ANALYSE DES FACTEURS INFLUENÇANT IES EMBLAVEMENTS DE CÉRÉALES DANS LES RÉGIONS DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE '*»
par Ch.-S. LEE, G. BUBLOT et J. DEGAND
Département d'Economie et de Sociologie rurales Université de Louvain, Belgique
Introduction
La présente étude consiste en une analyse spatiale (cross section analysis) visant à expliquer la variation des emblavements de céréales selon les diverses régions de la Communauté Economique Européenne. Un modèle est établi en vue de rechercher les variables explicatives de la réponse des productions de céréales à certains changements dans les structures de production au niveau régional. Notre but n'est pas de faire l'analyse, de séries chronologiques établies à l'échelle régionale, mais essentiellement de rechercher les principaux facteurs qui expliquent les différences dans les emblavements de céréales selon les diverses régions, et ce, à un moment bien défini. Cette analyse spatiale couvre toutes les régions de la Communaué pour lesquelles les données statistiques sont disponibles.
L'offre de céréales est considérée dans son ensemble et comprend le froment, le seigle, l'orge, l'avoine et le maïs. Le modèle tend à expliquer essentiellement la fraction que représente l'étendue des céréales dans l'étendue totale cultivée, plutôt que de dégager les variables explicatives des emblavements absolus (hectares) des céréales.
La figure 1 représente les 240 régions composant le territoire des six pays de la Communauté Economique Européenne. Ces régions ont été délimitées sur
la base de la disponibilité en données statistiques. Elles correspondent donc aux divisions administratives des pays. Ce sont les : 37 « regierungsbezirke » d'Allemagne de l'Ouest, 11 provinces des Pays-Bas, 9 provinces de Belgique, 90 départements de France, 92 provinces d'Italie, le Luxembourg étant constitué d'une seule région.
I. Variation régionale de la production de céréales et hypothèses de base du modèle
1. Variation régionale de la superficie et du rendement des céréales
La variation régionale de la superficie affectée aux céréales est plus grande que la variation régionale constatée pour les rendements. A titre d'exemple, en 1955, le département français des Alpes-Maritimes
(*) Ayant été effectuée au Département d'Economie et de Sociologie Rurales de l'Université de Louvain pendant les années 1969 à 1972, la présente recherche limite la Communauté Economique Européenne aux six pays signataires du Traité de Rome.
