LE TESTAMENT D'UNE FÉMINISTE DE 1848 (1)

Biographie de la devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Appel à l'Union

Quel esprit ne plierait sous cette voix grondante ?

Elle est la conscience, elle a raison pourtant,

Après qu'elle a parlé, le cœur n'est pas content. f Pitié suprême. ) Victor Hugo.

Cette devise que nous a léguée la grande Révolution, écrite dans le sang de ses adversaires, a souvent été effacée parles réactions et revivifiée par le sang de ses martyrs.

Après 93, elle a été effacée par le despotisme impérial, rudement injuriée par le Code Napoléon et par la Restauration.

Elle a reparu quelques instants en Juillet 1830, pendant les trois glorieuses journées de triomphe et de joie.

Je crois encore entendre en Février 1848 cette acclamation joyeu¬ sement répétée par des milliers de voix : Vive la République !

Je croîs voir encore, inscrite sur les drapeaux suspendus aux fenêtres, ou portés au milieu de la foule, cette devise si chère aux républicains, Liberté, Egalité, Fraternité.

Quelques mois s'étaient à peine écoulés, qu'elle était noyée dans le sang de ses martyrs et de ses adversaires, pendant les fatales journées de Juin.

Fatales en effet, puisqu'elles ont ouvert la voie, au sanglant holo¬ causte du Deux-Décembre et au second Empire.

Le sceptre impérial a été brisé à Sedan, la proclamation de la République nous a rendu la devise consacrée et semblait nous promettre un meilleur avenir.

Mais, en aide à l'invasion étrangère, la trahison elles excitations perfides des ennemis de la République ont amené la désunion qui, dans une lutte fratricide, a effacé la devise qui doit être la base de la République.