INVENTAIRE DES ESTAMPILLES DE POITIERS

par Roland Lombard

I. Les signatures italiques

A Poitiers, le musée de l'Echevinage conserve une masse importante de céramiques sigillées dont l'étude peut apporter de très précieux renseignements à la céramologie et plus particulièrement préciser l'ampleur des relations commerciales entre la ville et les régions productrices. Depuis fort longtemps la nécessité de publier ces documents se faisait sentir. Aussi, nous avons entrepris la diffusion des signatures du musée de l'Echevinage sans omettre quelques exemplaires récemment découverts. Dans un premier article, nous traiterons de la poterie italique en espérant, plus tard, faire de même pour les officines ruthènes et arvernes.

Avant d'introduire ce travail, il convient de préciser notre position vis-à-vis des critiques auxquelles il peut être soumis. D'une part si parmi les tessons certains sont authentifiés, d'autres ne le sont pas. Nous avons soigneusement évité les estampilles trouvées « extra-muros » mais nous pensons que la majorité des éléments non attribués a été effectivement découverte dans la ville soit parce qu'ils sont exposés avec des tessons n'ayant exclusivement que cette origine, soit parce que leur état de conservation est identique. Mais il est bien entendu qu'une possibilité de mélange, si minime soit-elle, est plausible. D'autre part, il aurait été très intéressant de pouvoir, par l'étude des terres, discriminer les produits proprement arétins de ceux des officines provinciales (Lyonnaises). Les conditions de travail auxquelles nous avons été soumis ne nous l'ont pas permis, ce que nous ne pouvons que déplorer, sans y pallier.

Le groupe Ateius

Nous examinerons à part ce céramiste et ses esclaves compte tenu de l'ampleur qu'ils ont pris dans cette cité puisque nous avons répertorié 100 Marques dont 65 signées par ATEIUS seul. Ainsi apparaît déjà la situation privilégiée de Poitiers qui, localisée à la pointe du courant commercial allant vers l'Ouest de la Gaule et grâce à son rôle attractif dut promouvoir puissamment la diffusion des produits italiques dans l'arrière-pays. Nous noterons au passage les estampilles similaires à celles découvertes dans les dépotoirs d'ARREZO en 1959 et qui par là même ont toute chance d'avoir cette origine. Les références de cet article se feront par rapport au C.V.A. « Corpus vasorum arretinorum », A. Oxé et H. Comfort (1968) et spécialement pour ATEIUS nous citerons l'article de B. Hofmann publié dans OGAM, t. XX, fasc. 1-2, « Notes de céramologie antique V ».