Le marché noir en Aveyron vu à travers la presse
Jean-Philippe MARCY
Cette étude du marché noir en Aveyron est vue à travers les journaux suivants : Le Journal de l’Aveyron, La Revue religieuse du diocèse de Rodez, Le Bulletin de La Solidarité aveyronnaise et Le Rouergue paysan. Elle s’est fixée trois buts : mesurer l’importance des achats parallèles, voir leur évolution et étudier les ripostes mises en place par le pouvoir.
Le Journal de l Aveyron, imprimé à Rodez est un hebdomadaire dirigé par Pierre Carrère qui aurait fait partie du mouvement des Croix de Feu1. Il diffuse toutes les décisions provenant des autorités, notamment préfectorales (décrets, arrêtés, règlements). Il publie également les condamnations de tous ceux qui enfreignent la loi en matière de prix, de marché noir.
La Revue religieuse du diocèse de Rodez est le journal de l'évêché. L'évêque Mgr Challiol, ancien aumônier militaire, a servi sous les ordres de Pétain en 1917-1918. «Le siège épiscopal de Rodez lui aurait été attribué sur intervention du général de Castelnau »2.
Le Bulletin de La Solidarité aveyronnaise est le journal du docteur Ayrignac3, il contient des informations à propos de la naissance de la Corporation paysanne. Le responsable de La Solidarité aveyronnaise ne peut admettre que l'on touche à la foi, à la langue et à l'indépendance des paysans rouergats4. Le 18 décembre 1938, il crée l'Union départementale des syndicats paysans du Rouergue.
Enfin Le Rouergue paysan est le journal de la Corporation paysanne.
1 . Daniel Cordier, Jean Moulin l'inconnu du Panthéon, vol. 2, Paris, J.-C. Lattès, p. 86.
2 . Geneviève Moizet, Presse, église catholique et opinion publique, Mémoire de maîtrise, Université de Toulouse le Mirail, 1993, p. 19.
3. Le docteur Ayrignac, gastro-entérologue à l’Hôpital Saint-Joseph, a fondé en 1907 La Solidarité aveyronnaise dont le but est de maintenir et diffuser les traditions ancestrales de l’Aveyron. Ses principes sont fortement teintés d’une idéologie conservatrice. Le pays a été intoxiqué par les idées modernes, les paysans sont les meilleurs défenseurs de la tradition.
4. Bulletin de Solidarité aveyronnaise, A.D. p. 232.
