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Identité européenne et identité russe. Débats historiques et réflexions actuelles

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Fait partie d'un numéro thématique : EuropeS-Russie : cultures, identités, frontières
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L’ identité européenne est une donnée objective ; elle se présente comme l’ensemble des caractères qui distinguent le système des valeurs, les traditions, la culture, le mode de vie et de pensée des Européens et des non Européens. On peut penser que l’identité européenne est plus visible de l’extérieur, hors d’Europe, et se définit comme l’appartenance à ce qui serait une entité européenne. Par là même, l’identité européenne se distingue de la conscience européenne, définie comme un sentiment d’appartenance commune à l’Europe. L’identité européenne n’est pas une constante immuable. Si l’on se réfère à la période de transformation actuelle, on peut dire qu’on assiste à un processus complexe de quête d’une identité perdue. Cela concerne toute l’Europe après la fin de la guerre froide, une fois surmonté le schisme entre les blocs politico-militaires antagonistes. Un ensemble nouveau est en formation, soulevant inéluctablement les problèmes de son identité, de ses frontières et de ses structures. Dans le contexte de l’intégration européenne, dans le noyau que constitue l’Union européenne, s’amorce la transformation de l’identité antérieure caractérisée par l’État-nation. Cette identité traditionnelle en Europe s’érode, et semble se transférer pour une part au niveau de l’Union européenne et de ses institutions. Par ailleurs, elle s’investit dans les régions au sein des États européens et se les approprie, un phénomène qui s’accompagne d’une reviviscence et d’une résurgence des mouvements régionaux dans plusieurs pays d’Europe. De nouveaux canaux se forment pour établir des liens directs entre les régions et les institutions de l’Union européenne. C’est en son sein que s’ébauchent les nouvelles dimensions de l’identité européenne, incluant les processus technico-scientifiques et sociaux, la démocratie et les droits de l’homme, l’humanisme et le droit des minorités. En ce qui concerne la Russie, nous considérons que notre pays est une partie de l’Europe, mais pas seulement de l’Europe : plutôt d’un espace eurasiatique plus vaste. En outre, la Russie est une partie distincte, spécifique de l’Europe. Le problème ne saurait se limiter purement et simplement à la situation géographique périphérique de la Russie en Europe. Son aspect historico-culturel et ses traditions se sont toujours distingués par une grande originalité. Le fondement de cette originalité a résidé dans les modes d’appropriation du système européen des valeurs et des représentations, dans la spécificité du développement politico-social, et dans les conditions géographiques naturelles. Il faut aussi tenir compte de la façon spécifique dont la Russie a incorporé le peuplement ancien et le christianisme à travers Byzance, dans un alliage complexe d’éléments de l’Antiquité tardive, d’éléments orientaux et en particulier byzantins. C’est précisément à travers Byzance que la Rouss’ a rejoint l’orthodoxie, qui devint en elle-même le facteur essentiel de son développement historico-culturel et socio-politique ultérieur. L’orthodoxie a favorisé la formation et la consolidation en Russie de l’esprit synodique, celui d’une collectivité et d’une communauté spécifiques. Les problèmes des relations réciproques entre la Russie et l’Europe sont devenus encore plus complexes avec l’expansion russe en Asie. C’est en grande partie grâce à la Russie que la civilisation européenne a pénétré en Asie mais, en même temps, une partie de l’Asie s’est intégrée dans l’espace européen. La Russie et l’Europe se sont pour ainsi dire déterminées l’une par rapport à l’autre. Devenant un ensemble compact, la Russie a tracé les contours et les frontières de l’Europe et celle-ci, à son tour, s’est servie de la Russie pour tracer les contours de l’Asie. Pour la Russie elle-même, la question de son auto-identification fut cause de malaise et de tourment. Il suffit de rappeler la métaphore de Identité européenne et identité russe

Débats historiques et réflexions actuelles Mikhail NARINSKI & Natalia VASSILIEVA

Mikhail M. NARINSKI, professeur au MGIMO (Institut d’État des relations internationales de Moscou), chaire d’histoire des relations internationales. Natalia Iou. VASSILIEVA, professeur assistant au MGIMO.

TRADUIT DU RUSSE PAR CLAUDIE WEILL (CNRS)

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