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Choses vues à l’école laïque, 1989-2004

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F allait-il promulguer une nouvelle loi pour promouvoir le principe de laïcité, le renforcer, le refonder, l’illustrer ? Je le crois en effet. Sans doute avions-nous le choix lorsqu’éclata, en 1989, la première affaire de voiles. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Tandis qu’on aurait pu, dès l’origine, juguler cette situation avec un peu de force tranquille, c’est-à-dire de courage, de cohérence et de pédagogie, il a fallu attendre près de quinze ans pour qu’on prenne conscience de son inquiétante évolution. Dans un texte intitulé «Clarté, fermeté, laïcité » , publié dans Libération le 12 novembre 1999, Gaye Petek 1

et moi écrivions déjà : «Tout serait beaucoup plus clair, beaucoup plus simple, si une loi venait préciser la laïcité scolaire, ses exigences et ses modalités d’application. A fortiori à l’heure où tout le monde se réclame de la laïcité mais sans toujours lui donner le même sens. » Est-il besoin de préciser qu’alors, voici plus de cinq ans, pour entendue qu’elle fût par une large fraction du monde enseignant, cette position demeurait minoritaire dans le monde politique. Depuis il y a eu le vote à une écrasante majorité, des députés le 10 février 2004, des sénateurs le 3 mars 2004, de la «loi encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics » . Il y a eu surtout, pendant près d’un an, une intense réflexion, une large discussion dans notre pays, suivies, poursuivies, commentées bien au delà même de nos frontières. Sur fond de progression de l’islamisme, la confusion et les atteintes à la laïcité révélées par les travaux de la Commission Stasi et d’une mission de l’Assemblée nationale atteignaient un tel degré et une telle ampleur qu’elles appelaient fermeté et clarté dans la définition des principes. Seule la fermeté sur les principes — qui n’est précisément pas la fermeture mais au contraire la condition même de l’ouverture et du dialogue — peut permettre la souplesse dans leur application. Au lieu de quoi, au cours de ces quinze dernières années, nous avons souvent eu à nous plaindre, en matière de laïcité, d’une approche rigoureusement inverse : flou sur les principes, oscillation entre laxisme et autoritarisme dans la pratique. Clarté et fermeté : tel est, en effet, selon moi, le sens de cette loi, au demeurant non exclusive d’autres initiatives.

ALAIN SEKSIG, conseiller du ministre de l’Éducation nationale (2000-2002), est inspecteur général de l’Éducation nationale et membre du comité de rédaction de la revue

Hommes et migrations.

Refonder la laïcité, ou le retour aux sources…

Aux temps où la formation des enseignants incluait naturellement une instruction et une réflexion sur la laïcité, celle-ci n’occupait pas la place qu’elle a prise, aujourd’hui, dans le discours et le débat publics. Sans doute ma génération a-t-elle sa part de responsabilité dans l’état de confusion qui a dominé ces dernières années. Longtemps nous avons eu tendance à tenir les valeurs républicaines pour désuètes, ringardes. Nous estimions la laïcité datée et il nous a fallu du temps et la confrontation à quelques situations problématiques, certaines inédites, pour comprendre qu’en effet, aujourd’hui encore, elle fait date. Si, depuis 2002, le cursus de formation initiale des enseignants comprend un nouveau module sur «la philosophie de la laïcité » couplée avec «l’enseignement du fait religieux dans l’école laïque » — qui ne lui est en rien contradictoire mais mériterait un module à soi seul — force est de constater la faible part qui lui est accordée (dix heures sur une année pour ces deux thèmes). En vérité, il nous faudrait engager sur ces questions une action de formation d’envergure. Au-delà des personnels de l’Éducation nationale, c’est sans doute l’ensemble de la fonction publique d’État, aussi bien que territoriale, qu’un tel plan devrait concerner. J’appelle de mes voeux une action de formation ambitieuse en la matière et m’efforce d’ores et déjà, dans la mesure de mes moyens, d’y contribuer en organisant ou participant à des sessions de formation en IUFM sur la laïcité.

1. Gaye Petek est directrice de l’association Elele, migrations et cultures de Turquie. Membre du Haut Conseil à l’intégration sans discontinuer depuis 1999, elle a siégé à la commission indépendante sur la laïcité dans la République, dite «Commission Stasi» (juillet à décembre 2003).

Choses vues

à l’école laïque Alain SEKSIG

1989-2004

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