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Macao : une société multi-communautaire

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Année 2002 73 pp. 74-82

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Société

Macao : une société multi-communautaire

Jean Berlie

^ 'EST aux environs de l'année 1550, à la veille de fl la colonisation portugaise, que Macao, « la porte

Y—^de la Chine du Sud », devint une société en forme de mosaïque (1). Macao représente en effet l'exemple le plus ancien et non-interrompu de relation synchronique entre des populations et des cultures d'origines chinoise et occidentale. En dépit de sa petite taille, Macao (Omoon Kai ou le « marché de Macao » en cantonais), n'est pas dépourvu de charme et de potentiel d'attraction. Ce « miroir de la mer » (Haojing), comme on l'appelait sous la dynastie des Qing (1644-1911), est un monde à lui seul, une véritable mosaïque d'ethnies à dominante chinoise. Mais c'est aussi le lieu où vivent des Portugais, des Macanais, des Indiens, des Timorais, des Africains, des Européens et des populations du Sud-Est asiatique. Ces derniers, pour la plupart d'origine chinoise, viennent essentiellement des Philippines ou de Thaïlande, mais aussi de Birmanie, d'Indonésie ou du Vietnam. Seuls les Philippins et les Thaïs, dont la majeure partie est composée de femmes, appartiennent véritablement à l'Asie du Sud-Est. Macao est aujourd'hui — c'est-à-dire dans le contexte actuel de la mondialisation — un microcosme intéressant en raison de sa longue histoire interculturelle et d'un rayonnement qui a su dépasser sa petite superficie (2).

Trois années se sont écoulées depuis la rétrocession de Macao à la Chine, le 20 décembre 1999, et il en va de l'intérêt de la région administrative spéciale (RAS) de maintenir des relations harmonieuses entre les Chinois et les autres résidents. Macao a aujourd'hui mieux compris que se sont justement « les autres » qui aident à résoudre la question fondamentale de la différence.

Cet article essaye de reformuler des idées, de poser des questions sur la société macanaise, et de souligner

les différences existantes entre les diverses communautés. Le manque d'études sociologiques portugaises se différenciant de l'approche historique généralement adoptée a certainement joué un rôle majeur dans la méconnaissance de ce territoire. Mais nous ne savons toujours que très peu de choses sur la société macanaise, pas tant en raison du caractère relativement secret de la société chinoise elle-même, qu'à cause du rôle joué par l'orientalisme dans la méthodologie historique des Portugais (3). En comparaison avec Hong Kong, le petit nombre de publications consacrées à Macao, n'a pas aidé ceux qui cherchaient à connaître l'un des joyaux de l'Orient. Après l'expulsion des Jésuites en 1762, la carence de sinologues portugais ne fit qu'accentuer ce dernier point. Le manque de travaux de recherche sur la société macanaise est une conséquence de l'approche européocentriste qui privilégie parfois les entités historiques et démographiques occidentales aux dépens des points de vue asiatiques (4). Et ceci de conduire à un certain nombre d'interprétations erronées sur la société macanaise.

L'orientalisme « permettait aux Européens de se comporter avec les Orientaux et même de voir ceux-ci comme un phénomène aux caractéristiques spécifiques... Les conceptions orientalistes influencèrent les populations que l'on dénommait par « orientales » tout comme celles appelées « occidentales »... En un mot, l'orientalisme s'appréhende mieux comme un ensemble de contraintes et de limitations de la pensée que comme une simple doctrine positive » (5).

En réalité, en combinant les points de vue orientaux et occidentaux, l'histoire a construit et déconstruit la société macanaise. L'antithèse de l'orientalisme repose sur la sinisation, Hanhua. Il s'agit d'un processus culturel allusif qui ouvre la voie à bon nombre de jeux de manipulation. Ses normes et valeurs reposent sur une culture dominante Han qui s'appuie elle-même

N° 73 • SEPTEMBRE - OCTOBRE 2OO2

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