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Richesse en phonèmes et richesse en locuteurs

[article]

Année 1961 1-1 pp. 5-10
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RICHESSE EN PHONÈMES ET RICHESSE EN LOCUTEURS

par

ANDRÉ G. HAUDRICOURT

1. Vogt, The Phonetic of the Ubykh Language (Communication au XXVe Congrès international des orientalistes, caucasologie, 11 août i960, à 16 h.) ; G. Dumézil, « Les Gutturales de l'Oubykh », B.S.L., 51, 1, pp. 176-180 (1955) ; G. Dumézil, Contes et Légendes des Oubykhs, T.M.I. E., 60, pp. xin-105 (1957) >" G. Dumézil et A. Namitok, « Le Système des sons de rOubykh », B.S.L., 50, 1, pp. 162-189.

2. En général, il y a dans le système phonologique d'une langue plus de consonnes que de voyelles, et les langues riches en voyelles ne peuvent pas entrer en lice pour le nombre total des phonèmes ; ainsi le khmer, qui, avec ses 30 voyelles, est probablement l'un des plus riches de ce point de vue, n'a que 18 consonnes, ce qui donne un total de 48 phonèmes.

3. N. Jakovlev et D. A. Ashkhamaf, Grammatika adygeiskogo literaturnogo jazyka, Ak. Nauk S.S.S.R., 1941, p. 424 ; N. F. Jakovlev, « Izuchenie jafeticheskikh jazykov sever-

Les faits

Ces dernières années, G. Dumézil et H. Vogt ont décrit une langue caucasienne, l'oubykh, qui est probablement la langue du monde ayant le maximum de consonnes : J81. En revanche, elle ne possède que trois voyelles, ce qui fait néanmoins un total de 81 phonèmes2. Cette langue caucasienne occidentale n'est plus parlée que par quelques vieillards et est sur le point de s'éteindre. Y a-t-il un rapport entre le fait qu'elle ne soit plus parlée que par un petit nombre de locuteurs et le fait qu'elle soit très riche en phonèmes ?

La diminution du nombre des gens qui la parlent s'explique par des événements historiques. Lors de la conquête du Caucase par les Russes, en 1864, tous les Oubykh ont quitté leur terre natale pour aller s'installer en Turquie où ils ont été dispersés dans différents villages, parmi d'autres Caucasiens, et ils sont maintenant en train d'abandonner leur langue au profit du tcherkesse ou du turc. Toutefois, si ces circonstances historiques ont pu rendre inévitable la disparition prochaine de cette langue, c'est qu'elle était déjà parlée par beaucoup moins de personnes et occupait un territoire plus restreint que les langues caucasiennes voisines. Or celles-ci, quoique ayant le même système vocalique, sont moins riches en consonnes : tcherkesse-adygé, dialecte temirgoi-abadzekh : 57, dialecte bjedoukh-chapsoug : 66, kabarle : 48, abazine : 65, abkhaze-bzyb : 4c3.

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