TT InT IE PÉMIITISTE DIE 1848

Jeanne DEROIN

e Suite )

Chapitre V. Lettre aux associations. Lettre sur le droit de pétition, mise en liberté de Jeanne Deroin

Nous avons assisté au procès, nous avons vu les condamnations qui atteignirent les accusés. Les condamnés se pourvurent contre le jugement qui les frappait; ce pourvoi fut rejeté. Du reste il fallait s'y attendre de la part d'un gouvernement qui, par ses fautes et ses tentatives réitérées de réaction, préparait le néfaste avènement de celui qu'on a appelé l'homme du 2 décembre, de Napoléon III.

Jeanne Deroin ne récrimine pas; à quoi bon! Accusée, elle a subi sa prévention avec le plus grand calme; condamnée, elle ne modifie pas sa conduite. Elle montre le même calme et la même énergie à supporter ses six mois de prison. Pour distraire les loisirs que lui procurait son internement, elle écrivit, en réponse à la condamnation qui la frappait, la Lettre aux associations sur V organisation du Crédit , admirable de bon sens, pleine d'idées longuement étudiées, sagement mûries, et non moins dignement exprimées. Elle n'oublie pas sa condamnation ni celle de ses amis politiques, mais elle s'en sert d'une façon fort habile pour recom¬ mencer ses appels, qu'elle a tant de fois réitérés déjà, à l'union, à la concorde, à la fraternité, et surtout à la solidarité.

Les délégués des associations, dit-elle, et les membres de la Commission de l'Union ont été condamnés comme ayant agi dans un but politique.

Ce jugement vient d'être confirmé par le rejet de notre pourvoi.

J'impose silence à ma conscience et ne viens pas protester contre cette