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5. Les potins gaulois que cachent-ils ?

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Les potins gaulois : typologie, diffusion, chronologie. Etat de la question à partir de plusieurs contributions

Année 1995 52 pp. 137-141
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Les potins gaulois

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5. Les potins gaulois que cachent-ils ?

Katherine Gruel

Ce premier essai de synthèse montre combien nos connaissances peuvent encore évoluer sur ce sujet. Tout d'abord, la mise en évidence d'une classification typologique et analytique interne à chaque série, précédemment définie, montre la réalité de groupes régionaux et/ou chronologiques. Cela permet une dilatation plus vraisemblable de la période d'utilisation de ces potins. Les quelques typologies présentées ici ont déjà prouvé leur pertinence en distinguant les types dominants des potins « à la grosse tête » du mont Beuvray de ceux d'Alésia et a fortiori de ceux rencontrés communément en Suisse ou en Allemagne. Les classes des potins « à la tête diabolique » se différencient nettement de ceux dits « au long cou » de la vallée du Rhône et d'Auvergne. La difficulté maintenant reste à intégrer les découvertes anciennes ou même relativement récentes comme Besançon dans ces nouvelles typologies sans publication photographique ou dessinée. Ce premier obstacle ayant été franchi, on peut espérer qu'une chronologie relative va s'établir au fur et à mesure de leur découverte en stratigraphie.

Il est d'ores et déjà intéressant de constater que le type de potin « à la grosse tête » contenu dans les fossés d'Alésia, correspond à la série tardive, dite GT A9, de la nouvelle typologie, très commune au mont Beuvray dans des niveaux préaugustéen et augustéen. Cela permet d'avancer l'hypothèse d'une antériorité par rapport à -52 des types GT Al à A8 (ceux de Bâle, du mont Vully, des niveaux anciens du mont Beuvray) et d'une probable postérité des GT A9 et A10, présents sur le site gallo-romain d'Alésia et le site gallo-romain du mont Beuvray. Ce n'est que par l'étude comparée des faciès monétaires inter-sites et plus rarement par niveau chronologique sur un même site qu'il va à présent être possible d'affiner la chronologie de circulation de ces potins. Le faciès monétaire d'un site donne l'image de la circulation monétaire sur le site durant sa phase d'activité en amplifiant celle du dernier état. Il est souvent difficile d'aller plus loin par

ce statistique. Nous ne désespérons pas de donner à ces potins valeur de traceur chronologique ; il suffirait pour cela de quelques découvertes en contexte bien daté. Certains types sont attestés dans des contextes stratigra- phiques antérieurs à la guerre des Gaules, essentiellement dans les horizons de La Tène Dl. Certains voudraient même les voir apparaître dès la fin de La Tène C2, mais les ensembles clos sont encore trop rares à cette période pour considérer cette proposition autrement que comme une hypothèse encore très sujette à caution. Cependant la grande masse des émissions de potins date de La Tène D2 ; elles sont contemporaines et essentiellement postérieures à la conquête romaine.

Par ailleurs, les inventaires régionaux présentés ici ont permis de définir géographiquement le phénomène même si quelques sites du Poitou, des Pays de la Loire (non encore publiés) ou d'Aquitaine viennent ponctuellement compliquer le phénomène. Les potins gaulois ont essentiellement circulé d'une part en Gaule du Centre et du Centre-Est étendue vers l'est à la Suisse et à l'Allemagne de l'Ouest et du Sud-Ouest, ainsi qu'à la Bavière et à la Bohême, là ils couvrent la zone des oppida; d'autre part, en Gaule Belgique, où ils sont plus généralement associés aux sanctuaires, et en Bretagne insulaire. Il faut cependant distinguer quelques grandes séries à diffusion très large, comme le potin « à la grosse tête », celui « à la tête diabolique », « au sanglier » ou « au personnage courant », et la majorité des émissions dont l'usage reste limité à un territoire très réduit, souvent un site et ses abords, comme les séries de Villeneuve-Saint- Germain, Digeon, Bois l'Abbé.

Mais comment intégrer les premiers potins dans une société encore trop faiblement monétarisée pour accepter des monnaies fiduciaires ? Quel rôle monétaire, para- monétaire ou autre, ont-ils joué à l'origine, pour que, très naturellement, dans la phase de pénurie monétaire consécutive à la guerre des Gaules, ils deviennent un des principaux moyens d'échange ?

Gallia 52, p. 1-144 © CNRS Éditions, Paris 1996

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