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L'Union soviétique et la France à un tournant : conjoncture extérieure et évolution interne en 1936-1937

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L'Union soviétique et la France à vn tournant

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L'Union soviétique et la France à un tournant : conjoncture extérieure et évolution interne en 1936-1937

Lors d'un colloque réunissant à Paris historiens français et soviétiques en mai 1 976, René Girault faisait le bilan des connaissances acquises sur les années 1937-1940, moment charnière pour les relations entre la France et l'URSS, et lançait un certain nombre d'hypothèses aujourd'hui en grande partie confirmées1. N'étaient alors disponibles que les archives du côté français. De ce fait, la périodisation, la nature de la relation franco-soviétique et ses objectifs étaient principalement envisagés du point de vue des acteurs politiques et militaires français. Je repartirai de l'hypothèse formulée par René Girault considérant le printemps 1937, bien plus que l'été 1 939, comme le moment clé où, du côté français, on renonce à l'idée d'un accord militaire et où du côté soviétique, on adopte une politique plus « neutre »2.

À la lumière des archives désormais partiellement ouvertes du ministère des Affaires étrangères de l'ex-URSS, du Parti communiste et de l'Armée rouge, il est possible de sonder d'un peu plus près les intentions et les perceptions à l'œuvre chez les Soviétiques, même s'il s'avère encore bien difficile d'élucider complètement la politique de Staline à l'égard de la France. Staline et son commissaire du peuple aux Affaires étrangères Litvinov aspiraient- ils à une alliance militaire avec la France? Les décisions prises clans le cadre d'une relation bilatérale se conçoivent bien évidemment dans une interaction constante, et l'aspect très réactif de la politique extérieure soviétique implique des convergences dans la chronologie, les changements de position français pesant fortement sur les décideurs soviétiques. Mais un certain nombre de variables agissant plus spécifiquement en URSS permettent aussi de rendre compte de l'attitude soviétique à l'égard de la France qui se modifie à partir de la fin de l'année 1936.

Dans la politique extérieure française à l'égard de l'URSS, René Girault a montré combien certains déterminants pesaient lourd. Le facteur économique a toujours eu un rôle subalterne. La motivation première de la relation relevait pour les dirigeants français de considérations géopolitiques et stratégiques mais cela n'a pas suffi à compenser le handicap idéologique, cette méfiance dominante à l'égard de l'Union soviétique qui fut renforcée au milieu des années 1930 par l'influence grandissante du Parti communiste clans la vie politique française. René Girault trouvait fascinant d'étudier l'histoire des relations franco-soviétiques car celle-ci permettait d'illustrer un thème qui lui

était cher, celui des influences réciproques entre la politique extérieure et la politique intérieure françaises. Je voudrais, dans la même optique, montrer ici combien l'évolution de la diplomatie soviétique à partir de 1936 relève d'une combinaison de facteurs extérieurs liés à la conjoncture et de facteurs internes. Cette problématique a par ailleurs l'avantage de dépasser le débat historio- graphique traditionnel sur le caractère intentionnel ou conjoncturel de la politique extérieure de Staline, resituant l'événement majeur du pacte germano-soviétique dans une évolution plus globale des perceptions et des méthodes du système stalinien3.

Eléments de périodisation

Dans l'évolution des relations franco-soviétiques durant les années 1930, on constate, après un étiage qui dure de 1927 à 1931, une amélioration progressive jusqu'en 1936 puis une dégradation à partir de 1937. Dès 1931, s'opère un rééquilibrage diplomatique de la politique extérieure soviétique en faveur de la France, les bonnes relations nouées entre l'Allemagne et l'URSS depuis Rapallo perdant au même moment leur tournure exclusive4. Dans le contexte de la « construction du socialisme clans un seul pays » qui signifie aussi la volonté d'acquérir une puissance économique et militaire, la diplomatie se fixe comme objectif de réinsérer l'URSS clans le concert international et de garantir ses frontières contre toute provocation armée. L'appui de la France apparaît dès lors nécessaire. Qui d'autre que la France, véritable puissance du continent et gardienne des traités, peut retenir la Pologne et la Roumanie de menées antisoviétiques, qui d'autre qu'elle peut assurer à l'Union soviétique une place au sein des organisations internationales comme la Société des Nations? Deux hommes jouent alors un rôle majeur clans l'accélération du rapprochement franco-soviétique, Louis Barthou et Maxime Litvinov. Tous deux, conscients du nouveau danger hitlérien, à la recherche de garanties de sécurité afin de pallier l'insuffisance de leur propre défense nationale, considèrent la sécurité collective comme un outil possible de dissuasion et sont à la recherche de toutes les combinaisons diplomatiques possibles afin de brider, de neutraliser l'Allemagne nazie. Leur idée de pacte oriental et, à défaut, de pacte franco-soviétique d'assistance mutuelle, aboutit sous une forme édulcorée en

[Les notes se trouvent en fin d'article!

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