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Les Zeppelins attaquent à Revigny
II y quelques mois, Monsieur Jean Alloitteau, ami de la BDIC, me demandait confirmation de quelques informations sur «l'affairedu zeppelin de Revigny» le 21 février 1916. Contraint d'avouer mon ignorance, je fis quelques recherches et «découvris», grâce à Paulette Migliorini, de superbes photos concernant cette «affaire» qui fut sans doute l'un des tous premiers combats anti-aériens. Dès lors il devenart à la fois nécessaire et aisé de rapprocher le témoignage photographique du témoignage humain ; Jean Alloitteau, qui a assisté au combat de Revigny-sur-Orlain le 21 février 1916 (et qui entre dans sa 93e année) a très aimablement accepté de se prêter au jeu.
Stéphane COURTOIS
■ C'était la deuxième année de la Grande guerre et les tranchées ennemies, plus ou moins proches les unes des autres, formaient une capricieuse ligne brisée de la Mer du Nord à la frontière suisse. La guerre «de tranchées» s'était définitivement installée et s'organisait à grand renfort de matériel. L'ensemble du Front était assez calme, sauf aux points où le relief pouvait donner une supériorité stratégique à l'adversaire. C'était lecas de la Main de Massiges où se livrait sans répit
l'impitoyable combat des mines et camouflets.
Au Parc du Génie du 4e Corps d'Armée, installé au sud de Valmy, près de Dampierre le Château, et chargé d'approvisionner le secteur en matériel lourd de toute sorte aussi bien qu'en outillage (instruments défensifs et offensifs, fusées, grenades, etc.), on était en liaison constante avec les combattants ; et cela d'autant plus que le capitaine Fay, notre incomparable chef, avait la volonté de vérifier,
ter, d'apprécier lui-même toute chose, supportant difficilement de vivre à l'abri du danger et par suite soucieux d'apporter le maximum d'aide à nos malheureux frères enlisés dans les tranchées.
Au cours de la journée, quelques «cages à poules» se promenaient lentement au-dessus des lignes, narguant les obus d'une artillerie antiaérienne encore peu efficace (de part et d'autre). Ces «cages à poules» étaient des biplans d'observation ; j'étais monté dans l'un d'entre
Les auto-projecteurs de la 17' section qui éclairèrent le Zeppelin jusqu'à sa chute