I u u I Un dernier hiver à Pincevent: les Magdaléniens d nivea V V 0 135
Gallia Préhistoire, 48, 2006, p. 1-180 © CNRS Éditions ons ons , Paris, 2006 nord aurait été constituée de restes d’animaux chassés à l’automne, tandis que celle située au sud-est résulterait plutôt de rejets effectués lors de la période hivernale. Par ailleurs, si l’on admet, comme cela est suggéré par l’analyse de la répartition des silex, que la quasi-absence de restes osseux dans l’aire associée au foyer T125 peut être le résultat d’un nettoyage fréquent de cette aire d’activité, on peut supposer que les quelques fragments qui y ont été «oubliés » correspondent à l’un des derniers apports de parties consommables autour de ce foyer. En conséquence, les relations de contemporanéité relative mises en évidence entre les deux éléments découverts dans cette aire et la concentration sud-est suggèrent que celle-ci a été constituée postérieurement au dépôt automnal du nord. Enfin, il faut noter que la série dentaire C3 isolée au nord est située à moins de 1 m d’un élément de silex raccordant avec l’aire sud-est (fig. 96). S’il n’est pas possible de savoir si les occupants sont restés de façon continue depuis la fin de l’automne jusqu’au printemps, il est évident que les dépôts du sud-est étaient encore suffisamment visibles pour que l’on ait pu sélectionner dans les produits de silex un ou quelques supports utiles pour réaliser une activité spécifique liée au traitement d’un jeune cheval abattu entre avril et juin. Ces premiers éléments de chronologie relative de la mise en place des dépôts donnent quelques indications sur la manière dont les Magdaléniens ont géré l’espace au cours du temps. À partir des témoins fauniques, il apparaît maintenant que cet espace s’est en partie structuré au rythme des saisons et que la discontinuité spatiale des vestiges osseux coïncide avec un changement dans la saison d’abattage. Pour aller plus loin, il faut désormais s’assurer que ces différents secteurs n’entretiennent pas tout de même de relations. Cela nécessite plus qu’un examen des quelques séries dentaires sur lesquelles la saison d’abattage a pu être déterminée. Des tentatives de raccords entre les différents fragments de parties anatomiques devront être réalisées prochainement en dépit de leur médiocre état de conservation et cela permettra peut-être de savoir, par exemple, à quel moment de l’occupation a été déposée l’accumulation des déchets osseux de W 125. Nous avons vu (fig. 34, p. 50 et fig. 96, p. 118) qu’une circulation des éléments en silex a pu être mise en évidence entre ces différentes aires mais elle ne témoigne guère que des nombreux déplacements au sein de l’unité et ne permet pas, pour l’instant, de percevoir aussi finement la microchronologie esquissée à partir des vestiges osseux.
G . D Debout, O. Bignon, J. G G. E Enloe L’organorganorganorganorganisasationon généralegénéralegénéralegénéralegénéralegénéralegénéralegénérale du du t errerrerr itoirere domesdomesdomesdomesdomestiquequeque de lde l de l’ununité Té Té T125
L’analyse préliminaire de la répartition des diverses catégories de vestiges a confirmé, dans ses grandes lignes, l’organisation de la configuration générale des vestiges telle qu’elle avait été perçue à la fouille. Les quelques liaisons mises en évidence par les raccords entre éléments de silex ou des remontages de débitages confirment qu’il s’agit bien d’un espace cohérent constitué de trois importantes concentrations adjacentes et d’aires ponctuelles d’activité et de rejet périphériques. Bien que difficile à démontrer formellement, l’hypothèse d’une occupation continue pendant plusieurs mois d’hiver (au moins de fin novembre à mars) est la plus vraisemblable, compte tenu des larges possibilités en ressources animales consommables et de l’extraordinaire somme des activités révélées par le nombre d’outils intensément utilisés et la quantité des produits liés aux combustions.
Un abri construit
D’emblée, il apparaît que l’aire centrée autour du foyer T125 est celle qui a regroupé le maximum d’activités quotidiennes même si, paradoxalement, elle apparais-sait à la fouille comme la plus dégagée par rapport aux deux concentrations de pierres du nord et du sud-est (pl. X XV, p. 179). Marquée par une vaste nappe plus ou moins circulaire de vestiges de petite taille, couvrant une aire de 5 à 6 m de diamètre, elle regroupe, en effet, près des deux tiers des outils retouchés, un tiers des lamelles à dos et la majorité des produits de taille «utiles » (lames et lamelles régulières, plus ou moins usagées), alors que les plus gros déchets de débitage et les nucléus en sont absents. Le petit module et le faible nombre de pierres chauffées, en dehors du grand foyer T125, et la rareté remarquée de restes alimentaires (déchets osseux) ont permis de conclure à des nettoyages répétés de cet espace d’activités. On y retrouve pourtant tout un ensem-ble d’autres témoins «discrets » (sensu A. Leroi-Gourhan), peu encombrants, dont la plupart des objets domestiques et, notamment, un briquet d’hématite, des supports en plaquettes de schiste, de petits fragments de polissoirs en grès tendre ainsi que des fragments de colorants et des éléments de parure usagés, sans doute perdus au cours de l’occupation.
