des ethnies et de l'impérialisme
dans la genèse des nations
des classes et des états en afrique
FRANCIS DE CHAS SE Y
À propos du conflit dans le Sahara occidental
Comme tous les autres conflits qui se développent aujourd'hui en Afrique ou y demeurent encore latents (Somali-Ogaden-Djibouti-Ethiopie ; Tchad-Bornou-Kanem-Lybie ; Zaïre-Schaba-Angola, etc.) celui du Sahara occidental a au moins deux dimensions : L'une de « guerre civile » entre peuples et ethnies dont les contours sont restés moins fixés que ceux des frontières d'Etat issues de la colonisation et aujourd'hui remises en cause ; l'autre, de conflit international larvé entre puissances et super-puissances mondiales. Toute analyse sérieuse doit par définition essayer de « dénouer » ces deux dimensions inextricablement nouées dans la réalité. Pour cela, il faudrait entre autre pouvoir dans chaque cas : remonter jusqu'à un passé historique précolonial et proprement africain, longtemps figé par les colonisations, ravivé aujourd'hui à sa manière par des contradictions de classes, d'Etats et de nationalités ; élargir la perspective aux rapports de force à l'échelle mondiale tels qu'incarnés et partiellement cristallisés en ce point du globe.
Ce ne sont donc que quelques présupposés (précoloniaux, coloniaux et néocoloniaux) de la situation actuelle que l'on voudrait rappeler ici. Cette « archéologie » du conflit sahraoui peut éclairer la dialectique socio-politique complexe et mouvante qui s'y joue.. Elle m'amène en même temps à résumer à grands traits ce que j'ai essayé d'analyser en détail ailleurs (1) : la genèse spécifique et conflictuelle dans cette partie de l'Afrique, de classes et d'Etats, de nationalités et de nations, à partir de formations socio-ethniques précapitalistes et sous l'impact de (pour et contre) l'impérialisme particulièrement français.