A BEL LEFRANC
1863-19.V2
Abel Lefranc, qui s'est éteint le 26 novembre 1952, a enseigné* trente-cinq ans, de 1901 à 1936, à l'École des Hautes Études. Il s'y était inscrit pour la première fois en 1882; ne se destinant pas à l'enseignement, mais, comme on dit aujourd'hui, à la « recherche », il n'a jamais brigué de titre universitaire et si la curiosité qu'il a toujours eue d'approcher toutes les personnalités politiques ou littéraires de son temps l'a certainement amené à suivre peu ou prou les cours des maîtres les plus éminents de la Sorbonne et du Collège de France, c'est aux conférences qu'il a fréquentées ici assidûment pendant quatre ans et à, l'enseignement de l'École des Chartes qu'il a dû presque exclusivement sa formation- scientifique.
Né à Élincourt-Sainte-Marguerite (Oise) le 27 juillet 1863, Abel Lefranc fit ses études secondaires au petit séminaire de Noyon où son père était percepteur; l'un de ses oncles était notaire à Lassigny, toute sa famille avait de profondes racines dans le pays picard; lui-même y était fort attaché.
Entré à vingt ans à l'École des Chartes, il y est l'élève, entre autres, de Léon Gautier, de Paul Meyer,. de ■ Montaiglon et le condisciple de Maurice Prou, de Brutails, de Charles-Victor Langlois, de Funck-Brentano, d'Henri Stein, d'Alfred Coville, avec qui il se liera plus ou moins étroitement.
A l'École des Hautes Études, il s'inscrit à la conférence d'Hano- taux, son compatriote, qui traite des sources de l'histoire du XVIIe siècle; ces leçons, bientôt interrompues par la nomination du jeune maître de conférences comme conseiller d'ambassade à Constantinople, ont laissé un souvenir inoubliable : Abel Lefranc y présenta son premier travail sur Noyon à l'époque de la Ligue; une amitié qui ne se démentit jamais lia le maître à l'élève. Il est en même temps le disciple de Giry, bientôt son ami, lui aussi; c'est de cet enseignement que sort sa thèse de l'École des Chartes qui devint, en 1887, son mémoire de l'École des Hautes Études : Histoire de la ville de Noyon et de ses institutions jusqu'à la fin du xnie siècle.
