauvetage urgent.

En février 1988, l'installation d'une centrale à béton, pour la construction des ouvrages d'art de l'autoroute A 71 a nécessité le décapage de toute la parcelle située à l'ouest des découvertes précédentes, sur une superficie de près d'un hectare. De nombreuses structures en creux ont été mises en évidence, ainsi qu'une incinération et deux enclos circulaires.

La cinquantaine de structures répertoriées correspond à des fosses de faibles dimensions (moins d'un mètre de longueur le plus souvent), contenant très peu de matériel archéologique (tessons de céramiques la plupart du temps très mal conservés, silex taillés). Aucune organisation d'ensemble n'a pu être observée, y compris pour quelques trous de poteaux.

L'incinération a été mise au jour suite à l'arrachage de la haie limitant la parcelle au Nord pour aménager l'entrée du chantier. L'urne funéraire fermée par une large dallette calcaire avait été placée dans une fosse peu profonde et était remplie d'ossements brûlés, accompagnés d'un petit vase. L'urne principale est un vase bitronconique à fond plat, à col cylindrique et rebord facetté, décoré de cannelures subhorizontales au niveau de la carène. Ces caractéristiques sont très proches de celles de l'incinération n° 5, découverte d'ailleurs à peu de distance, et permettent de dater la tombe du Bronze Final II b - III a.

L'enclos 1, de contour elliptique avait un diamètre variant entre 16,50 et 18 m. Le fossé à profil en U parfois dissymétrique et d'une largeur de 1,30 à 1,80 m, descendait en moyenne à un mètre de profondeur et présentait une interruption au Nord- Est. L'espace interne était scindé en deux parties de surfaces inégales par un fossé rectiligne interrompu au milieu. L'existence de poteaux en bois, brûlés en place, a pu être observée en particulier dans le fossé rectiligne, à raison de six emplacements de poteaux par tronçon. Dans le fossé circulaire, des traces de poteaux ont été notées par endroits, mais les conditions de fouille n'ont pas permis de toutes les relever.

L'enclos 2, situé à 16,50 m au Nord-Ouest du précédent était plus petit et presque circulaire, avec un diamètre maximal de 14 m. La structure d'ensemble était tout à fait comparable à celle de l'enclos 1 mais le fossé, à section en U, était beaucoup plus étroit, mesurant seulement 30 à 40 cm de largeur pour une profondeur moyenne d'un mètre. Les emplacements d'une quarantaine de poteaux ont été relevés dans le fossé circulaire et dans les deux tronçons rectilignes. Ils étaient assez irrégulièrement espacés et indiquaient l'existence de poteaux d'une vingtaine de centimètres de diamètre.

Le matériel archéologique recueilli lors de la fouille de ces deux enclos est peu abondant mais ne s'oppose pas à leur appartenance à l'Age du Bronze. Il s'agit essentiellement de vestiges céramiques et lithiques entraînés par bioturbation dans le remplissage des poteaux. Des datations par le radiocarbone seront effectuées à partir des nombreux charbons de bois prélevés.

La présence de poteaux indique au minimum l'existence, à l'origine, d'une palissade circulaire délimitant un espace interne, divisé lui-même en deux par une palissade intermédiaire. La largeur des fossés et les dimensions des poteaux de l'enclos 2 sont tout à fait compatibles avec cette possibilité. Mais l'enclos 1, au fossé beaucoup plus large et aux traces de poteaux plus grosses, fait envisager une construction plus importante avec une couverture. Il reste à étudier comment pouvaient être conçus de tels bâtiments. Les exemples d'enclos circulaires avec poteaux dans le fossé sont plutôt rares, et de plus, le plan très particulier des enclos d'Orval en fait, à notre connaissance, un cas unique en France et nécessitera la recherche d'éléments de comparaison à l'étranger. Par ailleurs, la fonction de ces bâtiments est encore à élucider. Il peut s'agir de maisons d'habitation, mais le contexte funéraire du site conduit à envisager aussi l'hypothèse de lieux de culte en relation avec les sépultures.

A la suite des découvertes de ces dernières années, le site d'Orval " Les Arondes " apparaît tout à fait exceptionnel et complexe attestant dans un même cimetière, le passage du rite de l'inhumation à celui de l'incinération au cours de l'Age du Bronze Final, peut-être en relation avec l'existence de monuments construits à l'intérieur d'un vaste ensemble cultuel.

C. VERJUX

Figure 1 : Plan des deux enclos.

Figure 1 : Plan des deux enclos
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