Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Dons et contre-dons de mariage en Mauritanie : étude comparative en milieu toucouleur, soninké et maure

[article]

Année 1991 61-1 pp. 107-125
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 107

VÉRONIQUE DE LA BROSSE

Dons et contre-dons de mariage en Mauritanie

Etude comparative en milieu toucouleur, soninké et maure

Les contre-dons de mariage, dont je me propose de montrer l'importance face à la « dot » et aux cadeaux donnés par le mari, s'inscrivent ici dans le contexte de sociétés sahéliennes très hiérarchisées, où une prestation matérielle sans réciprocité indique généralement un rapport inégalitaire.

Si l'on omet souvent de se pencher sur la question d'éventuels contre-dons de la famille de l'épouse venant équilibrer l'apport du mari, c'est que l'on a tendance à considérer l'épouse elle-même, ou ses enfants à venir, comme la contre-prestation en échange de la dot.

En Mauritanie, si la femme mariée souffre d'une condition inférieure en raison de pratiques comme la répudiation ou la polygamie, le mariage ne peut se résumer à l'acquisition, par l'homme, d'une épouse. Tout comme son mari, la femme est membre de la communauté musulmane et dotée d'une parenté dont elle peut se réclamer jusqu'à sa mort ; elle ne saurait par conséquent être considérée comme un objet d'échange, même symbolique.

C'est pour réaffirmer ce statut, et pour réfuter publiquement toute assimilation des cadeaux du mari à un quelconque « prix de la mariée », que la famille de l'épouse restitue à celle de l'époux, sous la forme de multiples contre-dons et souvent avec une surenchère, tout ce qu'elle en a reçu.

Dans la volonté systématique de rembourser au mari la moindre de ses prestations, on aperçoit à la fois une démarche individuelle et une démarche collective. Démarche collective, celle du groupe de parenté qui pose son statut et sa cohésion face à l'autre famille, tout en se portant garant et témoin du mariage. Démarche individuelle, celle de la mère de la mariée qui, à force de cadeaux, finit par faire de son gendre un débiteur.

L'approche comparative fait apparaître une intéressante similitude entre les pratiques de trois groupes ethniques qui insistent en général sur leurs particularismes socioculturels. La symétrie est presque parfaite entre les systèmes de prestations matrimoniales des sociétés soninké et toucouleur établies dans la région du fleuve Sénégal, au sud du pays. Mais les ressemblances sont a priori plus étonnantes si l'on met en parallèle, d'un côté, le milieu soninké-toucouleur, négro-africain et sédentaire, et de l'autre, le milieu maure, arabo-berbère et de tradition nomade ou semi-nomade ; ou même, si l'on compare, à l'intérieur du groupe maure plus diversifié dans son mode de vie et son origine géographique, et où la distinction entre gens libres (les Beidane ou Maures blancs) et anciens captifs (les Haratines ou Maures noirs) est plus apparente que chez les « gens du Fleuve », différentes tribus ou fractions de tribu. Dans tous les milieux que j'ai pu étudier, la logique des prestations matrimoniales est la même, les cadeaux de la famille de l'épouse venant contrebalancer l'apport du mari.

Journal des africanistes, 61 (1) 1991 : 107-125.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw