LE NEO-RACISME DIFFERENTIALISTE.
SUR L'AMBIGUÏTE D'UNE EVIDENCE COMMUNE ET SES EFFETS PERVERS
L'ELOGE DE LA DIFFERENCE^*)
Pierre-André TAGUIEFF
CNRS
L'intransmissible et le mélange
:
- "Les produits de l'esprit passent aisément les frontières : dans tous les peuples les individus peuvent en jouir également et les apprécier. Mais les qualités du caractère ne se transmettent pas d'une nation à l'autre".
Jacques Boulanger, Le sang français, Paris, Denoël, 1943, p. 156.
- "L'expérience, donc, et la logique veulent que les bas-fonds de la décadence esthétique se situent dans les lieux les plus cosmopolites de la planète : grandes villes d'Occident, monstres fébriles, pieuvres qui sucent tous les sangs, New-York, San-Francisco, Londres, Paris, ramas d'influences juxtaposées, de promiscuités malsaines" .
Michel Mourlet, "L'art déraciné", Matulu, 15, juin 1972, p. 3.
- "Plus d'ethnies, plus de peuples (...), plus de Jaunes, plus de Blancs, plus de Noirs, mais le grand Tout, l'informel, l'indifférencié, le monde gris".
Eric le Naour, Bretagne Action, 15, janvier 1970, p. 15.
L'apogée du dif férentialisme
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- "Le racisme national-socialiste, c'est la défense de la race, la protection de toutes les races dans leur originalité propre, et à travers elles des valeurs culturelles et artistiques dont elles ont été la condition et qui sont leur propore expression. Dès lors, la question ne se pose pas en termes
(*) Communication au 3e colloque international de lexicologie politique, INaLF/CNRS, ENS de Saint-Cloud, 10-13 septembre 1984
Langage & Société, n° 3*t, décembre 1985
