L'ÉPAVE « H » DE LA CHRÉTIENNE À SAINT-RAPHAËL (VAR)

par Claude SANTAMARIA

Introduction

L'épave « H » de la Chrétienne a été découverte le 26 mai 1974 par J. Capdeville et Cl. Santamaria grâce aux indications fournies par deux pêcheurs d'Agay, les frères Gargis, qui avaient à plusieurs reprises remonté des débris d'amphores dans leurs filets.

Le point du naufrage se situe assez loin de la côte, par 58 m de fond, à l'Ouest de la balise de la Chrétienne qui, depuis le début du siècle, signale les nombreux écueils des vieilles d'Agay, cause de plusieurs naufrages au cours de la période antique (fig. 1).

Au moment de sa découverte, l'épave se signalait par un amoncellement d'amphores, faiblement érigé sur le fond, mesurant 13 m sur 5. Le plus grand désordre régnait dans les amphores visibles en surface qui s'éparpillaient dans tous les sens et se trouvaient souvent même fichées la pointe en l'air dans la vase.

La découverte fut immédiatement déclarée aux Affaires maritimes et à la Direction des recherches archéologiques sous-marines et, en attendant de pouvoir effectuer une fouille, nous évitâmes de plonger sur l'épave afin de ne pas éveiller l'attention des pillards toujours aussi actifs.

La fouille

De 1975 à 1980, six campagnes de fouille ont été menées sur le site; en période estivale, l'équipe comprenait en général six à huit plongeurs et se trouvait, pour les autres périodes, réduite à deux ou trois '.

La grande profondeur à laquelle se trouvait le chantier nous obligea à prendre un certain nombre de précautions : les blocs « bi-bouteilles » d'air comprimé furent jumelés avec des bouteilles « mini-alu » afin de pouvoir disposer de deux détendeurs et de deux réserves d'air indépendantes. L'équipe de fouille fut organisée en groupes de deux plongeurs qui devaient impérativement rester ensemble : l'un travaillant et l'autre surveillant uniquement son compagnon. Le temps de travail fut limité à 15 minutes et les plongeurs, en règle générale, n'effectuaient qu'une plongée par jour.