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Signifiant saussurien et signifiant lacanien

[article]

Année 1985 77 pp. 105-116
Fait partie d'un numéro thématique : Le sujet entre langue et parole(s)
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Michel Arrivé

SIGNIFIANT SAUSSURIEN ET SIGNIFIANT LACANIEN

Pourquoi cet article, au titre à la fois modeste et prétentieux ? Je voudrais d'abord le justifier — à tout le moins justifier sa présence ici — d'un triple point de vue.

D'abord dans mon histoire personnelle. Elle m'intéresse. Elle n'intéresse que moi ? Si elle est exceptionnelle. Or, je pense qu'elle ne l'est pas. Je crois donc utile de dire, avec toute la naïveté souhaitable, de quelle façon, il y a près de vingt ans, tout juste après la publication en volume des Ecrits, j'ai commencé à lire Lacan. De Lacan non encore lu, je ne savais que deux choses, qui me paraissaient étroitement liées, et qui le sont sans doute effectivement : d'une part la formule « l'inconscient est structuré comme un langage », d'autre part la place, qu'on me disait prédominante dans la théorie, du concept de signifiant. Je me croyais et me disais, à cette époque déjà lointaine, linguiste. Je me flattais d'entrevoir à peu près ce que peut être un langage, et d'avoir quelques lumières point trop obscures sur le signifiant. D'où mon fol espoir : croyant savoir comment est structuré un langage, j'allais apprendre — mieux : je savais déjà, sans savoir que je le savais — comment est structuré l'inconscient. Espoir naturellement déçu dès la lecture des premières lignes de Lacan : le langage comme quoi est structuré l'inconscient ne se confond pas avec le langage tel que le conçoivent les linguistes. Pendant obligé de cette première constatation : le signifiant lacanien ne se confond pas avec son homonyme (et éponyme) saussurien. D'où une première nécessité de la naïve recherche dont je donne aujourd'hui quelques lambeaux épars : qu'y a-t-il de commun entre le signifiant saussurien et le signifiant lacanien ?

D'autant que la question ainsi posée me paraissait alors — et, pour quitter l'histoire, me paraît toujours — avoir un intérêt théorique crucial pour la linguistique. Tout lecteur de Lacan est frappé par l'extrême redondance de l'axiome « il n'y a pas de métalangage ». Formule qu'il conviendrait évidemment de suivre dans sa complexe évolution proprement lacanienne et d'analyser en détail dans ses implications. J'essaie de le faire ailleurs (Arrivé, 85 a). Une lecture possible de l'axiome consiste à lui faire mettre en cause jusqu'à la possibilité même de la linguistique : qu'est-ce qui fonde la linguistique, sinon l'existence même du métalangage ? Et comment la linguistique peut-elle subsister s'il est vrai qu'il n'y a pas de métalangage ? Problème d'autant plus embrouillé qu'il arrive bien à Lacan, en plusieurs points, de tenir le discours même du linguiste. Or on sait qu'il existe une connexion évidente entre la théorie saussurienne du signe et la théorie du métalangage. Cette connexion n'apparaît pas explicitement chez Saussure lui-même — qui, pour d'évidentes raisons historiques, n'utilise pas la notion de métalangage. Mais on peut la trouver en pointillés. Et elle apparaît explicitement chez Hjelmslev (68-71 et 71), puisque la théorie des métasémiotiques est directement articulée sur la théorie de la « Stratification du langage » — on sait que c'est le titre d'un article des Essais linguistiques. Ainsi commence à se faire jour une question : la dénégation lacanienne du métalangage ne

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