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A propos de l'usage et de l'iconographie des sceaux à Suse

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Année 1985 11-2 pp. 37-38
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PALÉORIENT, vol. 11/2 - 1985

A PROPOS DE L'USAGE ET DE L'ICONOGRAPHIE DES SCEAUX À SUSE

P. AM1ET

La communication d'Alain Le Brun s'attache longuement à l'usage et à l'iconographie des premiers sceaux-cylindres de Suse. M'étant depuis longtemps attaché à ce sujet, je suis heureux de voir se manifester un tel intérêt, compte-tenu de découvertes qui ont permis de corriger et d'enrichir considérablement les données dont je disposais autrefois. Les quelques observations que je voudrais formuler doivent être considérées comme un encouragement à persévérer dans cette voie.

Si la classification archéologique reconnue sur le chantier I de l'Acropole s'impose désormais, je pense qu'il reste souhaitable de définir chaque période autrement que par un simple numéro d'ordre, afin de mieux mettre en évidence l'alternance d'appartenance de Suse aux mondes antithétiques du plateau et de Mésopotamie. Cela doit permettre de tirer Suse de son isolement et d'ouvrir la voie à une meilleure compréhension des faits observés. En particulier, il importe de définir la période II de Suse en référence à l'époque d'Uruk de Mésopotamie, non du fait d'un « pan-mésopotamisme » abusif, mais parce que, par opposition aux époques précédente et suivante, Suse s'est trouvée alors associée à la Mésopotamie que l'on peut définir comme proto-sumérienne. Cela ne l'a pas empêchée de garder une nette originalité, qui permet d'entrevoir un apport spécifique à la civilisation commune.

Il est certes vrai que la « pratique des choses » venait d'être bouleversée au niveau 18 « par l'invention des notations numérales », précédée elle-même par l'invention du sceau-cylindre. Mais il importe de noter que ces innovations ont été préparées dès l'époque initiale de l'histoire archéologique de Suse, par la gestion de type administratif des entrepôts, révélée par des documents épars, mais ayant leurs équivalents au niveau 25 d'Acropole I ll). Pour la première fois en effet, on recourut au procédé du scellage des portes munies d'un pommeau, parallèlement à un premier usage, d'emblée diversifié, des sceaux pratiquement inconnus auparavant en Susiane, et qui restaient pratiquement inconnus, et en tout cas inutilisés, dans le futur pays de Sumer.

L'essor de la glyptique et de son usage effectif est pratiquement contemporain de cette première époque susienne, marquée par la construction de l'énorme terrasse, ouvrage d'une ampleur unique alors, et qui implique la mobilisation d'un personnel considérable et des moyens économiques correspondants. La diversité des pierres gravées de Suse peut être significative d'échanges lointains ou même de mouvements de population, dans la mesure où l'on admet que certains cachets ont été importés du Luristan ou de plus loin encore. En revanche, la diversité des sceaux effectivement utilisés pour sceller : les uns élaborés, les autres communs ou grossiers, peut être significative d'une diversification sociale. Il est curieux que des cachets communs aient été utilisés en majorité pour sceller les liens attachés aux pommeaux des portes, peut-être donc, par un personnel subalterne de magasiniers.

A partir de l'époque d'Uruk, deuxième de l'histoire de Suse, le procédé de gestion des entrepôts s'est largement répandu dans toute la zone d'expansion de la civilisation prôto-sumérienne, et au-delà. Simultanément, on voit apparaître des procédés intéressants, relevant déjà de la comptabilité : notamment les petits bouchons coniques portant de 0 à 6 marques de doigts, dont A. Le Brun me signale qu'ils sont présents au niveau 19 de l'Acropole. Pour ce qui est des sceaux, on constate à nouveau l'existence de deux catégories : les sceaux « schématiques », exécutés mécaniquement et en grande série et attribués initialement à l'époque de Djemdet-Nasr, et d'autre part les sceaux (plus ou moins) raffinés. Les premiers n'ont pratiquement pas été appliqués sur les documents de comptabilité (2); on les a seulement (et rarement) utilisés sur les scellements de portes. Le plus souvent, ils n'ont pas été utilisés pour sceller, comme si leurs propriétaires n'en avaient pas la capacité.

(1) AMIET, 1972 : 205-239.

Inspiration du décor des sceaux

L'animal a été l'objet de la prédilection des artistes dès la préhistoire, mais il est resté en

(2) SCHEIL, 1923 : 106, 108.

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