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« Il n’y a pas un ensemble cohérent qui pourrait s’appeler France périphérique et les jeunes ruraux ne constituent pas un groupe homogène »

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Personne interrogée :
Interviewer :
Année 2020 199 pp. 13-17
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Entretien

«Il n’y a pas un ensemble cohérent qui pourrait s’appeler France périphérique et les jeunes ruraux ne constituent pas un groupe homogène »

AVEC BENOÎT COQUARD ET NICOLAS MATHIEU

Benoît Coquard est sociologue à l’Institut national de recherche agronomique et travaille notamment sur les milieux ruraux et les classes populaires, il est l’auteur de Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin (La Découverte, 2019). Nicolas Mathieu est écrivain et lauréat du Prix Goncourt 2018 pour Leurs enfants après eux (Actes Sud).

Entretien réalisé par Régis Guyon en mai 2020.

RÉGIS GUYON À travers vos travaux de recherches, pour vous Benoît Coquard, et d’écriture de fiction, pour vous Nicolas Mathieu, vous vous attachez à dresser des portraits d’une jeunesse issue de territoires dits périphériques, bien souvent touchés par la crise économique depuis des décennies. Pour vous, quelles sont les singularités de ces jeunes – et en quoi sont-ils aussi des jeunes comme les autres ?

NICOLAS MATHIEU Tout d’abord, j’hésite à employer le mot de France «périphérique » , surtout devant Benoît Coquard qui est sociologue. C’est un terme discuté, sans doute trop simplificateur, peutêtre même empreint de postulats qui sont faux. Pour moi, ces jeunes qui grandissent dans des lieux qui, pour faire vite, ne sont ni les grandes villes, ni les banlieues, sont évidemment semblables à tous les autres. Ce qui les distingue peut-être, ce sont les possibilités qui leur sont offertes, la question de devoir rester ou de vouloir partir. Et puis l’idée de liberté qui a forcément partie liée à un véhicule : scoot, mob, moto. Je connais mal la France rurale. Celle dont je parle, c’est une France située assez loin des locomotives de la mondialisation, plus ou moins frappée par la crise, qui a des problèmes avec son avenir, et vit le passé comme un âge d’or. Les jeunes doivent se coltiner cet héritage. Ils s’en défont très bien je pense. Chaque génération tue le père, c’est son rôle. Dans ces espaces qui m’intéressent et que je connais, la géographie et l’implantation des personnes sont importantes, mais pas davantage – et à mon avis plutôt moins – que l’origine sociale des individus. Naître dans un bled, ce n’est pas la même chose si l’on est fils de cariste ou fils de notaire.

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