La grotte d'Arancou dans le contexte régional magdalénien
À la suite des circonstances évoquées au début, les travaux menés dans la grotte du Bourrouilla depuis la première visite ont amené un certain nombre de découvertes qui précisent et parfois modifient grandement nos connaissances sur la Préhistoire de cette extrémité occidentale des Pyrénées que constitue le versant nord du Pays basque. Les limites de ces résultats ont déjà été exposées en introduction : les déblais de la fouille clandestine, au fond de la grotte, manquent évidemment des œuvres d'art mobilier les plus spectaculaires et sont irrémédiablement mélangés ; le sondage à l'extérieur lui n'est qu'un sondage, malgré son ampleur inusitée due aux circonstances. Il n'y a pas lieu ici de reprendre toutes les conclusions des études précédentes mais seulement d'esquisser une synthèse des principaux apports de ce gisement à la connaissance du Magdalénien des Pyrénées. Et d'abord, il n'est pas inutile de réviser sommairement nos connaissances sur le Magdalénien de cette microrégion.
On peut rassembler dans une même région naturelle le piémont nord du Pays basque, le sud du département des Landes, c'est-à-dire la Chalosse et le Béarn, ce qui englobe à peu près le bassin de l'Adour {cf. fig. I, p. 4). Le Magdalénien y est connu par un nombre de sites limité. Les raisons ne tiennent sans doute pas à la faiblesse du peuplement mais plutôt, en partie, à la manière dont celui-ci se manifeste.
Il semble que le Magdalénien apparaisse rarement en plein air dans la région. Il est absent des prospections de plein air menées par nous-même dans les landes de Saint- Pée-sur-Nivelle, Ahetze et autour de Bayonne, hormis la station dite d'Anglet, découverte vers 1860 (Détroyat, 1878; Passemard, 1924; Chauchat, 1968). De cette station, nous ne connaissons qu'un lot de matériel visiblement trié où de très beaux burins de Lacan voisinent avec d'abondants grattoirs unguiformes... et quelques pièces visiblement néolithiques. Quoique l'emplacement de cette station soit maintenant connu par de nouveaux documents, à la limite sud du sable des Landes dans le quartier de Fontaine-Laborde (collection J. Baudet), elle est probablement de nouveau inaccessible sous un ensemble résidentiel. De même, l'examen des anciennes collections provenant de la région (collection Emile
