Michel Dhénin* et Philippe Schiesser**
Oboles mérovingiennes
(PL LXII et LXIII)
Il y a des mots que l'on ne trouve pas dans les livres, du moins dans certains livres - dans les livres pour enfants par exemple (je ne vous dirai pas de quels mots il s'agit) - et l'on se dit (quand on est enfant) : « puisque le mot n'existe pas c'est que la chose n'existe pas »... Eh bien, figurez-vous qu'il en est de même pour les livres de numismatique : prenons - au hasard - le mot obole, qui désigne « au Moyen Age [une] espèce et monnaie de compte correspondant à la moitié du denier de base » ', et - au hasard aussi - prenons les livres de référence classiques et même plus modernes de la numismatique mérovingienne (Bel- fort, Prou, MEC, Georges Depeyrot, Jean Lafaurie et Jacqueline Pilet-Lemière2). Le mot obole n'y figure pour ainsi dire pas. On ne le trouve pas non plus dans le Supplément au Catalogue des monnaies mérovingiennes [de la Bibliothèque nationale], manuscrit dû à M. Jean Lafaurie (1970)3. On le recherchera en vain dans les chapitres consacrés à ce monnayage des grands traités (Engel et Serrure, Blanchet et Dieudonné4) ou même à l'inverse dans un article confidentiel sous la plume des grands numismates qui ont consacré leur existence à ces monnayages : Ponton d'Amécourt, Prou, J. Lafaurie. Les seules exceptions [ou presque] sont
* Conservateur général au Cabinet des Médailles, Bibliothèque nationale de France, 58 rue de Richelieu 75002 Paris.
** Membre de la SFN et secrétaire général de la Société d'Études Numismatiques et Archéologiques, courriel : numismate^yahoo.fr
1. Amandry et alii 2001, p. 415.
2. Voir Bibliographie.
3. Lafaurie 1970.
4. Engf.l et Serrure 1891 ; Blanchet et Dieudonné I, 1912.
RN 2007, p. 2X3-313