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Un spécimen unique de l'art tahitien

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Un spécimen unique de l'art tahitien. — C'est un fait bien connu que l'art de Tahiti et des autres îles de la Société était peu développé — du moins en comparaison avec d'autres groupes polynésiens comme les Marquises, l'île de Pâques et la Nouvelle-Zélande — et les nombreuses statues de pierre (ti'i) trouvées jusqu'ici ont toutes été extrêmement grossières. Lorsque, récemment, à mon retour à Tahiti après une longue absence, un de mes proches voisins, M. Pierre G..., me dit qu'il avait découvert un ti'i très intéressant ce fut donc sans m'attendre à quelque chose de sensationnel que je l'accompagnai chez lui, au district de Paea, sur la côte Ouest de l'île, à exactement 19 kilomètres de Papeete. A ma très grande surprise, cependant, M. G... me montra une statue de pierre rouge magnifiquement exécutée et d'une originalité frappante. (Voir fig. 1).

Les bras et les jambes étaient comme d'habitude plies mais ils étaient beaucoup plus artistiquement intégrés et sudordonnés à la forme ovale de la pierre que sur aucune autre statue que j'ai vue. (Voir fig. 2). Sur le ventre, le ti'i avait une figure, semblable à celle d'un petit bébé, gravée en haut relief. Un autre trait remarquable était la ressemblance phallique de la tête. (Voir fig. 3).

M. G... découvrit cette statue en mai 1954, peu après qu'un fort violent ouragan suivi d'une marée extrêmement haute eut frappé la côte ouest de Tahiti. La mer creusa profondément la plage et emporta des tonnes de sable et de terre de la propriété habitée par M. Gobillard, comme de bien d'autres du district. La statue de pierre, recouverte de mousse et de terre, fut trouvée sur la plage au voisinage immédiat d'une coupure fraîche du terrain. Il est donc évident que l'image est authentique. L'époque à laquelle ce ti'i a été enterré est naturellement impossible à déterminer avec certitude, mais il le fût sûrement pour la raison décrite par Teuira Henry, quand elle dit dans Tahiti aux Temps anciens (traduit par Bertrand Jaunez, Publication de la Société des Océanistes, n° 1, Paris, 1951, p. 216) : « Lorsque les tahutahu voulaient cesser leurs relations avec un ou plusieurs ti'i, ils allaient les enterrer en secret dans un terrain isolé ou hanté. Après avoir creusé un trou pour chaque image, ils disaient adieu à l'esprit représenté, qui quittait sa forme terrestre et retournait aux ténèbres. Cette opération s'appelait fa 'arue-tï ï (Abandon de chercheurs). Dans certains cas les esprits ainsi enterrés hantaient les sorciers et leurs familles qui en concluaient que les ti'i n'étaient pas contents de leurs sépultures ; ils en cherchaient alors de plus appropriées jusqu'à ce que les esprits se tiennent tranquilles. Ces croyances étaient si ancrées chez les indigènes que lorsque l'idolâtrie fut abolie, ils eurent soin d'enterrer tous les ti'i, n'en laissant tomber que fort peu dans les mains des étrangers. »

En qualifiant cette statue d'unique, je n'ignore pas, bien entendu, que des statues de bois, ornées de petites images similaires en relief, existent dont la plus connue est la grande statue de Rurutu, envoyée en Angleterre par les missionnaires de la London Missionary Society et qui se trouve actuellement au British Museum (Voir Tischner : Oceanic Art, Londres, 1954, p. 82). Cependant ce n'est

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