Pistes & matériaux : Disparités dans la parité
Les stratégies de contournement de la parité dans le département des Alpes-Maritimes
Aurélia TROUPEL
Après les longues controverses qui ont pu caractériser la mise sur l'agenda puis l'examen du projet de loi sur la parité, sa première application lors des élections municipales de 2001 a été l'un des enjeux de ce scrutin. En effet, pour nombre d'acteurs - les partis politiques, tout particulièrement le parti socialiste, la presse généraliste1 et féminine - l'entrée massive des femmes dans les conseils municipaux a été construite comme l'une des manières de « réenchanter » le politique, grâce aux qualités supposées « féminines » (proximité, dévouement, modestie) des nouvelles entrantes. Toutefois, les résultats des élections municipales invitent à s'interroger sur l'application concrète de la loi. Car si le pourcentage de conseillères a plus que doublé (passant de 22 % à 47 %), la féminisation des autres échelons (adjoint, premier adjoint, maire) a en revanche été très limitée2. Ce résultat indique alors que la composition initiale des listes (obligatoirement trois hommes et trois femmes dans les six premières positions selon la loi) a été largement modifiée au détriment des femmes lors
1. Par exemple, entre janvier à mars 2001, Le Monde a publié une trentaine d'articles sur ce thème et a même créé une rubrique particulière : « Place aux femmes ».
2. De même, aux élections législatives de juin 2002, 71 femmes seulement ont été élues contre 63 en 1997.
Politix. Volume 15 - n° 60/2002, pages 147 à 166