DÉCOUVERTES ARCHEOLOGIQUES EN NÉBOUZAN
(Haute-Garonne) de 1945 à 1948
par MM. Georges Fouet et Michel Labroussb *
« Pays d'Etat » jusqu'à la Révolution, le Nébouzan féodal tirait son origine d'une enclave démembrée du Comminges en 1250 avec le titre de vicomte. Ce Nébouzan primitif, comprenant les huit paroisses de Balesta. Blajan, Larroque, Lespugue, Nizan, Sàint-Plancard, Sarrecave et Sarre- mezan 2, forma la partie centrale de la chû tellenie de Saint-Plancard et de l'archiprêtré de Nébouzan.
Ce dernier, de création probablement très ancienne, englobait un territoire un peu plus étendu. Au "nord et à l'ouest, sa limite coïncidait avec une zone de landes longeant le Magnoac qui marquait la frontière de l'évêché de Gomminges dont il faisait partie et constitue encore aujourd'hui celle des départements de la Haute-Garonne et des Hautes- Pyrénées3; au sud, il s'étendait jusqu'à la bande de landes située près de la Louge et de la Noue en deçà de la ligne de coteaux dominant au nord la plaine de la Garonne et de la Neste; à l'est, il était fermé par la barrière rocheuse des Petites Pyrénées. Gontrôlant ainsi la haute Save et les vallées annexes, véritable « pays » naturel entouré d'une ceinture de bois et de landes, il parait calqué sur un pagus antique.
Les huit paroisses primitives de la vicomte correspondent peut-être à l'étendue d'un grand domaine de la fin de la période romaine qui aurait traversé à peu près intact les siècles du haut. Moyen Age. Le nom même de Nébouzan est d'origine romaine et représente un ancien Nepo- tianum, domaine de Nepos ou mieux de Nepotius 4, dont le centre doit être cherché dans le Nébouzan primitif. M. Lizop a -suggéré d'identifier ce centre avec la grande villa située près de Montmaurin dans la vallée
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(1) Toutes les fouilles ont été l'œuvre personnelle de G. Fouet; leur mise en œuvre et la rédaction du présent article résultent de la collaboration de G. Fouet et de M. Labrousse, avec le concours de M. Coustures; tous les plans ont été dressés par G. Fouet; M. Coustures a participé activement aux fouilles de la nécropole de Clarac.
(2) Sur le Nébouzan primitif, voir le premier chapitre de la Notice du Nébouzan de Jean Bourdette dans la Revue de Comminges, XIV, 1899, pp. 212-221.
(3) Ces paroisses sont aujourd'hui comprises dans le département de la Haute- Garonno, arrondissement de Saint-Gaudens, cantons de Montréjeau (Balesta et Saint- Plancard). et de Boulogne-sur-Gesse (Blajan, Larroque, Lespugue, Nizan, Sarrecave et Sarremezan). Seule, la poche de Bazordan s'est trouvée incluse dans les Hautes-Pyrénées.
(4) P. Skok, Die mit den Suffixen -acum, -anum, -ascum und -uscum gebildeten sudfranzôsischen Ortsnamen, Halle, 1906, pp. 112-113, n° 213; cf. Albert Dauzat, La toponymie française, Paris, 1946, p. 281, n° 241: la formation parallèle en - acum a donné Nébouzac (Cantal) et Nébouzat (Puy-de-Dôme).
